Mgr Portella élevé dans la dignité de la légion d’honneur au grade de chevalier Evêque de Kinkala (dans le département du Pool) et président de la C.e.c (Conférence épiscopale du Congo), Mgr Louis Portella Mbuyu a été élevé au grade de chevalier de la légion d’honneur française. Les insignes relatives à cette distinction lui ont été remises par l’ambassadeur de France au Congo, Jean-François Valette, au cours d’une cérémonie à la case De Gaulle, le jeudi 17 mars 2011, en présence de nombreux invités, parmi lesquels l’archevêque de Brazzaville, Mgr Anatole Milandou, Mgr Jean Gardin, évêque d’Impfondo, le chef d’Etat-major général des F.a.c, le général de division Charles Richard Mondjo, des prêtres et des religieuses. Avant de démarrer son mot de circonstance, Jean-François Valette a fait observer une minute de silence en mémoire de la soeur aînée de Mgr Portella, décédée le même jour, dans la matinée, à Pointe-Noire. Puis, il a présenté l’heureux récipiendaire, en ces termes: «La France a choisi de vous honorer, Monseigneur, car votre trajectoire est un exemple en tant qu’intellectuel, en tant qu’homme d’église et en tant qu’homme, tout simplement. Vous êtes connu et reconnu bien au-delà du Congo et malgré votre modestie, je souhaite rappeler à tous ici présents, vos nombreux mérites. 1- Vous avez fêté, en décembre dernier, le quarante-troisième anniversaire de votre ordination à la prêtrise. Conformément à votre vocation, votre ministère pastoral commence à la paroisse Sainte-Thérèse de Nkengué, à Mouyondzi (1968-70), dans la Bouenza. Ce ministère passe, brièvement, par la France, où vous avez été vicaire, pendant deux ans [de la paroisse Saint-Charles de Monceau] et se poursuit dans votre région natale du Kouilou, comme vicaire général du diocèse de Pointe-Noire, curé de la paroisse Saint-Pierre Apôtre (1977-82) et, plus tard, après votre passage par l’enseignement dont je parlerai, à la paroisse Notre-Dame de l’Assomption de Pointe-Noire (1990-98). Lorsque Pointe-Noire perd son évêque et que les querelles régionales se réveillent, vous devez régler la difficile question de son inhumation, en mettant dans la balance le droit canon et les enjeux politiques, comme vous aurez à le faire des années plus tard, en octobre 2008, lors du décès de Mgr Ernest Kombo. Le Congo découvre, alors, en vous, la voix de la sagesse, votre talent de conciliateur. 2- Vous avez fait vos études de théologie au séminaire français de Rome et vos études de sociologie à Paris. L’Eglise qui reconnaît en vous l’un de ses intellectuels, a, aussi, choisi de mettre en valeur votre goût pour la transmission du savoir, en faisant alterner vos missions pastorales avec l’enseignement. Vous devenez ainsi recteur du petit séminaire Notre-Dame, à Loango (1976-79), et, plus tard, vice-recteur et professeur de philosophie au grand-séminaire national Cardinal Emile Biayenda (1983-86). Nous sommes en 1982, lorsque vous arrivez à ce poste de vice-recteur. Depuis sa fondation, en 1947, le grand-séminaire national est dirigé par des pères français et cela paraît, rétrospectivement, un anachronisme incroyable. Il s’agit, donc, d’une reconnaissance personnelle, mais aussi, d’une forme de réparation pour l’Eglise du Congo, lorsque vous êtes nommé, en 1983, premier recteur congolais du même grand-séminaire national que vous dirigez jusqu’en 1989. 3- Des responsabilités encore plus grandes viennent, ensuite. Après Pointe-Noire, le Pape vous appelle à être administrateur apostolique du diocèse de Nkayi, en 2000. Il vous élève au rang d’évêque, à la tête du diocèse de Kinkala, en 2002. Et c’est là, si près de Brazzaville, que vous rejoignez un diocèse enclavé, pour la première fois de votre ministère. La moitié des prêtres se trouve à l’étranger. Des groupes sacerdotaux ont pris le relais dans cinq paroisses sur treize. L’insécurité règne. Vous en faites, vous-même, l’amère expérience. Vous supportez les dangers et les affronts, allant jusqu’à prendre la défense de vos agresseurs, lorsque la force publique, croyant devoir vous venger, s’en prend à leurs vies. Le désir de vengeance ronge, alors, presque tous les cœurs, mais pas le vôtre. Vous avez partagé les secousses du Pool avec sa population et vous les avez vécues dans votre chair. Vous avez su dénoncer les exactions, avec courage, mais en gardant le ton mesuré qui est toujours le vôtre. Vous avez sensibilisé la communauté internationale sur la situation dans le Pool, empêchant que ce département ne sombre, totalement, dans la folie meurtrière. Vous l’avez fait, ici, comme hors des frontières, parce que vous savez toucher le cœur des gens. Et comme si le Pool n’était pas en soi une responsabilité assez grande, vous êtes élu président de la Conférence épiscopale du Congo, en 2006. Vous devenez, également, administrateur apostolique d’Owando, au décès de Mgr Ernest Kombo, une charge lourde, compte tenu de l’éminente personnalité de Mgr Kombo et du poids géographique et politique de son diocèse. Vous avez été relevé, tout récemment, avec la nomination de Mgr Victor Abagna Mossa, dont l’ordination épiscopale aura lieu dans quelques jours (le 26 mars)». Mgr Louis Portella a improvisé un mot de circonstance dans lequel il a remercié les autorités françaises pour cette distinction. (Source : La Semaine Africaine, n° 3078 du vendredi 25 mars 2011, p.3)
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