Je ne suis pas venu abolir mais accomplir la Loi (6ème Dimanche ordinaire – Année A) Texte: Sir 15, 15-20; Ps 118, 1-4. 17-18. 33-34; 1 Co 2, 6-10; Mt 5, 17-37 En ce dimanche, chers frères et soeurs, nous sommes invités à méditer sur l'importance de la Parole de Dieu, à l'observer et à l'enseigner, dans sa totalité. La Parole de Dieu, ce n'est pas une chose, mais c'est une personne, que Jean appelle le Verbe (Jn 1, 1-3). C'est Jésus-Christ lui-même. La Parole de Dieu, c'est toute la Bible, l'Ancien et le Nouveau Testament; mais le tout, lu et compris à la lumière de la personne de Jéss-Christ mort et ressuscité, et à la lumière de l'enseignement de l'Eglise. Quand Jésus dit qu'il est venu non pour abolir, mais pour accomplir, il se présente à nous comme un modèle et comme un Maître. Nous retrouvons un peu le thème du dimanche dernier où lui, qui est la lumière du monde, nous demande d'être aujourd'hui, dans notre monde, dans notre société, dans notre pays et dans nos familles “le sel de la terre et la lumière du monde”. C'est lui, et lui seul que nous devons suivre, un peu comme les mages qui se sont laissés guider par l'Etoile. Mais alors que l'Etoile a conduit les mages à Jésus, lui, Jésus, nous conduit vers l Père, la source de la vraie vie. Il nous conduit en même temps vers nos frères et soeurs que nous sommes invités à aimer et à servir. Il nous conduit des ténèbres de nos péchés à la lumière de sa grâce. Jésus est venu pour que se réalise en nous le plan de Dieu, qui veut que nous puissions sortir de nos péchés, de nos désobéissances vis-àvis de ses commandements. Nous savons que, avec notre faiblesse humaine, nous sommes incapables d'observezr tous ces commandements. Et Jésus lui-même nous l'a dit lorsque, parlant du danger des richesses et de l'interdiction du divorce, il a dit aux disciples qu'il était impossible aux hommes de vivre selon la volonté de Dieu, mais que Dieu peut rendre cela possible pour que nous soyons sauvés (Cf. Mt 19, 26). Tout dépend de de Dieu lui-même; mais nous devons affirmer, en même temps, que tout dépend de nous. Voilà pourquoi, dans la première lecture, Dieu dit, aujourd'hui, à chacun et à chacune d'entre nous: “Si tu veux, tu peux observer les commandements”. Aujourd'hui, Jésus nous demande de l'écouter, de demander son aide et de le suivre. C'est seulement à cette seule condition que le psaume d'aujourd'hui, que nous pouvons résumer avec ces mots, deviendra réalité. C'est à cette condition que nous trouverons le chemin du vrai bonheur: “Heureux qui règle ses pas sur la parole de Dieu”(Cf. Ps 118, 1). C'est à cause de son amour miséricordieux que Dieu nous présente ce chemin du vrai banheur, qui passe nécessairement par l'obéissance à ses commandements. Il ne met pas sur nos épaules un poids trop lourd à porter, mais un fardeau léger. En effet, c'est Jésus lui-même qui nous aide à le porter et, de notre part, c'est une réponse à l'amour de Dieu notre Père. Difficile pour nous de comprendre tout ceci parce que, comme le dit Jsus lui-même, nous sommes devant un mystère que nous pouvons entrevoir uniquement grâce à la sagesse que Dieu lui-même nous donne. Et cette sagesse, Dieu nous la donne par l'Esprit Saint (Cf. 1 Co 2, 10). Il la donne à tous ceux et toutes celles qui prennent le chemin de l'humilité (Cf. Lc 11, 9-13), qui reconnaissent leur petitesse devant la grandeur de Dieu, qui, comme Jésus, se reconnaissent fils (Cf. Mt 11, 25-27) et obéissent au Père par amour filial. C'est le message que nous pouvons retenir des paroles de l'apôtre Paul aux Corinthiens. Dans l'Evangile, Jésus ne fait rien d'autre que nous présenter, sous un jour nouveau, ce que Dieu attend de chacun et de chacune de nous. Souvent, dans notre vie, nous avons tendance à soigner l'extérieur, les apparences, pour faire bonne figure devant les hommes. Souvent aussi, pour justifier ce que nous disons ou ce que nous faisons, nous nous référons à ce que faisaient nos anciens ou à ce que font les autres, à ce que tout le monde fait. Parfois, nous recourons même à des paroles de la Bible que nous interprétons à notre manière. Jésus nous demande de fixer sur lui notre coeur, de le mettre au centre de notre vie, pour que ce soit lui qui nous guide. Et il nous guide aussi à la lumière de l'enseignement de l'Eglise. Il nous demande d'être sincères, de vivre selon notre vie intérieure, selon notre coeur, et non pas selon les apprences. Nous chrétiens, nous n'avons pas à choisir nous-mêmes, sans référence à Jésus et à sa parole, comment nous devons vivre. Bien sûr, nous sommes dans le monde, mais nous ne sommes plus du monde (Cf. Jn 17, 5-6). Nous ne devons plus vivre selon ce que tout le monde pense ou selon ce que tout le monde fait. Jésus précise toujours que nous devons aimer non seulment Dieu mais aussi, en même temps, nos frères (Cf. Mt 22, 34-40). Et il nous invite donc à respecter la vie, à ne pas tuer, à ne pa nous mettre en colère, à n'insulter personne, à ne pas commettre l'adultère ou l'impureté, à ne pas divorcer, à ne pas être trop bavard, à rester fidèles à nos serments et à nos promesses. Voilà, chers frères et soeurs, un programme bien difficile que Jésus nous présente. Jésus le sait très bien. C'est pourquoi il dit: “Sans moi vous ne pouvez rien faire” (Cf. Jn 15, 5). C'est pourquoi il nous dit: “Pour les hommes, c'est impossible, mais pas pour Dieu; car tout est possible à Dieu” (Cf. Lc 24-26). Soyons donc des hommes et des femmes de prière, qui mettent leur confiance non pas en eux-mêmes, m is en Dieu. Terminons en faisant nôtre cette prière: “Enseigne-moi, Seigneur, le chemin de tes ordres; à les garder, j'aurai ma récompense. Montre-moi comment garder ta loi, que je l'observe de tout coeur”(Ps 118, 33-34). Mgr Bernard NSAYI Évêque émérite de Nkayi
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