Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous (Noël 2008) Texte 1 = Is 52, 7-10 : Le messager de la Bonne Nouvelle annonce la paix et le salut Ce passage d’Isaïe est un message de joie, de paix et de consolation, car le Seigneur manifeste sa sainteté en faisant voir son salut aux hommes de toute la terre. L’auteur fait intervenir, de façon spéciale, les habitants de Jérusalem qu’il invite à ouvrir et les yeux et les oreilles. Cela lui permettra : a) d’écouter le message de paix et de salut qu’apporte le messager avec cette annonce fulgurante : Dieu, n’est pas seulement Dieu, mais il est roi, il a une puissance. Et ce Dieu est son Dieu. b) Il n’y a pas que le messager qui vient comme du dehors, mais il y a également les guetteurs, des hommes du dedans, qui font retentir leur cri de joie « car, les yeux dans les yeux, ils voient le Seigneur en train de regagner Sion » (v8). Les habitants de Jérusalem et même toutes les nations (v10) sont invités à se joindre à cette liesse, à « exploser et à pousser des acclamations, car le Seigneur réconforte son peuple et rachète Jérusalem » (v9). Avec ce passage, nous sommes invités, à bien préparer nos cœurs pour nous joindre, nous aussi, à cette joie, car le Seigneur Jésus, qui vient, est vraiment la paix et le salut, à condition que nous ouvrions nos cœurs. Texte 2 = Ps 97 (T98) : Chantez au Seigneur un chant nouveau Puisque le Seigneur se rappelle toujours sa fidélité et son amour, non seulement pour la maison d’Israël, mais, par elle, pour la terre entière, puisque le Seigneur est saint et victorieux (v1), puisque le Seigneur lui-même fait connaître sa victoire et révèle sa justice aux yeux des nations (v2), la terre entière est également invitée à chanter au Seigneur un chant nouveau (vv1. 4). Nous aussi, ouvrons nos cœurs et joignons-nous à cette joie. Texte 3 = He 1, 1-6 : En la période finale où nous sommes Dieu a parlé en son Fils De façon solennelle, l’auteur nous présente ici la figure du Christ Fils de Dieu, héritier de tout, par qui Dieu a créé les mondes. Pour préparer, aussi bien nos pères que nous-mêmes, à la venue de ce Fils, Dieu a pris son temps et mis en œuvre tous les moyens (v1). Après cela, « en la période finale où nous sommes, il nous a parlé et il nous parle par ce Fils ». Non seulement le Christ proclame la Parole de Dieu, mais, Fils de Dieu, il est lui-même cette Parole, et il est le resplendissement de sa gloire (vv2-3). Après avoir accompli la purification des péchés, il s’est assis à la droite de la majesté de Dieu (v2). Nous sommes invités ici non seulement à contempler notre Seigneur Jésus, mais à continuer à nous purifier pour ne pas rendre vaine la rédemption apportée par la mort et la résurrection du Christ (v2). Texte 4 = Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous Un peu dans la ligne de l’Epitre aux Hébreux, ce passage nous présente, de manière originale et admirable, la figure de Jésus comme Verbe, parole de Dieu. L’évangéliste nous le présente fondamentalement comme un être de relation : relation à Dieu le Père, relation à toute la création, relation à Jean Baptiste, relation à tous les hommes. Il termine le tout en revenant sur la relation avec Dieu qu’il nomme finalement Père (v18). Le tout en trois parties. Première partie, vv1-5, le Verbe et ses relations : Dès le début, avec « Au commencement », le Verbe est présenté d’abord en relation avec le livre de la Genèse, pour souligner deux faits : la première réalité est que le Verbe inaugure une nouvelle création. La deuxième réalité est que le Verbe se situe en dehors du temps puisqu’il en est le créateur ou, mieux encore, étant avant le temps et après le temps, il est éternel (v1). La deuxième affirmation dont la traduction en français est difficile, nous laisse entrevoir que le type de relation avec le Père est « unique » : en effet, elle