Jésus est venu pour proclamer la Bonne Nouvelle de Dieu (3e Dimanche ordinaire – Année B)
Textes: Jon 3, 1-5.10; Ps 24, 4-9; 1 Co 7, 29-31; Mc 1, 14-20
En ce troisième dimanche, méditons sur le début du ministère de Jésus. Après avoir passé quarante jours de tentation au désert, il entre, de façon officielle, dans la réalistation définitive de l'histoire de notre salut, selon la volonté de Dieu le Père, dans l'unité du Saint-Esprit. Il nous appelle à prendre conscience de sa présence, à l'écouter, à bien voir à quel niveau de notre vie nous nous trouvons et à croire à la Bonne Nouvelle en changeant notre façon de penser, de parler et de vivre.
Pour que se réalise le salut des hommes, Dieu, selon son plan d'amour miséricordieux, avait décidé que Jésus, son Fils, devait se faire l'un d'eux. Lui qui est éternel, en dehors du temps, devait entrer dans la temps. Pour Dieu, un jour est comme mille ans et mille ans comme un jour. En se faisant homme, Jésus, qui est Dieu, a réuni pour toujours le temps de Dieu et le temps des hommes. Voilà pourquoi, en commençant son ministère, il déclare que les temps sont arrivés à leur terme, à leur accomplissement. Une nouvelle ère a commencé pour tous les hommes. Notre histoire n'est plus la même. Le règne de Dieu, qu'il apporte, est arrivé. Par la foi de notre baptême, Dieu nous a fait connaître le message de sa présence au mileu de nous par son Fils qui est “Emmanuel”, c'est-à-dire “Dieu avec nous”. Jour après jour, nous devons chercher à prendre de plus en plus sconscience de cette présence de Jésus vers qui nous sommes invités à nous tourner pour passer à une nouvelle page de notre vie. C'est à cela que Jésus nous invite, en disant: “Convertissez-vous”, se situant ainsi dans le même sillage que Jean Baptiste qui avait commencé son ministère par des paroles presque identiques: “Repentez-vous, car le royaume de Dieu est tout proche”(Mt 3, 2).
Dans un mouvement global, il s'agit d'engager toute notre personne et toute notre existence, avec ses deux phases inséparables. Jésus, qui est lumière, vient pour éclairer ce que cachent les ténèbres de notre péché, de notre coeur. Ces ténèbres, ce sont notre opposition à la vérité, notre égoïsme, nos divisions, notre manque de solidarité, notre attachement à nos mauvaises habitudes individuelles et collectives. Ce que nous avons à faire, c'est de nous en détourner et de prendre une autre direction, c'est-à-dire nous tourner vers Jésus, nous attaccher à lui, croire à la Bonne Nouvelle qu'il apporte pour entrer, comme écrit le pape François, dans la “Joie de l'Evangile” ( Evangelii Gaudium), la vraie joie qu'apporte la rencontre avec Jésus, notre unique Sauveur. Tout ceci rejoint ce que dit l'apôtre Paul aux Thessaloniciens: “On raconte là-bàs comment nous sommes venus chez vous, et comment vous vous êtes tournés vers Dieu, abandonnant les idoles pour servir le Dieu vivant et véritable, dans l'attente de son Fils qui viendra des cieux”(1Co 1, 9-10).
Le texte de Jonas nous aide à comprendre que le péché est un acte grave dont nous devons toujours chercher à nous détacher. En effet, Dieu qui est amour et miséricorde, est toujours prêt à nous pardonner. Les gens de Ninive ont eu besoin de la prédication de Jonas pour comprendre la gravité de leur situation, ce qui leur a permis de se repenrir et d'obetenir le pardon de Dieu. Nous avons besoin de Jésus et de son message pour prendre conscience de notre péché. De manière plus concrète et actuelle, rappelons-nous que par son Eglise, Jésus a mis à notre disposition des moyens pour nous aider. Et un des plus efficaces est le sacrement de la confession que nous devons considérer non pas comme un tribunal, mais comme un lieu où nous nous ressourçons et d'où nous sortons avec plus de force, plus de paix et plus de joie. La réconciliation, que ce sacrement rétablit dans notre vie, se réalise non seulement avec Dieu et avec nos frères et soeurs, mais également avec la nature et tout le monde créé. Le prêtre, qui est également pécheur et reçoit lui aussi ce sacrement, n'est là que comme un ministre, un serviteur pour servir de médiateur entre Dieu et l'homme qui se reconnaît pécheur.
