Jésus nous dit : Venez à ma suite |
Jésus nous dit : Venez à ma suite (3ème dimanche ordinaire - Année B)
Texte 1 = Jon 3, 1-5. 10 : Profère contre Ninive l’oracle que je te communiquerai Notre Dieu est Seigneur, Maître des hommes, des temps et de l’histoire. Mais il est aussi, et fondamentalement, un Père qui aime et qui pardonne. C’est le message que nous livre ce texte du prophète Jonas. Après avoir tenté de se soustraire à l’appel du Seigneur, il a finalement accepté de proclamer aux habitants de Ninive le terrible message de la destruction imminente de leur ville, à cause de leurs péchés.
Aussitôt, les gens de Ninive croient en Dieu de façon sincère. Prenant au sérieux la parole du prophète, ils annoncent un jeûne et la pénitence pour tous, du plus grand au plus petit. Devant cette réaction de bonne volonté, le Seigneur renonce à leur infliger le châtiment dont il les avait menacés.
La mission que le Seigneur confie à ceux qu’il choisit est toujours une mission difficile, qui peut même faire peur. Ils ont besoin de la grâce du Seigneur pour répondre et la réaliser pour le salut de leurs frères. Cette mission est toujours, d’une certaine manière, un appel à la conversion, au retour à Dieu qui les aime et est toujours prêt à leur pardonner. Cette aventure de Jonas et des habitants de Ninive est un enseignement pour nous aujourd’hui. Est-ce que nous saurons l’accueillir et en profiter : être fidèles à la mission que Dieu nous confie pour le bien de notre peuple ?
Texte 2 = Psaume 24, 4-5. 6-7. 8-9 : Fais-moi connaître tes chemins, Seigneur Avec le psalmiste, mettons-nous devant notre Dieu. Demandons lui la grâce de la connaissance, de la lumière, pour que nous puissions connaître ce qu’il attend de nous, et que nous puissions vivre selon sa volonté (vv4-5). S’il a été miséricordieux pour son peuple dans le passé, il peut également exercer cette même miséricorde pour nous aujourd’hui, parce qu’il est fidèle (vv6-7). Prions-le ave confiance car il est toujours bon et droit (vv8-9).
Texte 3 = 1 Co 7, 29-31 : La figure de ce monde est en train de passer Dans le chapitre 7 de cette épître, l’apôtre Paul répond à certaines demandes concernant les relations entre hommes et femmes, et celles qui concernent le mariage et le célibat. La réponse de Paul est d’une délicatesse et d’une profondeur que nous ne devons pas prendre à la légère. Elle se situe au niveau de la conception même du temps et de l’histoire.
Avec Jésus, l’histoire est arrivée à sa phase finale dans laquelle tout passe, et même passe rapidement pour nous faire parvenir au véritable but de notre existence, la vie éternelle, le bonheur éternel, pour lequel Jésus a donné sa vie. Il nous demande donc de considérer le temps où nous sommes à sa juste mesure : il est en train de passer. Nous ne devons donc pas nous y installer. D’où les recommandations des vv.29-31, que nous pouvons résumer dans cette finale : « Que ceux qui tirent profit de ce monde vivent comme s’ils n’en tiraient pas profit. » (v31)
Texte 4 = Mc 1, 14-20 : Jésus nous dit : venez à ma suite Dans la ligne de la première lecture et de l’épître aux Corinthiens, ce passage, véritable charnière dans l’histoire du salut, dans la mission de Jésus et dans celle de l’Eglise, clôt, d'une certaine manière, la mission officielle de Jean Baptiste, annonçant déjà la perspective de sa fin tragique qui, elle, annonce celle de Jésus lui-même. Il a été baptisé par Jean, il a été tenté par Satan au désert, sans doute en Judée, et Jean vient d’être emprisonné. Tout est prêt pour que Jésus commence sa mission officielle par deux affirmations et deux appels : Les temps sont accomplis / Le règne de Dieu est tout proche / Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle (v15).
En ce début de sa mission, Jésus se trouve le long de la mer de Galilée. Il passe et voit Simon et André. Le texte souligne bien ce regard de Jésus en utilisant un verbe à un mode personnel. Ces deux frères sont en train de jeter leurs filets, car ils sont des pêcheurs (v16). Puis, Jésus parle, invite les deux frères à venir à sa suite et promet de faire d’eux des « pêcheurs d’hommes.» Leur métier est entièrement transformé. Désormais, ce sont des hommes qu’ils prendront. Et leur lieu de travail, ce ne sera plus la mer, mais le monde (v17). A cet appel de Jésus, le premier, ils répondent aussitôt, par un double acte de courage : « Laissant là leurs filets » (renoncement), « ils le suivirent » (engagement, v18).
Poursuivant sa marche, Jésus pose de nouveau son regard sur deux autres personnes. Même insistance sur ce regard de Jésus, avec le verbe à un mode personnel, comme au v16. Ce sont deux frères, présentés nommément, comme ci-dessus, mais différemment, avec la mention de leur père. Eux aussi, sont en plein travail, mais à un moment différent : « ils préparent leurs filets » (v19). Ils acceptent l’appel de Jésus. L’auteur semble s’attarder sur « ce » qu’ils quittent, ou mieux, sur « ceux » qu’ils quittent, comme avec un certain déchirement : leur père et les ouvriers. Mais finalement, eux aussi vont à sa suite (v.21).
Hier, comme aujourd’hui et demain, en tous temps et en tous lieux, Jésus, mort et ressuscité, continue sa marche au milieu de nous. Il continue à regarder chaque homme et chaque femme, avec amour, tels qu’ils sont et là où ils se trouvent. Il nous appelle, chacun et chacune par son nom. Son appel, toujours exigeant, demande de notre part un renoncement plus ou moins douloureux, par rapport aux choses et par rapport aux personnes. Et il attend de nous une réponse positive, comme dans l’évangile. Il arrive parfois que, comme Jonas, pour des raisons plus ou moins valables, certains se dérobent puis, par la suite, disent « oui ». Mais il en est sans doute d’autres qui refusent l’appel de Jésus. Soulignons, en passant, que les quatre de notre évangile avaient eu une formation et avaient donc un métier.
En ce dimanche, nous devons prier, pour que tous et toutes, nous restions fidèles à notre vocation. Prions, de façon spéciale, pour toutes les vocations, vocation universelle à la sainteté et au baptême, mais aussi à notre vocation spécifique, ou au célibat véritable, ou au mariage véritable, ou au sacerdoce, ou à la vie religieuse. En ce jour, qui clôt la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, au Seigneur qui avait saisi Paul sur le chemin de Damas, demandons : 1) la grâce de prendre toujours le temps pour une formation sérieuse dans notre vie, 2) la grâce de nous mettre chaque jour à l’écoute du Seigneur, 3) la grâce de dire « oui » à l’appel, toujours exigeant, qu’il adresse à chacun et à chacune d’entre nous, quelle que soit notre condition, pour nous mettre à la suite de Jésus et devenir des « pêcheurs d’hommes », pour que tous les hommes puissent, par le baptême, devenir les membres d’une même famille de Dieu, témoins de son amour et de sa sainteté, dans son Eglise, dans la société, dans nos familles et dans nos communautés. 4) Pour ceux qui avaient dit « oui » et qui, par la suite, ont pris un autre chemin, demandons ou la grâce de revenir sur le premier chemin, ou celle de vivre en vrais disciples du Seigneur sur leur nouvelle route, conformément aux engagements de leur baptême.
Mgr Bernard NSAYI Evêque émérite de Nkayi
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