Perspective d’un synode diocésain pour l’Eglise particulière de Kinkala Le 30 septembre 2012 aura lieu la célébration des 25 ans du diocèse. Au conseil des consulteurs, qui s’est tenu il y a quelques jours, le Père Evêque a exprimé l’intention (que nous voulons saluer ici) de célébrer un synode diocésain. Une équipe, qui y réfléchit, a été désignée, et nous devrions en avoir sous peu l’annonce officielle. Lorsque nous y réfléchissons bien, plusieurs indices nous aident à comprendre la pertinence d’un tel événement maintenant. Ce sont aussi ces indices qui serviront de cadre et de motivations. La première motivation est l’indiction, par le Pape Benoît XVI, d’une Année de la foi, du 11 octobre 2012 (cinquantième anniversaire de l’ouverture du Concile œcuménique Vatican II et vingtième anniversaire de la publication du Catéchisme de l’Eglise Catholique) au 24 novembre 2013, fête du Christ Roi de l’Univers. Selon le Pape, « Ce sera une occasion propice pour introduire la structure ecclésiale tout entière à un temps de réflexion particulière et de redécouverte de la foi »[i]. Dans ce sens, la Congrégation pour la Doctrine de la foi a publié des indications pastorales pour la célébration de cette année. Comme en 1967, par Paul VI, Benoît XVI veut conduire l’Eglise tout entière à « une conscience plus nette de sa foi, pour la raviver, la purifier, la confirmer et la proclamer »[ii]. Sans vouloir trahir l’intention du Pape, nous pourrons ajouter : et la vivre. En effet, Benoît XVI a fait de la rencontre enthousiaste, joyeuse, toujours renouvelée de chaque chrétien ainsi que de toute la communauté avec le Christ (Vf. PF, 2), un objectif essentiel de son pontificat. Et beaucoup de documents, qu’il a eu à rédiger sous son mandat, vont dans ce sens. Il n’y a qu’à considérer les lettres encycliques de ces dernières années. Pour lancer cette Année de la foi, le Pape dit être « bien conscient des graves difficultés du temps, surtout en ce qui concerne la profession de la vraie foi et sa juste interprétation » (PF, 5). Et pour cette raison, il a jugé important, comme un « devoir d’indiquer le Concile comme la grande grâce dont l’Eglise a bénéficié au vingtième siècle : il nous offre une boussole pour nous orienter sur le chemin du siècle qui commence » (PF, 5). Deux grands documents nous servirons de repère pour cette année : le Concile Vatican II et le Catéchisme de l’Eglise Catholique. Ce sont ces deux outils qui nous serviront pour approfondir notre foi et d’en redécouvrir le vrai sens. Pour ce qui nous concerne, célébrer un synode en cette année particulière devient une manière d’emboiter le pas au Pape. Le deuxième indice est celui des vingt cinq ans de notre histoire, avec tout ce que cela comporte. Ce diocèse avait été érigé le 3 octobre 1987, par le Bienheureux Pape Jean Paul II. Son premier évêque est Mgr Anatole MILANDOU, actuellement archevêque de Brazzaville. Il avait été créé sur une partie de la zone rurale de l’ancien archidiocèse de Brazzaville, parce que déjà, à cette époque, l’on pensait que c’était une zone qui avait des problèmes spécifiques et nécessitait qu’on y mène une pastorale assez différente de celle de la zone urbaine. Aujourd’hui, cela n’est pas démenti. En 2002, Mgr Louis PORTELLA MBUYU a succédé à Mgr Anatole MILANDOU. Du point de vue pastoral, depuis 1987 jusqu’à ce jour, de grandes orientations ont été données. L’on peut citer pêlemêle celles sur les communautés chrétiennes, le chrétien et la souffrance, l’ouverture des chemins de résurrection, etc., pour le premier évêque, et le lancement des mbôngi, la pratique de la Parole de Dieu dans les mabûndu, la reconstruction sur la base de la réconciliation, etc., pour Mgr PORTELLA. Du point de vue sociopolitique, le département a été secoué par des vagues de guerres d’une violence inouïe. Aujourd’hui, la situation semble se calmer, et il est donc important que nous réfléchissions sur notre être et sur notre action. 