Dans l'Evangile, par l'appel des quatre premiers disciples, Jésus nous fait comprendre qu'il a besoin des hommes pour continuer sa mission. Et les hommes qu'il choisit sont insérés dans l'histoire et dans la société et doivent y devenir des acteurs. Comme l'apôtre Paul, ces hommes et ces femmes appelés par Jésus sont des témoins privilégiés de la présence active, aimante et interpellante de Jésus au mileu des hommes. De même que Jean Baptiste a commencé son ministère en appelant ses auditeurs à la conversion, de mêmde tous ceux que Jésus appele à sa suite aujourd'hui, invités eux-mêmes à la conversion, ont également à rappeler à leurs concitoiyens la nécessité de la conversion. L'Eglise existe pour être missionnaire. Et sa mission, qui inclut l'invitation à la conversion, est esseltiellement un message de joie et d'espérance. C'est une Bonne Nouvelle, qui donne un sens nouveau à la vie individuelle et collective, ainsi qu'à toute l'histoire des hommes d 'aujourd'hui, pour laquelle nous devons avoir une vision nouvelle. Selon les paroles de l'apôtre Paul, nous avons à considérer le temps dans lequel nous sommes comme “limité”. Il ne durera pas toujours. Et nous-mêmes, nous ne vivrons pas toujours. A la lumière des enseignements de Jésus, les relations que nous entretenons entre hommes et femmes doivent être renouvelées. Les souffrances que nous rencontrons dans notre vie doivent être vécues à la lumière de ce que Jésus lui-même a vécu. Si nous pensons que sur cette terre nous sommes dans le bonheur, nous devons considérer ce bonheur comme une réalité passagère. Si nous avons des possibilités pour acquérir beaucoup de bien, nous ne devons pas nous y attacher et nous devons éviter la tentation de l'accumulation exégérée des richesses alors que d'autres sont dans le besoin.
En tant que chrétiens, nous ne ppuvons pas penser autrement, parce que tout cela n'est que l'appel à concrétiser le commandement central que le Seigneur nous a laissé: Aimer Dieu et aimer son prochain comme soi-même. Nous aimer les uns les autres comme Dieu lui-même nous a aimés. Cela suppose que chacun de nous intériorise cette loi fondamentale et décide d'aider tous les hommes à faire de même. Pour cela, et à la lumière des lectures de ce jour, sans jamais exclure personne, nous devons nous sentir obligés à aider les jeunes gens et les jeunes filles dans ce sens, en particulier, ceux qui se sentent appelés par le Seigneur, pour qu'ils se mettent totalement au service de Dieu et de leurs frèrees. Tous, nous sommes invités ouvrir notre coeur et nos mains pour sortir de notre égoisme et de notre indiffércnce par rapport par rapport aux prob lèmes que vivent ceux qui sont autrour de nous. Les situations heureuses ou difficiles que nous vivons ne doivent pas nous renfermer sur nous-mêmes, mais nous aider plutôt à rester vigilants: puisque ce monde dans lequel nous vivons, nous allons le laisser un jour, utilisons notre temps et nos énergies à penser à Dieu, à préparer le règne de Dieu en nous et dans les autres.
Conclusion. Il est très important de revenir au sens profond des mots que nous utilisons, en particulier celui de “Evangile” qui veut dire “Bonne Nouvelle”, source de joie et d'espérance vraies, non seulement pour nous, mais pour tous les hommes. Demandons la lumière et la force de l'Esprit Saint qui nous aideront, non seulement à comprendre cela, mais à nous engager, comme les apôptres et comme saint Paul, dans la diffusion de cette “Bonne Nouvelle”, non seulement en paroles, mais en actes. Approfondissons notre rencotre et notre communion avec Jésus. Puisons en lui la force nécessaire pour devenir réellement les constructeurs du rège de Dieu en aidant concrètement les autres pour rendre notre société plus croyante, plus juste, plus solidaire, pour le bien de tous.
Mgr Bernard NSAYI Évêque émérite de Nkayi
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