Christ est venu, Christ est là, Christ reviendra

 

Christ est venu, Christ est là, Christ reviendra (1er dimanche de l’Avent – Année C)

 

Textes : Jr 33, 14-16 ; Ps 24 (25), 4-5.8-10.14 ; 1 Th 3, 12-4,2 ; Lc 21, 25-28.34-36

 

Le temps de l’Avent que nous commençons en ce dimanche est beaucoup plus une préparation à la fête de Noël. Il est une invitation à nous tourner vers notre présent et notre avenir, le Christ. Le sens profond de ce temps liturgique est de nous rappeler que l’attente est une dimension essentielle de notre foi chrétienne. Car le chrétien est un veilleur, et son attente est active.

L’Evangile de ce dimanche peut nous déconcerter. La description de la venue de Jésus a tout d’une scène de film d’horreur. Elle s’accompagne de signes dans le soleil, la lune et les étoiles, du fracas de la mer et la tempête. Elle provoque l’affolement des nations, le malheur sur le monde, la peur et la mort. Triste perspective ! Tout cela semble apocalyptique. Il y a de quoi s’étonner, frémir, avoir peur, et le lecteur pourrait même être tenté de tourner la page, ou de refermer le livre. Mais n’en restons pas à cette lecture là ! Luc, dans ces versets proposés à notre méditation, cherche sans doute autant à montrer ce que la venue du Fils de l’homme va produire dans le monde, qu’à inviter l’homme à changer d’attitude, à se préparer non seulement à accueillir celui qui va venir, mais aussi à reconnaître les signes qui accompagneront sa venue.

Les progrès de la science ont permis de décrypter le fonctionnement d’une partie de l’univers, de retracer les évolutions passées et d’entrevoir des futurs possibles, plus ou moins catastrophiques. Cela n’ôte en rien le caractère terrifiant de la description de l’Evangile de ce jour. L’ébranlement cosmique annoncé, signe la possibilité de la vie humaine sur la terre. Cependant, Jésus n’envisage pas l’éradication du genre humain mais sa rédemption, hors temps, hors univers. Autrement dit, il s’agit d’un événement inconcevable par la raison ou l’imagination, pour autant qu’il s’agit d’un événement de salut. Et il doit s’y préparer dans l’aujourd’hui de nos vies.

Au seuil de ce temps d’Avent, il est nécessaire que nous évoquions le mystère de Marie qui est un mystère de cette présence lumineuse, de cet éveil éclatant qui n’a pas cessé depuis l’annonciation jusqu’à la fin de sa vie. C’est pourquoi on la trouve debout au pied de la croix. Elle est restée éveillée, à la différence des apôtres qui se sont endormis au jardin de Gethsémani. Marie, notre mère, nous invite à rester éveillés et à prier. En ce temps de préparation à cette venue du Fils de l’homme en nos vies, le maître mot est l’éveil. L’éveil, c’est prier. L’éveil, c’est se tenir dans la foi. L’éveil, c’est tenir l’espérance. L’évangile nous annonce que Dieu arrive toujours à l’improviste.

C’est pourquoi, en ce début de l’Avent, l’invitation s’adresse à chacun de nous en particulier. Il nous faut tenir, et tenir bon, relever la tête et, surtout, rester sur nos gardes : la venue du Fils de l’homme est proche. Un monde s’en va, celui de nos douleurs et de nos malheurs, pour faire place au monde de Dieu, un monde où tout est en genèse ; un monde neuf, un monde où le mal va être définitivement vaincu. Les images catastrophiques et de mort, loin de nous effrayer, disent l’espoir. Courage, notre monde de douleur s’en va. Redressons-nous, relevons la tête, le monde heureux de Dieu est sur le point de venir. Le temps est à l’accouchement d’une nouvelle humanité.

Noël, les chrétiens célèbrent le petit enfant de la crèche ; Pâques, le monde neuf de Dieu. Goûtons le temps d’Avent : Christ est venu, Christ est là, Christ reviendra. Amen.

 

                                 Abbé Camille Biemoundonghat