Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse (Solennité de la Vierge Marie, Mère de Dieu) Texte 1 = Nb 6, 22-27 : Voici comment (les prêtres) béniront les fils d’Israël Ce passage reprend sans doute une ancienne tradition qu’il repropose dans un style mieux travaillé, comme nous pouvons aisément le constater. Les destinataires sont les Israélites, en tant que peuple, mais aussi en tant que familles et en tant qu’individus. Le rôle principal revenait à Aaron et à ses descendants. Notons bien la finale au v.27, qui précise bien que même si la bénédiction se fait par les prêtres, c’est en réalité Dieu lui-même qui bénit. C’est dans le même esprit que les prêtres, aujourd’hui, dans l’Eglise, doivent accomplir leur ministère, au nom de Dieu et selon les règles liturgiques que leur indique l’Eglise. La bénédiction, qui se déroule en trois phases, met en relief le rôle du Seigneur : - La première phase implore explicitement la bénédiction du Seigneur et sa protection. - La deuxième emploie l’expression du visage du Seigneur, et implore sa bienveillance pour la vie et toutes les entreprises de l’existence. - La troisième reprend l’expression du visage. Mais cette fois avec la connotation d’un retour. C’est comme si le Seigneur s’était détourné à cause de nos fautes. Un retour de sa part est un gage de paix. Ces paroles peuvent être appliquées telles quelles par nous aujourd’hui, en y apportant, si nécessaire, quelques adaptations. Texte 2 = Ps 66 : Que Dieu nous bénisse C’est la prière confiante que le psalmiste élève vers le Seigneur, au nom de tout le peuple, pour demander sa bénédiction. La formule est présente telle quelle au début et à la fin (vv.22 et 27). Les trois paragraphes que nous pouvons comprendre comme des couplets (vv2-3, 5, 7-8) font alterner l’action de Dieu et ses répercutions sur la terre et sur les nations. 1) la bénédiction de Dieu est comme une lumière qui montre aux hommes qui sont sur la terre le chemin à suivre et révèle le salut de Dieu à toutes les nations. 2) C’est la joie qui caractérise les nations parce que Dieu gouverne les peuples avec droiture. 3) En quatre strophes (vv.7ab et 8ab), l’auteur montre que : - la récolte que donne la terre (v.7a) est le résultat de la bénédiction de Dieu (v.7b) - La bénédiction de Dieu qui est demandée (v8a) fera que toute la terre le craigne (v.8b). Nous pouvons faire nôtre cette prière, d’autant plus que Dieu nous comble de bénédictions avec la venue de son Fils, né de la Vierge Marie, sa Mère et notre Mère. Texte 3 = Ga 4, 4-7 : L’accomplissement du temps Notre Dieu, dans son amour miséricordieux, avait mis sur pied un plan merveilleux pour notre salut. Patiemment, à travers les siècles, il a préparé les hommes à accueillir le Sauveur en la personne de son propre Fils. Et, le moment venu, selon sa décision souveraine, Jésus, Fils de Dieu, conçu de l’Esprit Saint, est né à Bethléem, de la Vierge Marie, épouse de Joseph, homme de la maison de David, devenu par le fait même le père nourricier de Jésus. C’est en lui que, par son Esprit, nous sommes, nous aussi, fils adoptifs et héritiers avec Jésus. Texte 4 = Lc 2, 16-21 : Marie retenait tous ces événements Nous pouvons continuer à rendre grâce au Seigneur. Il a été fidèle à sa promesse et nous a envoyé un Sauveur en la personne de son Fils. La bénédiction présentée dans le premier texte trouve ici une de ses réalisations. Seuls, comme les bergers, nous ne pouvons pas connaître et comprendre le sens de la présence de Jésus au milieu de nous. Il faut l’intervention de Dieu lui-même, symbolisée ici par l’ange, dont il est discrètement question en trois endroits. - le v.17, nous informe que tout se passe comme cela avait été dit par l’ange. - Le v.21 rappelle à peu près la même chose. - Si nous faisons un peu plus attention, nous pouvons dire que, à leur manière, le verset 18, au niveau de tous ceux qui entendent, et le verset 19, au niveau de Marie, reviennent sur ce message de l’ange. Les bergers jouent évidemment un rôle de premier plan dans ce petit récit. Ils agissent et ils parlent. - Après le départ de l’ange, ils ne perdent pas le temps, ils se lèvent et se mettent tout de suite en route pour aller voir de leurs yeux : « Ils allèrent en hâte.» Effectivement, quand ils arrivent, ils voient que ce qui leur avait été annoncé est vrai. - Ils ne se contentent pas de voir, ils se mettent à parler, à reprendre le message de l’ange concernant cet enfant : « Cet enfant, c’est le Seigneur et il est le Messie. Il est emmailloté et couché dans une mangeoire.» Nous pouvons imaginer que Marie et Joseph s’étaient préparés à cet événement. - Notons également que le rôle de Marie est bien souligné. Au v.16, elle est présentée en même temps que Joseph et le nouveau-né. Au v.19, elle est présentée toute seule, mais en relation étroite avec ce qui a été dit par les bergers. Elle écoute, elle retient et elle médite. - Elle est présentée également au v.20, qui nous ramène à Lc 1, 26-38, où il est dit que Marie donnera le nom de Jésus (v.31). Généralement, c’est le Père qui donne le nom à son fils, et non pas la mère. Ce verset de Luc met Marie en relief, mieux que ne le fait Matthieu. - Cette importance de Marie est semblable à celle de l’épître aux Galates dans laquelle il est dit que le Christ est né d’une femme. Et c’est par elle qu’il a été présenté au temple pour la circoncision, le huitième jour. Jésus, Marie, Joseph et les bergers ont dit « OUI » à Dieu ; et Dieu, par eux, a fait des merveilles. C’est par son « OUI » que Marie est devenue la Mère de Jésus, Fils de Dieu. Elle est donc devenue la Mère de Dieu. Un titre qu’elle mérite, elle seule. C’est Jésus seul qui est le Messie et le Sauveur. Mais, étant donné ce que nous avons vu en Jn 2, 1-12 et 19, 25-27, nous lui reconnaissons un rôle spécial dans l’histoire du salut et sur le cœur de son Fils. Nous pouvons donc l’implorer comme la Reine de la paix, bien que de façon différente quand nous nous adressons à son Fils, le Roi de la paix. Avec l’épitre aux Galates, nous nous reconnaissons réellement fils, et donc héritiers avec le Christ. En ce premier jour de l’année 2009, proclamée Journée Mondiale de la Paix, nous pouvons invoquer la Vierge Marie comme Reine de la Paix. Qu’elle implore pour nous son Fils, et nous obtienne la grâce de la paix, la véritable paix que donne le Seigneur. Demandons, pour toutes les familles et surtout pour toutes les mères, la force et la grâce d’être, comme Marie, des artisanes de paix. Mgr Bernard NSAYI Evêque émérite de Nkayi
|