Les défis de la réconciliation et de la reconstruction : témoignage d’un prêtre Au cours de la session d’évaluation de l’Année pastorale 2007-2008, tenue en juillet 2008, l’évêque cherchait un prêtre volontaire pour s’occuper du secteur pastoral de Mayama, un secteur qui dépendait alors de la paroisse de Kindamba après le décès du Père Jean Guth. J’ai alors répondu à cet appel de notre évêque. L’idée de l’évêque était que je desserve ce secteur de Mayama en partant de Kinkala où un véhicule Toyota Hilux serait mis à ma disposition. Car la paroisse de Mayama ne dispose plus de logement pour prêtres, puisque tout a été détruit pendant les affrontements armés qui ont sévi sur tout le territoire du diocèse jusqu’en 2003. Ce véhicule que l’évêché de Kinkala devrait mettre à ma disposition tomba malheureusement en panne quelques mois après. Ainsi, pour me rendre à Mayama, je dois chaque fois m’adresser à l’économat diocésain qui doit faire le nécessaire pour mettre un moyen roulant à ma disposition. En acceptant cette charge, l’Evêque m’avait confié deux missions principales : aider à la réconciliation de la communauté paroissiale qui était divisée entre les jeunes, d’un côté, et les vieux, de l’autre, et réorganiser toutes les structures pastorales et matérielles. Après un temps d’observation, les gens sont finalement arrivés à dépasser leurs différends. Ce qui nous a permis de commencer à réorganiser les choses, avec la mise en place des commissions pour un bon fonctionnement de l’ensemble de la paroisse. La difficulté majeure rencontrée dans cette réorganisation, c’est le constat que les populations locales ont quelques fois de la peine à accepter d’être guidées par leurs frères et sœurs du lieu. Malgré cela, nous avons organisé des tournées pastorales pour découvrir et aider les autres communautés de la paroisse à s’organiser. La reconstruction de la paroisse, notamment des maisons qui ont été incendiées, n’est pas du tout une tâche facile. Dépourvus de moyens financiers et matériels, nous avons fait l’expérience de la providence divine, car nous avons malgré tout bénéficié de la générosité de plusieurs personnes. Une famille amie nous a acheté 100 tôles, d’autres personnes nous ont offert qui un sac, qui une tonne de ciment. Ce qui nous a permis de commencer les travaux de construction du presbytère dont il reste encore les enduits, les ouvertures et la peinture. Sur le plan pastoral, il y a également beaucoup de préoccupations. Nous avons pris l’option de la formation des jeunes. Mais à la place des jeunes, je n’ai trouvé que des enfants Yamboté, un mouvement d’apostolat pour enfants, les jeunes comme tels ne s’intéressant pas à la vie paroissiale quand bien même tu leurs achètes à manger ! Et, au niveau de la pastorale d’enfants, j’ai essayé d’ouvrir la paroisse aux activités réalisées dans d'autres paroisses, pour leur permettre de voir ce qui se fait ailleurs : pèlerinage à Boudzouka dans la paroisse cathédrale Sainte Monique de Kinkala, camp à Pointe-Noire, Forum à Brazzaville, et le camp des enfants à Kinkala pendant ces vacances avec les OPM (Œuvres pontificales missionnaires). Je suis certainement à la fin de ma mission sur la paroisse de Mayama. Avec la grâce de Dieu et pour sa gloire, je crois avoir fait ce que j’ai pu, participant ainsi avec fidélité à la mission pastorale de notre évêque. Abbé Simon MAHOUNGOU Administrateur paroissial de Mayama
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