L’Esprit Saint nous affermit dans la fidélité au Christ (6ème Dimanche de Pâques - Année A)
Textes : Ac 8, 5-8. 14-17; Ps 65; I P 3, 15-18; Jn 15-21. Dans quatre jours, nous allons fêter l’Ascension, qui est la cessation d’un certain mode de relation entre Jésus et ses disciples ; puis, dans deux semaines, nous allons célébrer la Pentecôte, fête de l’Esprit répandu sur les apôtres et fête de la naissance de l’Eglise, qui rassemble la diversité des cultures et des peuples. Mais déjà, les textes de ce 6ème dimanche de Pâques nous donnent à contempler le travail de l’Esprit Saint, qui rend Jésus présent dans la vie des disciples et qui affermit ceux-ci dans la fidélité au Christ. Anticipant le trouble que va causer son absence physique auprès de ses disciples, Jésus prend soin de les rassurer qu’il sera autrement présent au milieu d’eux grâce à « l’Esprit de vérité », qui les affermira dans la fidélité à son enseignement et à sa personne. Esprit de vérité : cette appellation désigne la Force de Dieu qui va soutenir les disciples devant les mensonges et les persécutions dont ils vont être la cible de la part du monde. Nous le savons, le monde, dans l’évangile de Jean, désigne toutes ces forces opposées à l’Amour de Dieu. Ces forces qui ont cru, un temps, avoir eu raison de Jésus en le condamnant au supplice de la croix, vont encore vouloir faire taire la voix des disciples qui annoncent que le Crucifié est vivant, qu’il est ressuscité d’entre les morts et que Dieu a fait de lui le Christ et le Sauveur. En l’absence physique de Jésus, l’Esprit de vérité vient pour être l’avocat qui défendra le corps mystique du Christ face aux assauts du monde. Jésus annonce même qu’il est dans l’intérêt des disciples qu’il s’en aille. En effet, s’il ne part pas, le Paraclet ne viendra pas à eux ; mais s’il part, il le leur enverra (Jn 16, 7-8). L’Esprit Saint fournit aux disciples deux armes pour mener le combat de la foi et rendre témoignage au Christ : la fidélité aux commandements reçus du Seigneur et l’annonce explicite de l’espérance qui est en eux. La fidélité aux commandements fait de la communauté des disciples une famille de frères qui s’aiment les uns les autres, comme le Christ les a aimés jusqu’à donner sa vie sur la croix. En effet, tous les commandements se résument en l’amour de Dieu et du prochain ; en agissant ainsi, les chrétiens de tous les temps seront les signes de la présence et de l’action de Dieu en ce monde. Mais le diviseur, le Diable, travaille, de son côté, pour mettre à mal la communion fraternelle des chrétiens ; à nous donc de supplier le Père et le Fils de nous envoyer l’Esprit, pour qu’il fasse disparaître les causes de nos divisions et nous établisse fermement dans l’amour au milieu de nos différences. L’annonce explicite de l’espérance, nourrie par l’intelligence de la foi, fait de l’Eglise un peuple de prophètes qui dit au monde ce qu’est la vie bonne et véritable et Celui qui l’offre gratuitement, Jésus Christ, qui est venu pour que les hommes aient la vie en abondance. Mais on n’annonce pas l’espérance comme des bonimenteurs essayeraient de placer une illusion à coup de tapage médiatique ou des dictateurs imposeraient une idéologie par la coercition. L’apôtre Pierre nous dit dans la deuxième lecture de ce jour : «… faites-le avec respect et douceur. Ayez une conscience droite, pour faire honte à vos adversaires au moment même où ils calomnient la vie droite que vous menez dans le Christ ». Ce ne sont pas nos méthodes d’évangélisation qui priment, mais notre amitié profonde avec le Christ dans la prière et l’obéissance à sa loi d’amour. L’Esprit Saint suscite des dons variés et choisit des personnes pour que le service de la charité et le service de l’annonce de l’évangile soient toujours assurés par l’Eglise. Et il est évident que ces deux services sont intimement liés l’un l’autre. C’est ce que nous fait découvrir la première lecture de ce 6ème dimanche de Pâques, qui nous présente Philippe, l’un des Sept désignés pour le service des repas, en pleine annonce de la Parole en Samarie. L’Esprit Saint qui l’avait fait désigner pour la distribution de la nourriture aux veuves de langue grecque est le même qui le pousse hors de Jérusalem afin que, pour la première fois, l’évangile soit proclamé en territoire païen. Il ne reste plus alors qu’à Pierre et à Jean de venir confirmer la mission de Philippe, en appelant l’Esprit Saint sur les Samaritains. Voilà donc la Samarie, méprisée des Juifs, qui entre dans l’Eglise. C’est l’accomplissement d’une première rencontre, celle de Jésus avec la Samaritaine au puits de Jacob, suivie de l’accueil du Christ par tout un village samaritain. C’est le corps mystique du Christ qui expose avec joie sa diversité. Autour de la Pentecôte, de nombreux chrétiens vont recevoir le Saint Esprit par l’imposition des mains de l’évêque ou de son délégué. Prions pour que ces chrétiens, qui accèderont ainsi à une foi adulte, soient au service de la charité et de la Parole, pour la gloire de Dieu et le salut du monde. Abbé Olivier MASSAMBA-LOUBELO
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