Par notre baptême, nous sommes tous missionnaires (29ème Dimanche ordinaire – Année B) Textes : Is 53, 10-11 ; Ps 32 ; Hé 4, 14-16 ; Mc 10, 35-45 Chers frères et sœurs, C’est toujours une joie de nous rassembler au nom de celui qui nous a donné l’exemple du service, par le don de sa vie : Jésus, le Christ. Oui, en ce dimanche qui inaugure la semaine mondiale missionnaire, durant laquelle les chrétiens vont se mobiliser pour prier, méditer et réfléchir sur la mission et les missionnaires, rendons grâce à Dieu, qui nous offre ces moments de joie et de partage. Dans sa lettre apostolique, adressée aux chrétiens du monde entier en 2009, le Pape Benoît XVI nous invitait à réfléchir et à méditer particulièrement sur « la charité, âme de la mission ». Il demandait que cette journée « soit une occasion utile pour comprendre toujours mieux que le témoignage de l’amour, âme de la mission, concerne tout le monde ». L’année de la Foi, inaugurée le 11 octobre dernier, va aussi dans le même sens. Cette année même, dans son message adressé au peuple de Dieu à l’occasion de la Journée missionnaire mondiale 2012, le Pape Benoît XVI nous rappelle qu’en ce jour, « nous célébrons l’amour particulier de Dieu, manifesté dans la communauté, notre amour les uns envers les autres, et notre attention pour les autres ». C’est pourquoi tous nos engagements citoyens devraient avoir comme fondement, non pas simplement le droit et la justice humaine, mais Jésus Christ. En effet, c’est de lui que prophétisait Isaïe, en disant qu’il serait un « Messie souffrant », un « Serviteur », et non pas un chef, à l’image des chefs de ce monde. Et il l’a été et l’est encore aujourd’hui et toujours. « Broyé par la souffrance, le Serviteur a plu au Seigneur », parce qu’il a fait de sa vie un don qui dépasse toutes autres formes d’actes de charité. Devenu Serviteur, Jésus, « le juste », nous invite aujourd’hui, à travers cette épître aux Hébreux, à le reconnaître comme « le grand prêtre par excellence ». Or, nous savons que tous, par notre baptême, nous sommes devenus, nous aussi, « prêtre, prophète et roi », et donc missionnaires. Non pas pour rechercher la première place, ni les honneurs, mais pour devenir serviteurs et servantes, à la suite du maître. Par conséquent, le Pape Benoit XVI souligne que « cette tâche est devenue l’engagement de tout le peuple de Dieu, chaque personne, par le baptême et le don du Saint Esprit, est appelée à jouer un rôle actif dans la vie et la mission de l’Église ». En avons-nous réellement conscience ? Chers frères et sœurs, sachons que l’instinct du pouvoir est, comme toujours, prêt à nous apprivoiser, même inconsciemment. C’est d’ailleurs une des trois premières tentations que Jésus a affrontées après son baptême. C’est ce que, entre autres, nos pères les évêques d’Afrique, réunis en synode autour du Pape il y a plus de quatre ans, dénonçaient, non seulement vis-à-vis de nos gouvernants, mais aussi des hommes et des femmes de l’Église et de chacun, selon son rang. C’est pourquoi le Christ nous met en garde, pour que nous ne tombions pas dans ce piège, de vouloir absolument les premières places dans les engagements que nous prenons. « Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand (chef) sera votre serviteur ». Il va plus loin, en ajoutant : « Celui qui veut être le premier sera l’esclave de tous : car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude ». Seigneur, en cette année de la Foi, de la célébration des 50 ans du début du Concile Vatican II, et de l’actuel Synode des Évêques sur la Nouvelle Évangélisation, fais que ces paroles trouvent écho dans le cœur de tous les baptisés. Que ton Esprit Saint nous donne tous, de nous reconnaître comme des « serviteurs inutiles », à l’image de ton Fils, notre Sauveur, de nos aînés dans la foi, notamment les apôtres et ces missionnaires qui vont être béatifiés ce dimanche, à l’exemple de tous les missionnaires qui ont évangélisé « les jeunes églises d’Afrique et Madagascar, des Amériques et de l’Asie ». Enfin, retenons que nous serons véritablement missionnaires, si et seulement si, nous commençons à nous évangéliser nous-mêmes, à évangéliser nos proches et notre entourage. C’est certainement là que commence cette Mission à laquelle le Saint-Père nous rappelle qu’elle est aussi « la Mission ad gentes », laquelle concerne tous les baptisés. Seigneur, donne-nous ton regard, qui sait aimer l’autre tel qu’il est. Ouvre nos mains comme les tiennes sur le gibet de la croix, pour que nous sachions accueillir l’autre comme un être aimé et à aimer. Abbé Charles MABIALA PAMBOU
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