Dieu nous donne la vie et le salut

 

Dieu nous donne la vie et le salut (13ème dimanche du temps ordinaire – Année B).

Textes : Sg 1, 13-15 ; 2, 23-24 ; Ps 29 (30) ; 2 Co 8, 7.9.13-15 ; Mc 5, 21-43.

Devant la maladie et la mort, notre société congolaise comme la plupart des sociétés africaines, est désemparée et se lance dans des explications magiques qui, loin de conduire à la guérison, entraînent souvent des personnes à s’affronter et à s’entredéchirer. La division et la haine s’installent, engendrant parfois des actes de violences aux conséquences mortelles. Les chrétiens que nous sommes n’échappent malheureusement pas à ce mode de pensée et d’action.

L’évangile de ce jour, s’il n’est lu que  superficiellement, risque de nous ancrer dans cette pensée magique en nous faisant miroiter un remède imparable face à la maladie et à la mort auxquelles nous sommes confrontés chaque jour dans un dénuement d’argent et de soins médicaux de bonne qualité.

1-Dieu fait plus que guérir, il sauve

Nous pourrions en effet imaginer que Jésus est la solution à tous nos maux et qu’il suffit de le prier avec foi pour tout obtenir. Disons- nous que les deux miracles de cet évangile ne sont pas la manière habituelle de Dieu d’agir avec les hommes pour résoudre leurs problèmes quotidiens ; Dieu ne supprime ni notre intelligence ni notre liberté, il ne se substitue pas à nous pour faire ce qu’il nous nous revient dans l’amélioration de notre condition de vie. Ces miracles nous disent quelque  chose de plus fort : le salut de Dieu est offert même à ceux qui portent la souffrance et à ceux qui sont entrés dans le sommeil de la mort. N’oublions pas que Jésus-Christ, lui aussi, a connu la souffrance et  est entré  dans le sommeil de la mort pour nous rejoindre totalement dans notre vie humaine. Ces miracles nous appellent à admirer d’abord la foi des deux personnes qui veulent obtenir quelque chose de Jésus : Jaïre, le chef de synagogue, et la femme dont l’évangile ne dit pas le nom, pour que chacun de nous puisse se reconnaître en elle. L’un et l’autre, tout en voulant la guérison, demandent aussi le salut : « Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive » ; « Si je parviens seulement à toucher son vêtement, je serai sauvée ». Jésus répond à leur foi, il donne la guérison et la vie en même temps que le salut.

2-Dieu offre la sainteté

Les deux personnes bénéficiaires de l’action de Dieu sont impures aux yeux de la loi juive : la femme, parce qu’elle a des pertes de sang ; la jeune fille, parce qu’elle est morte. Mais Jésus va se laisser toucher par l’une et va toucher l’autre sans peur de contracter une impureté ; au contraire, c’est sa sainteté qui va vaincre le mal et recouvrir de pureté celles que la loi déclarait impures.

A nous qui ne sommes pas dignes d’approcher de lui à cause de nos péchés, Dieu envoie son Fils Jésus pour que celui-ci  se laisse toucher par nous et qu’il nous touche afin que notre communion avec Dieu soit rétablie ; par la communion fraternelle, par  la Parole de Dieu que nous accueillons, par le sacrement des malades, par les sacrements de la Réconciliation et de l’Eucharistie, nous faisons plus que toucher la frange du manteau de Jésus, nous sommes enveloppés du manteau d’amour de Dieu et nous mangeons la chair de son Fils pour qu’en nous sa vie soit toujours plus forte que le péché et la mort.

3-Dieu nous a choisis pour porter des fruits de vie

Ayant reçu la vie de Dieu au cours de cette célébration eucharistique, le Christ nous envoie en mission pour que nous  manifestions  à sa suite la tendresse et le pardon de Dieu à nos frères et sœurs qui sont exclus ou se sentent exclus de nos communautés humaines et ecclésiales. L’Eglise, signe de la présence du Christ,  doit accueillir toute personne en lui redisant qu’elle a du prix aux yeux de Dieu, quelle que soit sa situation personnelle et sociale. Personne n’est impur, et même si nous sommes en face de quelqu’un qui se culpabilise au point de ne pas se sentir à l’aise dans nos assemblées, nous pouvons lucidement et humblement  lui rappeler que nous sommes une communauté de pécheurs dont la spécificité est de ne pas s’enfermer sur sa culpabilité mais de s’ouvrir à l’amour de Dieu qui est la source de notre vie et de notre joie.

 

Abbé Olivier MASSAMBA-LOUBELO