1. Ce qu'est un synode diocésain De par son étymologie, le synode indique un chemin à parcourir ensemble (sun : avec, odos : chemin). C’est le sens le plus commun. Mais le terme odos, en grec, présente certaines variantes de sens, tout en gardant la signification première de chemin. Il signifie aussi marche, voyage[iii]. Faire synode, c’est donc faire une marche ensemble, en franchissant le même seuil; autrement dit, habiter ensemble. Enfin, comme il arrive pour l’hébreu, le grec odos, au sens figuré, veut aussi dire moyen, manière de faire quelque chose[iv]. Il implique ainsi une dimension éthique. Et ce sens nous intéresse aussi. Pour nous donc, le synode sera la manière d’agir ensemble, pour une consolidation de notre action pastorale. Cet entendement découle lui-même de la compréhension de l'Eglise non comme une pyramide, mais comme un cercle, une famille. L'Eglise, bien qu’organisée de façon hiérarchique (mais l'autorité hiérarchique est toujours comprise comme service[v], et non comme dictature, ni comme tyrannie) a un projet convivial et coresponsable, au nom de la même foi, du même baptême. Le deuxième Concile du Vatican a mis en relief, entre autres, au sujet de la nature de l'Eglise, « la doctrine selon laquelle tous les membres du Peuple de Dieu, chacun selon sa modalité, participent à la triple fonction du Christ: les fonctions sacerdotale, prophétique et royale »[vi]. A partir de là, on comprend le ministère hiérarchique qui découle du sacrement de l’Ordre comme élévation, re-présentation du sacerdoce commun des fidèles, tout en acceptant la configuration du prêtre au Christ tête et pasteur. C’est tout le peuple de Dieu qui est peuple-prêtre (Ap 5, 10). Dans le Décret sur le ministère et de la vie des prêtres, Presbytrorum Ordinis, le Concile insère bien le sacerdoce ministériel dans le sacerdoce commun, reprenant les trois fonctions comme étant communes à tous les baptisés. La nature du presbytérat lui-même est d'exercer publiquement pour les hommes, au nom du Christ, la fonction sacerdotale. Pour ce faire, des chrétiens sont investis par l'Ordre du pouvoir sacré d'offrir le Sacrifice et de remettre les péchés[vii]. A ce titre, la responsabilité sur la res ecclésiale relève de tous les baptisés. C'est dans ce sens que l'on insiste sur l'importance, la nécessité du laïcat dans l'Eglise[viii]. Le synode, dans sa nature profonde, manifeste concrètement cette responsabilité ecclésiale de tous, le caractère sacerdotal du peuple de Dieu. Compris dans ce sens, l'objectif d'un synode est donc de faire résonner au même diapason toutes les cordes de la cithare, pour reprendre une image chère à Ignace d’Antioche; de conforter et d'harmoniser la foi d'une Eglise particulière. Il a été fait allusion, plus haut, à un chemin à parcourir ensemble. Dans cette perspective, le concept de synode est à mettre en lien avec celui de communion. La réalité synodale, en effet, concrétise, actualise et manifeste la communion ecclésiale. Ainsi, l'attribue de famille qui caractérise la nouvelle conception de l'Eglise, surtout dans le contexte africain, reçoit de plus en plus de vigueur. L'Instruction sur les synodes diocésains conclut ainsi son paragraphe sur la nature de cette institution: De cette façon, le synode contribue à former la physionomie pastorale de l'Eglise particulière, en donnant une continuité à sa tradition propre, liturgique, spirituelle et canonique. Le patrimoine juridique local et ses orientations qui ont guidé le gouvernement