Cinquantenaire des Soeurs de Sainte Marie Madeleine Postel à Kinkala
«Ne faites rien par crainte, faites tout par amour!» Les festivités marquant la célébration du cinquantenaire de la présence des Soeurs de Sainte Marie Madeleine Postel au Congo, ont été célébrées, dimanche 6 septembre 2009, à Kinkala, par une grand-messe présidée à la Place mariale de la cathédrale Sainte Monique de Kinkala, par Mgr Anatole Milandou, archevêque de Brazzaville, premier évêque de ce diocèse. Qui était entouré de Mgr Louis Portella Mbuyu, évêque de Kinkala, administrateur apostolique d’Owando, président de la Conférence épiscopale du Congo; des abbés Léonard Milongo et Bienvenu Manamika Bafouakouahou, respectivement vicaires généraux de Brazzaville et Kinkala, et de nombreux prêtres venus de la plupart des diocèses du Congo. Y étaient présents, la Sœur Cécile Banse, supérieure générale de la congrégation, en compagnie de ses conseillères, parmi lesquelles, la Soeur Léocadie Ngongo (Congo), quelques autorités politiques, civiles et militaires dont MM. Michel Mampouya, deuxième vice-président du Conseil économique et social et président du P.s.v.r (Parti pour la sauvegarde des valeurs républicaines), Michel Nsamoungana, commandant de la zone militaire de défense n° 8 de Kinkala. Arrivées en terre congolaise grâce à la demande de Mgr Michel Bernard, archevêque de Brazzaville, en 1959, les Soeurs de Sainte Marie Madeleine Postel ont, par cet acte, répondu à l’appel de l’encyclique «Fidei donum» du Pape Paul VI, comme bon nombre de diocèses et congrégations. C’est ainsi qu’elles ont débuté leur mission au Congo, à Kinkala, plus précisément. Avant de se déployer, par la suite, dans la création de nouvelles communautés dans les paroisses de Ndona Marie de Mfilou, Saint Paul de Madibou et la communauté du noviciat, au centre ville de Brazzaville, à travers lesquelles elles sont, désormais, répandues. Kinkala était en fête, nombreux sont ceux qui ont effectué le déplacement vers cette localité, située à un peu plus de soixante kilomètres de Brazzaville. Ils sont venus de différents horizons, à travers le monde, pour rendre grâce au Seigneur et partager ou communier à la joie des Sœurs de Sainte Marie Madeleine Postel, à l’occasion de leurs 50 ans de présence missionnaire en République du Congo. Les provinces, régions et pays dans lesquels la congrégation est implantée (Europe, Asie, Amérique, Afrique) étaient représentés à Kinkala, par leurs responsables. Ce sont, en l’occurrence, les Sœurs Félicitas de la provinciale d’Indonésie, Marg Luke, régionale d’Irlande et l’Angleterre, Gerrarda, régionale d’Italie et d’Inde, Anne Van Heech de la Côte d’Ivoire. Sans oublier les délégations des paroisses Ndona Marie de Mfilou, Saint Paul de Madibou, Sainte Marie Madeleine de Ouenzé, dans l’archidiocèse de Brazzaville. Dans une homélie prononcée à la fois en français et en lari, Mgr Anatole Milandou a placé cet heureux événement sous le signe de la victoire de la gloire du ressuscité. Un jubilé, a-t-il précisé, constitue toujours un temps d’évaluation, de bilan. Faisant une lecture panoramique de la congrégation, il n’a pas manqué de relater les débuts combien difficiles des Sœurs pionnières (Sœurs Marie Thaïs, Auguste Marie et Jean Marie Vianney), qui ont foulé le sol congolais il y a cinquante ans, le 29 août 1959. Elles étaient accueillies, tout d’abord, à Javouhey par les Sœurs de Saint Joseph de Cluny, avant de gagner Kinkala, par la suite. Ainsi, elles se sont attelées à l’œuvre sans attendre les structures viables et ont recruté les jeunes pour les scolariser, parfois même, au prix de quelques injures de la part des familles. Ainsi, elles ont contribué, sans doute, au développement de la société congolaise, jusqu’à une période donnée de l’histoire de ce pays, l’un des plus scolarisés d’Afrique. Pourtant, elles ont connu, en même temps, des années d’épreuves et de souffrances, qu’elles ont traversées pendant les événements douloureux que le pays a connus, notamment la décennie écoulée. D’où, Mgr Milandou les a félicitées pour leur courage et leur ténacité, tout en leur rappelant, que c’est ainsi qu’elles ont «expérimenté le mystère de la croix», et aussi les paroles de leur fondatrice, Sainte Marie Madeleine Postel, celles de ne pas pleurer sur les ruines plutôt de reconstruire. Elle qui disait: «J’irai jusqu’au bout du monde pour gagner une âme à Jésus Christ, dussé-je, au bout de ma course, y trouver le martyr» ou «Ne faites rien par crainte, faites tout par amour!». «Ne vous attardez pas sur les ruines à la manière de votre fondatrice et votre charisme de formatrices. Aujourd’hui, avec la modernisation, il n’est plus normal que l’on puisse avoir des illettrés», a déclaré Mgr Milandou. S’adressant au peuple de Dieu, il leur a rappelé les conséquences de la destruction des structures héritées des missionnaires, les invitant à savoir défendre et conserver ce patrimoine national. Il a martelé sur cette dimension comme du temps où il fut évêque de Kinkala, par des exemples personnels très poignants de son témoignage sur le bien que nous sommes tous appelés à faire, car il nous revient toujours. Dans son mot de remerciements, la Sœur Cécile Banse, supérieure de la congrégation, a rendu grâce au Seigneur, car c’est lui «qui nous a guidées, accompagnées pendant ces 50 années», a-t-elle évoqué. Reconnaissant, à cet effet, les mérites de toutes les Sœurs qui ont œuvré pour la mission: en France, en Hollande, en Angleterre, en Irlande, en Indonésie, en Italie, pour le partage, l’entraide, la solidarité dont les Sœurs ont bénéficié pendant les années d’épreuves. Sr. Guilène Andréa MIAMBANZILA et Aristide Ghislain NGOUMA Envoyés spéciaux
(Source : La Semaine Africaine, n° 2927 du Vendredi 11 Septembre 2009, p.7)
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