Nous sommes conviés à nous tourner vers l’avenir (33ème Dimanche ordinaire – Année B) Textes : Dn 12, 1-3 ; Ps 15(16) ; Hb 10, 11-14.18 ; Mc 13, 24-32. Chers frères et sœurs, Le thème de l’attente, qui ressort de la Parole de Dieu de ce dimanche, ne nous est pas étranger. Il fait bien partie de notre quotidien. En effet, ce vocable n’est pas à comprendre par son contraire, qui sous-entend une attitude d’attentisme. Il nous convie plutôt à l’action, à une préparation, à un changement, à faire quelque chose. Si nous disons que nous sommes à la fin de l’année liturgique (B), ce n’est pas pour autant une invite à rester immobile mais plutôt à passer à une autre année (C), ou au temps de l’Avent, pour continuer à agir et à vivre de la Parole de Dieu. C’est une forme d’annonce qui nous invite à passer à une autre expérience, à une autre étape, parce qu’il y a « un temps pour tout », comme le souligne le livre de l’Ecclésiaste. Nous sommes tous conscients que ce monde aura une fin. Le constat actuel du réchauffement de notre planète illustre bien ce que ce mot attente peut signifier pour nous aujourd’hui. Oui, ce constat, bien qu’apeurant, nous invite tous à faire quelque chose, au lieu de nous résigner. Il nous interpelle, pour que nous réagissions d’une manière ou d’une autre, pour combattre ce phénomène anormal. C’est pourquoi le langage et le style qu’emploie l’évangile que nous venons de suivre ne doit pas nous effrayer, ni nous désemparer, mais nous inviter à l’action : « En ce temps là, après une terrible détresse, le soleil s’obscurcira et la lune perdra son éclat. Les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées ». Ce temps d’attente doit être vécu comme un veilleur qui doit s’interdire à fermer l’œil dès que la nuit tombe, se mettre debout en tenue de travail, comme nous le signifie la Parole de Dieu. Ainsi, le temps de l’attente nous convie à nous tourner vers l’avenir, « car le Seigneur est proche ». Cependant, Jésus souligne que personne ne sait, ni le jour, ni l’heure, « pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père ». Oui, il n’y a que Dieu le Père qui connait quand et à quel moment cela adviendra. Quant à nous, nous devons tout simplement nous ménager pour attendre ce retour, afin qu’il ne nous surprenne pas comme un voleur. Se ménager veut dire, pour chacun de nous aujourd’hui, essayer de vivre de l’évangile, rester en tenue de service, devenir témoin vivant de cet évangile ; c’est se résoudre à nous tourner en vérité vers Jésus, pour nous reconnaître petits, limités, mais en acceptant volontiers de le suivre, comme nous le rappelle l’épître aux hébreux. Jésus, le Fils de Dieu, a en effet accepté de s’offrir en sacrifice unique, pour nous sauver du péché, nous nourrir de sa Parole, de son corps et son sang, afin que nous soyons des femmes et des hommes debout, éveillés et vivants, dés ici-bas. Que ce temps de l’attente, qui pointe déjà à l’horizon et que nous appelons temps de l’Avent, nous donne de nous remettre davantage débout, pour continuer notre marche vers cette perfection pour laquelle le Christ s’est sacrifié en nous la proposant. Abbé Charles MABIALA PAMBOU
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