pastoral y sont l'objet d'étude attentive, afin de mettre à jour, de rétablir ou de compléter d'éventuelles lacunes normatives, de vérifier la réalisation des objectifs pastoraux déjà formulés et de proposer, avec l'aide de la grâce divine, de nouvelles orientations[ix]. Du point de vue juridique, le canon 460 commence par présenter la notion de synode diocésain. Il s'agit d'une « réunion des prêtres et des autres fidèles de l'Eglise particulière choisis pour apporter leur concours à l'Evêque diocésain pour le bien de la communauté diocésaine tout entière… »[x] Un petit commentaire préliminaire précise, en fait, que « Le synode est envisagé comme un organisme juridique du diocèse, où l'évêque, utilisant l'aide et le conseil de diverses composantes de la communauté diocésaine, exerce de façon solennelle la charge de paître le troupeau, en adaptant les normes de l'Eglise universelle à la situation particulière du diocèse »[xi]. Toujours en suivant les dispositions du droit, nous voulons mentionner le canon 461, §1, qui présente les conditions de sa convocation et ses motivations : « Le synode diocésain sera célébrée dans chaque Eglise particulière lorsque, au jugement de l'Evêque diocésain et après que celui-ci ait entendu le conseil presbytéral, les circonstances le suggéreront »[xii]. Cette dernière phrase nous paraît très importante dans la suite de cette réflexion, parce que c'est de là qu'il faut évidemment partir : l'attention aux temps, aux situations concrètes toujours en mutation, que nous recommande l’Evangile (Cf. Lc 12, 54-57). 2. Survol historique de l’institution synodale En vue de compléter ce cadre théologique et juridique, une esquisse, mieux un survol historique ne serait pas de trop, pour étoffer l'argumentation. Comme survol, il ne sera malheureusement pas exhaustif. Une vaste période sera passée à pieds joints. Le but dans la présente réflexion n’est pas d’élaborer une histoire de l’institution synodale, mais de donner un aperçu, quoique lapidaire, qui nous permette d’en saisir l’importance et le bien fondé. La pratique de la rencontre de l'Eglise à sa plus grande représentation nous provient déjà des Actes des Apôtres (15, 6-35). On peut ainsi noter à ce niveau, la présence des apôtres, des anciens, mais sûrement aussi de ces missionnaires venus d'Antioche (Paul, Barnabé et quelques autres - Cf. 15, 2). En outre, dès le IIème siècle après Jésus-Christ, on constate déjà l'apparition des synodes convoqués pour régler des crises ou des différends locaux. C'est une institution très antique de notre tradition chrétienne. Le Concile Vatican II a institué cette consultation permanente des membres de l'Eglise pour diverses questions relatives à sa croissance, à sa présence et à sa mission dans le monde. Le Pape Paul VI décrète le Synode des évêques, le 15 septembre 1965. A ce jour, cette institution a totalisé quarante et sept ans. Sur le sillage des dispositions du législateur, nous constatons que, dans l'histoire contemporaine de l'Eglise, les Pontifes romains ont fait du synode des évêques un usage très courant, un instrument ordinaire de communion et de collégialité. Par exemple, plus de quinze assemblées synodales se sont déroulées sous le long pontificat de Jean Paul II. Et si cela est vraiment efficace (ce que nous osons croire, bien sûr), l'avenir ne manquera pas de nous le révéler par les fruits que l'Eglise devra en tirer. Nous nous sommes permis d'opérer ce passage inopiné du synode diocésain au synode des évêques, deux institutions que le droit prend soin de séparer, parce qu'elles ont chacune un contenu divers, mais qui, dans le fond, expriment une même réalité de communion de l'Eglise dans ses diverses et multiples composantes. Le