semble supposer que le Père et le Fils sont, en permanence, l’un en face de l’autre, dans un dialogue ininterrompu (v1b). La troisième affirmation du verset met à égalité Dieu et le Verbe (v1c). La dernière partie du verset, en position d’inclusion avec la première partie, reprenant ce qui a été dit mais en le synthétisant, insiste sur son antériorité par rapport au temps et à sa relation permanence avec Dieu. Au v3, le Verbe est présenté dans sa relation avec tout le créé qui, sans lui, n’aurait pas existé (v3). Les vv4 et 5, par le procédé de l’enchainement, met le Verbe en relation avec la vie, la lumière, les hommes et les ténèbres. La vie n’est pas une réalité en soi, mais c’est lui-même. Et cette vie, que le Verbe communique, est la lumière des hommes, ce qui indique que lui-même est lumière. La vie et la lumière, présentées de manière imbriquée, se rencontrent avec les ténèbres dans un duel gigantesque : les ténèbres sont vaincues, la lumière sort victorieuse. Nous avons déjà, ici, présenté en condensé, tout le mystère de la vie de Jésus avec sa mort et sa résurrection. Ce mystère, le même que celui de l’Eglise et de tout chrétien, nous présente la vie comme une lutte difficile, mais que nous pouvons gagner : à condition de nous appuyer sur Jésus et de suivre ce qu’il nous dit. Les vv6-8 présentent la personne de Jean Baptiste, l’homme envoyé par Dieu pour le témoignage, pour être témoin de la lumière, la lumière qui éclaire tout homme. L’auteur s’efforce de bien faire la différence entre lui et le Verbe qui est la vraie lumière. Lui n’est pas la lumière, il est seulement celui qui vient rendre témoignage à la lumière pour que tous croient par lui. Encore une fois, le thème de la lumière revient sur la scène pour deux raisons : a) la lumière éclaire tout homme, même Jean b) Jean est seulement venu pour rendre témoignage à la lumière pour que tous croient par lui. Ce passage est très important et pour l’Eglise et pour chaque chrétien qui ont pour mission le témoignage pour que tous puissent croire grâce à eux. Nous avons comme une invitation à la mission qui implique l’obligation de s’effacer devant la lumière pour laisser les gens rejoindre la lumière par la foi. Les vv9-13 reviennent sur le fait que tout ce qui est existe par le Verbe. Le Verbe est venu chez les siens et il n’a pas été reçu, il a été rejeté (vv9-11). L’évangéliste présente ici le drame que constitue le rejet du Verbe par les hommes. Mais en même temps, il affirme que ce rejet n’est pas à généraliser puisque que quelques-uns l’ont tout de même accueilli. Ceux qui l’ont accueilli deviennent des êtres nouveaux. Ils passent à une vie nouvelle qui est la vie même de Dieu qui leur donne le pouvoir de devenir enfants de Dieu (v13). Ici, c’est notre propre filiation divine qui est présentée, mais toujours à condition que nous puissions ouvrir nos cœurs par la foi au nom de Jésus, Verbe de Dieu. Les vv14-15 nous donnent l’éblouissante nouvelle : « Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous ». Et nous avons vu sa gloire, gloire qui passe, -nous le savons- par la passion, mort et résurrection. De Jean Baptiste, nous avons reçu le témoignage. Du Verbe, nous avons reçu grâce sur grâce, de Moïse, nous avons reçu la Loi qui a toujours son importance, même si la grâce et la vérité qui nous viennent du Crist sont des dons supérieurs (vv16-17). Si nous voulons connaître qui est le Père, nous devons, par la foi, nous tourner vers le Fils, qui est toujours tourné vers le Père et est venu pour nous le révéler. Et c’est ce même Verbe que nous accueillons à Noël, dans la foi et dans la charité vis-à-vis de nos frères dont il partage désormais la condition. Préparons et vivons Noël avec la famille de Jésus, Marie et Joseph. Mgr Bernard NSAYI Evêque émérite de Nkayi
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