Situation sociale

  

La population du diocèse de Kinkala est essentiellement rurale. Elle connaît un vieillissement dû à l'exode rural de nombreux jeunes vers la ville, où ils espèrent s'installer après avoir terminé leur cycle scolaire du secondaire, ainsi qu'aux conflits de générations qui opposent les jeunes aux vieux sur certaines questions sociales. La pauvreté y bat de l'aile, car l'infrastrure est réduite à sa plus simple expression: routes délabrées, chemin de fer régulièrement en panne... Ce qui freine l'écoulement de la production agricole. En effet, l'agriculture et l'élevage sont les principales activités économiques des populations du diocèse. Les principaux produits agricoles sont le manioc, le maïs, l'arachide, le haricot, l'igname, le riz, l'avocat, la banane, le safou, la mangue, l'orange, la mandarine, etc. L'élevage du petit bétail et des bovins y est également développé.

 

          

                       des catonniers sur la Route nationale n°1 (2005)

 

 

Les installations sanitaires, en pleine dégradation, manquent de matériels, de médicaments et d'agents compétents. Les écoles, dont les bâtiments (vestiges de l'époque coloniale pour la plupart) laissent à désirer, manquent souvent d'enseignants qualifiés et en nombre suffisant. A cela s'ajoute l'instabilité des fonctionnaires, aussi bien de l'enseignement que des autres services publics, dont les cadres demandent rapidement leur affectation en ville.

 

Les guerres récurrentes qu'a connues le pays, particulièrement le Département du Pool, de 1993 à 2003, ont complètement bouleversé les données socio-démographiques du diocèse. En effet, depuis juillet 1993, le territoire du diocèse avait enregistré une forte immigration des populations originaires du Pool mais qui avaient élu domicile dans d'autres départements, tels la Bouenza, la Lékoumou et le Niari, ansi que Brazzaville. Ces dernières ayant perdu maisons, emplois et autres biens, à la suite des affrontements armés qui ont opposé les milices des hommes politiques de différents bords.

 

            

                 une salle de classe de l'Ecole Sainte Thérèse de Missafou (2005)

 

En plus, à partir d'août 1998, ce territoire était devenu le théâtre d'une lutte armée sans merci, qui a poussé la quasi-totalité de sa population à l'exil forcé: de nombreuses personnes ont fui dans la Province du Bas-Congo (en République Démocratique du Congo), d'autres se sont terrées dans les forêts, d'autres encore ont rejoint Brazzaville ou Pointe-Noire.

 

A partir de janvier 2000, avec la signature des accords de cessez-le-feu et de cessation des hostilités, signés par les belligérants en novembre et décembre 1999, respectivement à Pointe-Noire et à Brazzaville, certaines personnes ont pu regagner leurs villages. Mais la recrudescence des violences armées, en fin mars et début avril 2002, les ont encore jetées sur la route de l'exil, errant à travers les forêts, les villages de la Bouenza ou encore dans les villes de Brazzaville et Pointe-Noire.

 

En mars 2003, d'autres accords, appelés "engagements croisés", furent signés entre le Gouvernement et la rébellion armée. Ce qui permit le retour progressif des populations dans leurs villages complètement détruits. Plusieurs villages ont même disparu de la carte. A l'heure actuelle, il est donc difficile de déterminer la population exacte du diocèse, étant donné ces nombreux déplacements, sans compter les décès causés par ces conflits armés. Le diocèse de Kinkala est devenu aujourd'hui un territoire sinistré, où habitations, commerces, administrations publique et ecclésiale, ainsi que des lieux de culte religieux ont été mis à sac par des conflits armés récurrents.

                          

                     

                           un bâtiment détruit de l'administration puplique, à Mindouli (2005)

 

Toutefois, depuis que la situation sécuritaire semble s'amélorier dans cette partie du Pool, à partir de 2005, le diocèse de Kinkala est devenu un grand chantier de reconstratuction d'infrastrures matérielles, notamment des écoles et des églises. Ceci grâce à l'aide multiforme qu'il reçoit des hommes de bonne volonté. C'est ainsi que certaines écoles et églises, détruites pendant la guerre ou tout simplement tombées en ruines par manque d'entretien, ont déjà été rénovées, tandis que d'autres sont en cours de construction ou de rénovation.

 

 

                        

                              L'église de Kingoyi (Paroisse Saints Martyrs de Mindouli) relookée

 

 

                       

                Un ancien bâtiment rénové de l'école de Massembo-Loubaki, et un autre en construction

 

 

                    

                           Inauguration des bâtiments rénovés de l’école de Missafou

 

 

                    

                            Inauguration des bâtiments rénovés de l’école de Missafou