problème théologique du synode, en fait, c’est principalement de rendre vivantes et effectives des notions comme collégialité, communion ecclésiale en acte, à travers une réalité, une activité qui témoigne de la présence de l'Esprit trouvant toujours des voies nouvelles, des canaux nouveaux et appropriés, pour se manifester à son Eglise. « Le vent, dit Jésus à Nicodème, souffle où il veut et tu entends sa voix, mais tu ne sais pas d'où il vient ni où il va » (Jn 3, 8). Le synode, dans la mesure où il donne la voix à un nombre toujours plus grand et reflète de manière excellente la communion, est un vrai chemin pour la reconstruction d'une Eglise[xiii]. 3. Le mbôngi comme expérience synodale de notre culture La vie de groupe comporte en soi l'exigence de la recherche et de la réalisation de l'idéal commun, de l'utopie commune, des mécanismes régulateurs en vue de son plein épanouissement. Point n’est besoin de rappeler que le concept de « force vitale » mis en évidence par Tempels dans sa Philosophie bantoue[xiv] au milieu du siècle dernier, et repris par les tenants aussi bien de la philosophie que de la théologie africaines, comme noyau autour duquel gravitent les notions de bantu, de l’être ainsi que toute la conception du monde, comporte une double dimension individuelle et collective. Sa recherche, son actualisation concerne aussi bien la personne que toute la communauté à laquelle elle appartient. La voie la plus normale pour la consolidation de la force vitale collective est le dialogue. La tradition afro-congolaise recèle des richesses inouïes en matière de dialogue au sein d'une quelconque institution (famille, clan, village, etc.), pour rechercher, renforcer, actualiser la force vitale collective. La palabre africaine est souvent évoquée comme un haut lieu de dialogue : recherche en commun d’un chemin à parcourir. La famille, le clan se retrouvent pour régler ensemble un différend, pour décider quelque chose d’important. L'expérience du mbôngi est aussi, de façon ordinaire, une réalité qui nous rappelle l'exercice, la pratique du dialogue, de la décision collégiale, pour la poursuite et la réalisation du bien commun: la vie de tous les membres, la vie pleine et forte, sous l'illumination de la sagesse des anciens, sans oublier la protection des ancêtres. Les deux instances que nous venons de relever succinctement (la palabre et le mbôngi) sont, par le fait même de l'usage, de l'importance accordée au dialogue, des lieux d'exercice de la responsabilité individuelle et collective de chacun des membres de la communauté, surtout des adultes. Nous sommes un peuple qui dialogue. En poursuivant dans le même ordre d’idées, on en arrive au fait que l’exercice du dialogue appelle celui de la communion, qui se tisse entre les ancêtres et les vivants, d’un côté, et les vivants entre eux, de l’autre, dans le respect des hiérarchies. La famille, dans ce contexte, est le lieu par excellence de la manifestation et de la concrétisation de la communion, dans son sens aussi bien vertical qu’horizontal. Cette considération nous éclaire dans notre conception de l’Eglise, laquelle, sans attendre l’Assemblée Spéciale du Synode des Evêques pour l’Afrique[xv], mais tout en la précédant prophétiquement, au moins sous cet angle, est appelée depuis toujours, dans la langue kikôngo-lâdi, Kânda dia Kintuâdi. 