Viens Seigneur Jésus, Emmanuel dans notre histoire (4ème Dimanche de l'Avent - A) Textes : Is 7, 10-16 ; Ps 23 ; Rm 1, 1-7 ; Mt 1, 18-24
Bien chers frères et sœurs,
Quatre semaines durant, notre Mère l’Église nous a instruits au sujet de l'espérance de la venue du Fils de Dieu dans notre histoire. Nous avons appris ce qu'il en est exactement. C'est la proximité aimante de notre Dieu se réalisant dans chacune de nos vies. En ce dernier dimanche, la liturgie de la Parole nous introduit dans l'intimité de l'origine de Celui qui doit venir. Mais avant, le prophète Isaïe veut interpeller nos doutes et notre manque de confiance en la réalisation des promesses divines. La foi chancelante de notre temps exige souvent, pour sa solidité, une visibilité manifeste susceptible de soutenir sa démarche. C'est une garantie à laquelle elle tient pour être sûre de ses attentes. Le peuple élu n'en est d'ailleurs pas exclu. Acaz en est l'échantillon. C'est à ce titre que le prophète Isaïe est envoyé pour lui dire : « Demande pour toi un signe venant du Seigneur ton Dieu... » Le refus du roi déclenche alors une prophétie : « … Le Seigneur lui-même vous donnera un signe : voici que la jeune femme est enceinte, elle enfantera un fils, et on l'appellera Emmanuel, (c'est-à-dire : Dieu avec nous) ». Le contexte de cette annonce est une heure de grande peur des nations païennes qui menacent Israël. Avant même que cet enfant n'atteigne l'âge de raison, elle sera abandonnée, la terre dont les deux rois te font trembler, rassure Dieu, par le prophète.
Bien chers frères et sœurs,
Au moment où sévit la souffrance sous de multiples formes, notre humanité manifeste parfois le besoin d'une assistance divine attestée. Doute et foi cohabitent dans notre conscience. Dans un tel contexte, les mots du prophète Isaïe sont plus qu'actuels. Alors que nous le croyons lointain, le Seigneur est pourtant proche de nous. Il partage les plus beaux et les plus difficiles des moments de notre existence. Il nous rassure de la réalisation de son salut. Afin d'en convaincre son peuple, il va jusqu'à promettre la venue de son Fils, qui naîtra d'une femme, afin de marquer de fond en comble sa présence visible parmi nous. C'est donc la foi qui nous en éclaire la portée.
La péricope évangélique de ce dimanche s’attelle à donner l'origine du Fils attendu. Il est intéressant d’observer les images et les personnes que nous présente l'évangile. Il y a Marie et Joseph. Les deux sont signes de fidélité et de justice. Marie a donné son fiat éternel à Dieu, et Joseph était un homme juste. Joseph est tellement juste qu'il ne peut entretenir la haine et la convoitise qui le pousseraient, par exemple, à faire lapider Marie, une femme qu'il voulait bien épouser et qui l’aurait alors trahi. L’attachement de ces deux personnages à la parole de Dieu est paradigmatique. Garder la foi, alors que tout le monde s'en moque, constitue une grandeur humaine inestimable. C'est donc à eux que Dieu confie le projet de la venue de son unique Fils. Il tient promesse. Ce qu'il avait promis à nos Pères connaîtra sa pleine réalisation pour nous. L'enfant qui vient sera appelé Jésus, c'est-à-dire le Seigneur sauve, car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés.
La parole de Dieu de ce dimanche éclaire parfaitement l'identité du Sauveur qui vient : il est ancré à la fois dans les réalités de notre monde et dans celles du monde divin. Autrement dit, il est pleinement homme et pleinement Dieu. Tout en étant fils de Marie, il est également l'Emmanuel, Dieu avec nous. Il est l'accomplissement parfait des prophéties vétérotestamentaires. En en étant convaincu, Joseph ne peut pas ne pas suivre la prescription de l'ange : « Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l'ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse ». Voilà une preuve de l'obéissance de la foi, de la totale confiance aux dires de Dieu.
Bien chers frères et sœurs,
A quelques jours de Noël, laissons-nous conduire par l'Esprit de Dieu. De la qualité de notre foi en lui et de notre docilité à sa parole, dépend la fécondité de notre être-avec-Lui, mais aussi avec nos frères, les hommes. La venue du Sauveur est cette Bonne Nouvelle que nous avons la mission de célébrer avant de l'annoncer. C'est en vue de cette annonce que Dieu nous consacre comme serviteurs de sa parole. Saint Paul l'a expérimenté et vécu au plus haut point. Son exemple nous est donné à imiter dans la diversité de nos contextes propres. C'est en cela que nous témoignerons de l'amour dont Dieu nous aime, comme peuple saint, conduit par la grâce et la paix que Dieu seul est capable d'offrir.
Seigneur Dieu notre Père, à l'heure où prend fin notre marche vers Noël, consolide notre attente dans la foi et la totale confiance en ta promesse. Que ta venue nous apporte la paix, la justice, la fraternité authentique dans chacun de nos contextes de vie.
Viens Seigneur : c'est toi le Roi de gloire !
Abbé Aimé Thierry HEBAKOURILA
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