L’Esprit Saint fortifie et rassemble l’Eglise

 

L’Esprit Saint fortifie et rassemble l’Eglise (Pentecôte 2009)

 

Textes : Ac 2, 1-11 ; Ps 103 (104) ; Ga 5, 16-25 ; Jn 15, 26-27 ; 16, 12-15.

 

Après sa mort sur la croix, tout portait à croire que le nom de Jésus était définitivement effacé. Les disciples, désespérés et apeurés pensaient que leur histoire avec le grand prophète de Galilée était du passé. Mais voici qu’au matin de Pâques, un événement vient ouvrir l’avenir fermé : le tombeau est vide, Christ est ressuscité et il apparaît à ses amis. Certains d’entre eux doutent ou ne comprennent pas le sens de cet événement.

C’est l’Esprit Saint promis par Le Christ qui va, une fois pour toutes ouvrir leur cœur et leur intelligence à la Pâques du Seigneur qui va aussi devenir la leur : ils sortent du désespoir et de la peur dans lesquels ils étaient emmurés et proclament au grand jour, devant la foule des juifs venus de tous les horizons que Jésus est ressuscité et il est le Sauveur, le Messie. C’est l’apôtre Pierre qui est l’exemple de cette renaissance qu’opère l’Esprit : lui qui avait renié Jésus la nuit de son arrestation se tient devant l’assemblée pour proclamer : « Que toute la maison d’Israël le sache donc avec certitude : Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous, vous avez crucifié. » (Ac 2, 36).

L’Esprit Saint fortifie les disciples pour qu’ils soient au milieu du peuple d’Israël les témoins de la résurrection. Jésus lui-même, avant de passer de ce monde à son Père, prépare ses disciples à l’accueil de l’Esprit, le don par excellence que le Père ne refuse pas à ceux qui le lui demandent ; l’Esprit de vérité est le Défenseur qui affermit la foi au milieu des épreuves ; il fait connaître la personne de Jésus comme le Fils de Dieu en qui l’humanité est rachetée de la mort et du péché ; il démasque le mensonge des ennemis de Dieu qui refusent de reconnaître Jésus comme le Sauveur.

Mais l’Esprit ouvre aussi les portes de la foi et de l’Eglise à toutes les nations : c’est l’autre signification de la Pentecôte ; le salut est donné à tous les peuples de la terre et l’Eglise naissante est le signe de l’universalité de ce salut : tout le monde entend proclamer dans sa langue les merveilles de Dieu, notamment la grande merveille de la résurrection de Jésus. Grâce à l’Esprit Saint, la diversité des langues qui avait été  source de division à Babel, devient un signe de la richesse des dons variés de Dieu afin que de tous les peuples de la terre monte la louange vers le Christ qui rassemble dans l’unité les enfants de Dieu dispersés.

L’Esprit Saint précède les disciples du Christ sur les chemins de l’ouverture à l’universel et les libère des prisons idéologiques qu’ils ont bâties pour vouloir se donner l’assurance que ce qui ne vient pas d’eux, ce qui leur est étranger, est dangereux pour la foi et l’unité. Mais Dieu ne vient - il pas toujours d’ailleurs ? N’est-il pas l’étranger qui vient bousculer nos fausses certitudes pour nous rendre présents à nous-mêmes et aux autres ?

L’Esprit Saint continue à souffler aujourd’hui sur nos communautés ecclésiales afin qu’elles soient le lieu de la renaissance de notre humanité qui obéit souvent aux tendances égoïstes de la chair que stigmatise l’apôtre Paul dans sa lettre aux Galates ; qu’au sein de nos communautés naissent et grandissent l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, l’humilité et la maîtrise de soi.

L’Esprit continue à souffler aujourd’hui sur nos communautés afin que les conflits ethniques, tribaux et linguistiques ne nous opposent plus en guerres fratricides mais que, riches de nos différences, nous parlions la seule langue que l’Esprit parle : l’amour.

 

                            Abbé Olivier MASSAMBA-LOUBELO