4. L'Eglise, communion de communautés Dans son acception théologique, l’Eglise tient son origine de la volonté de Dieu lui-même. Elle est une émanation de la vie du Dieu Trinité, reflet de la communion entre les personnes trinitaires. En y appliquant une image très chère au Synode des Evêques pour l’Afrique, on aurait dit famille trinitaire, et donc communion intense d’amour. C’est donc de par cette émanation divine qu’elle doit se définir, comme l’a bien voulu le Concile Vatican II, « sacrement ou, si l’on veut, un signe et un moyen d’opérer l’union intime avec Dieu et l’unité de tout le genre humain »[xvi]. De ce second aspect (l’unité de tout le genre humain) découle la compréhension sociologique suivante, que les évêques du Congo ont aussi retenue dans leur message finale, à l’issue de l’Assemblée plénière de l’année 2005, tenue à Brazzaville : l'Eglise, mystique épouse et corps du Christ, se présente comme une « communion de communautés »[xvii]. Cette image révèle, avec beaucoup de profondeur humaine mais aussi spirituelle, sa nature et sa réalité. C'est peut-être aussi dans ce sens que les Pères synodaux de l'Assemblée spéciale pour l'Afrique ont choisi le concept de famille pour désigner ce qu'ils entendaient de la réalité ecclésiale dans ce continent. En optant donc pour ce concept, ils ont voulu montrer une certaine pratique ecclésiale, une manière d'être Eglise en Afrique, qui tienne compte de toute sa richesse culturelle et religieuse; une manière qui l'amène à toujours explorer des pistes nouvelles, tout en maintenant le lien vital avec sa tête et son centre, pour mieux exprimer la foi, en tenant compte du contexte singulier. Notre être-Eglise aujourd'hui passe par la recherche des voies et moyens qui nous portent à un approfondissement de la relation au Christ, à nos frères, à tout l'univers. Il passe aussi par l'enracinement progressif de notre vie dans le Christ, comme corps et comme individus, dans une pratique qui nous révèle toujours plus ce que nous sommes, c’est-à-dire famille de Dieu au cœur de ce monde, dont la présence et le rôle sont incontournables et irremplaçables. C'est aussi cela le large vers lequel Jésus invite ses disciples (Lc 5, 4) et que Jean Paul II a voulu rappeler à toute l'Eglise, en entrant dans le troisième millénaire. C’est ce but que nous voulons atteindre en célébrant un synode diocésain.
Abbé Ildevert Mathurin MOUANGA
[i] BENOIT XVI, Lettre apostolique Porta fidei (11 octobre 2011), n. 4. [ii] Ibidem. [iii] A. Bailly, Dictionnaire grec Français, 1352. [iv] Ibidem. [v] CONGREGATION POUR LES EVEQUES – CONGREGATION POUR L’EVANGELISATION DES PEUPLES, Instruction sur les synodes diocésains, Préambule. [vi] Idem. [vii] CONCILE OECUMENIQUE VATICAN II, Décret Presbyterorum Ordinis (7 décembre 1965), n. 2. [viii] Ibidem, Constitution dogmatique Lumen Gentium, n. 33; Cf Décret Apostolicam Actuositatem (18 novembre 1965). [ix] CONGREGATION POUR LES EVEQUES – CONGREGATION POUR L’EVANGELISATION DES PEUPLES, Instruction sur les synodes diocésains, n. 3. [x] CIC, Can 460. [xi] CIC, note préliminaire au chapitre I sur le Synode diocésain, 362. [xii] CIC, Can 461, §1. [xiii] Dans ce sens, Mgr Anatole MILANDOU nous exhortait dans sa dernière lettre pastorale comme évêque de Kinkala et au lendemain des conflits qui s’étaient déchaînés dans le pays, d’ouvrir « des chemins de résurrection ». Dans une allocution du Pape Benoît XVI aux évêques congolais en visite ad limina apostolorum, il leur demandait d’ouvrir des chemins de réconciliation. (cf. A. MILANDOU, «Ouvrons des chemins de résurrection», Lettre pastorale post-conflit au diocèse de Kinkala [18 août 2000]). [xiv] P. TEMPELS, Philosophie bantoue, Lovanium, Elisabethville 1945. [xv] Celle-ci s’est tenue du 10 avril au 8 mai 1994 à Rome. Elle a consacré l’expression « Eglise-famille de Dieu » pour l’Afrique. [xvi] CONCILE OECUMENIQUE VATICAN II, Constitution dogmatique Lumen Gentium (21 novembre 1964), n. 1. [xvii] CONFERENCE EPISCOPALE DU CONGO, Message des évêques du Congo, 2005, n. 4.
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