Vivons dans la patience et l'espérance du salut (3ème Dimanche de l'Avent - Année) Textes : Is 35, 1-6a.10 ; Ps 145 ; Jc 5, 7-10 ; Mt 11, 2-11 Bien chers frères et sœurs, Le message du prophète Isaïe, tel que le présente la première lecture de ce dimanche, est une parole qui rassure le Peuple d'Israël, en fortifiant sa démarche de conversion. Il peint le tableau des merveilles que réalisera le Seigneur. L'agir de Dieu confondra les cœurs sans foi et sans espérance. Les images sont fortes pour signifier la nouveauté qui doit arriver. Même le désert et la terre de la soif se réjouissent de cette promesse divine. Le pays aride fleurira, il se couvrira de fleurs des champs. Ce pays de désolation est ainsi convié à exulter et à crier de joie. Les mains défaillantes seront fortifiées et les genoux qui fléchissent seront affermis. C'est la grande annonce du retour à la Vie que Dieu seul peut donner. C'est le Temps de Dieu en marche pour sauver les siens de la servitude imposée par l'impie. Cependant, la réalisation de cette annonce exige patience et espérance. « Prenez courage, ne craignez pas... Il vient lui-même et va vous sauver », rassure le prophète. Pour qu'une promesse mérite l'attention nécessaire, il faut qu'elle soit à la hauteur des attentes. Dieu, connaissant la misère de son peuple, décide donc de venir auprès de celui-ci afin de lui apporter la victoire sur la « mort » que son péché lui a obtenue. Au cœur de cette venue du Seigneur, ceux qui refusaient de voir et d'entendre auront leurs yeux ouverts et leurs oreilles guéries de toute surdité. Tout refus de voir les merveilles que Dieu réalise pour nous et d'entendre sa parole, conduit souvent à l'esclavage du péché et de la mort. Le péché nous rend alors captifs de sa dictature et de sa logique, et ce pour que nous ne voyions que ce qu'il peut nous montrer et n'entendions que ce qu'il nous dicte. Quelle misère que d'être dans une telle situation ! Cette disposition est la résultante de notre infidélité. Mais Dieu, lui, est fidèle. Pour en convaincre son peuple, il déclare par son prophète qu' « Ils reviendront, les captifs rachetés par le Seigneur, ils arriveront à Jérusalem dans une clameur de joie, un bonheur sans fin illuminera leur visage ; allégresse et joie les rejoindront, douleur et plainte s'enfuiront ». Bien chers frères et sœurs, Cette présentation de la venue du Seigneur, faite par le prophète Isaïe, traduit l'essentiel de l'agir de Dieu à Noël. Ce que le Seigneur a promis, se réalisera pour nous. Cependant, il nous faut ouvrir les yeux pour remarquer ce qu'il réalise déjà pour notre monde aujourd'hui. Les merveilles divines nous sont données comme preuves dans sa proximité. C'est la démarche de Jésus dans l'évangile de ce dimanche. Tandis que Jean le Baptiste tient à être rassuré à son sujet, Jésus prend ses œuvres comme visibilité de sa messianité. « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez : les aveugles voient, les boiteux marches, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi », lance-t-il aux disciples de Jean. Jésus assume son identité de Messie tant attendu et s'applique les réalisations des temps messianiques comme preuves de sa filiation divine. Il vante, cependant, les mérites de Jean, le prophète-messager. Le lien entre Jean et Jésus est, de ce point de vue, d'une évidence irréfutable. Jésus est réellement celui dont Jean avait annoncé la venue. Cette vérité ne peut pas ne pas réconforter Jean dans sa prison. L'éloge qu'il reçoit de Jésus confirme sa fonction prophétique et, plus encore, sa spécificité de Précurseur, suffisamment désencombré de lui-même pour se réjouir de la joie de l’Époux. Bien chers frères et sœurs, La mission de Jean le Baptiste, qui consiste à préparer le chemin du Seigneur en annonçant sa venue, est une tâche chrétienne dont la teneur n'est plus à démontrer. Annoncer, c'est aussi apprendre à attendre dans la patience, nous enseigne saint Jacques dans la deuxième lecture. Le cultivateur nous est proposé comme paradigme de cette démarche de foi. Cette patience, mélangée de fermeté, exige de notre part que nous entrions dans une logique de paix les uns avec les autres. En tout cas, « le juge est à notre porte ». Les prophètes qui nous ont précédés dans l'annonce des merveilles de Dieu, nous sont donnés comme modèles à imiter. Reconnaître que notre existence doit briller par notre capacité d'annoncer la venue du Seigneur à chacun de ceux qui nous entourent, constitue une vraie sagesse. Autrement dit, il nous est demandé, en ce temps précieux de l'attente du Sauveur, d'être de ceux qui lui préparent le chemin, en commençant par notre propre cœur, et ce dans la patience et l'espérance véritables. Viens Seigneur, et sauves-nous ! Abbé Aimé Thierry HEBAKOURILA
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