Nous avons vu se lever son étoile |
Nous avons vu se lever son étoile (Epiphanie – Année A)
Textes: Is 60, 1-6; Ps 71, 1-2. 7-8. 10-13; Ep 3, 2-3. 5-6; Mt 2, 1-12
Première lecture: Isaïe 60
Dans un style poétique d'une beauté exceptionnelle, le troisième livre d'Isaïe (Is 60-66) nous présente la restauration d'Israël. Nous touchons du doigt les thèmes de la lumière, de l'universalité, de la joie et de l'opulence. Comme le dit bien la finale du texte, nous avons ici une louange qui est adressée au Seigneur de l'univers, qui nous manifeste toujours sa fidélité et sa puissance.
Psaume 71
Voici un chant en l'honneur du Seigneur libérateur. C'est en même temps une prière en faveur du roi, une annonce de sa royauté reconnue par les autres rois, et de sa sollicitude en faveur du pauvre et du faible.
Deuxième lecture: Ephésiens 3
Dieu a un plan pour le salut de tous les hommes. Tenu caché aux générations passées, il a été révélé maintenant par l'Esprit Saint à ses saints apôtres et à ses prophètes. Un des points importants de ce mystère, c'est que les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l'annonce de l'Evangile. Nous pouvons y voir la globalité et la continuité de l'histoire conduite par Dieu, l'unité de la réalisation des promesses en faveur de tous les hommes, y compris les non-Juifs.
Evangile et conclusion
L'Evangile de ce jour est à rapprocher de celui que nous avons entendu hier, premier janvier, Journée Mondiale de la Paix, premier jour de l'année nouvelle, en la fête de Marie, Mère de Dieu. Le centre du récit, c'est toujours l'enfant de Bethléem, avec une focalisation beaucoup plus forte sur le fils de Marie, qui vient de naître. Les mages, guidés par une étoile, passent par Jérusalem, y rencontrent le roi Hérode, avant de découvrir le nouveau-né qui vient de naître. Tout heureux, les mages se prosternent devant cet enfant, Roi de tous les rois en qui ils reconnaissent également leur Dieu et leur Roi. Ces deux titres sont symbolisés par l'or et l'encens. Par l'offrande de la myrrhe, ils annoncent déjà la menace qui pèse sur la vie de Jésus ainsi que sa sépulture. Cette menace est concrétisée par la présence et les agissements d'Hérode, dont nous avons déjà parlé il y a quelques jours avec la fête des saints innocents, ces enfants de Bethléem qu'il a fait massacrer.
L'Epiphanie veut dire « manifestation ». Celle-ci concerne les mages, ces étrangers, ces non-Juifs venus de loin et qui symbolisent toutes les nations, tous les peuples non-Juifs, comme nous. Ces hommes, considérés dans la tradition comme des savants et des rois, sont très différents des bergers considérés comme des gens simples et pauvres. Pourtant ce sont ces derniers qui ont été les premiers à venir reconnaître le Messie. Comme tous les chercheurs de Dieu, les mages ont été des hommes attentifs, guettant le moindre signe porteur d'un message, et ce message est arrivé par cette étoile qu'ils ont suivie et qui, de Jérusalem, les a conduits jusqu'à Bethléem, le lieu de la naissance de notre Sauveur.
L'étoile nous ramène au thème de la lumière, dont l'Abbé Luc Augustin Samba nous a parlé le jour de Noël, sur ce site même. La lumière, vie des hommes, luit dans les ténèbres et les ténèbres n'ont pas pu l’arrêter. En quelques mots, Jean nous annonce ainsi le drame qui va se jouer dans la vie de Jésus, drame qui le conduira jusqu'à la mort sur la croix. Lumière du monde, de tous les hommes, il est venu pour que tous les hommes soient à leur tour « lumière du monde ». Et Jean Baptiste, envoyé lui aussi par Dieu, est venu pour rendre témoignage à la lumière. L'évangéliste insiste pour dire que Jean baptiste n'était pas la lumière, mais seulement le témoin de la lumière.
Quand les mages sont arrivés à Jérusalem, par leur question, ils ont amené Hérode à consulter chefs des prêtres et scribes, qui ont trouvé la réponse dans les Ecritures. Nous pouvons en tirer nous-mêmes une leçon: c'est en lisant la parole de Dieu et en la méditant que Dieu nous fera trouver, chaque jour un peu mieux, Jésus notre sauveur et ce qu'il attend de nous. Il ne s'agit pas de lire, d'entendre ou même de connaître la parole de Dieu. Comme les bergers et comme les mages, nous devons nous-mêmes nous lever et aller à la rencontre de Jésus
Encore immergés dans l’ambiance de la Journée Mondiale de la paix, avec les thèmes de l'universalité, de l'unité et de la joie, et aussi attentifs au Message du pape Benoît XVI, engageons-nous dans la construction d'un monde de paix. Dans un monde déchiré par toutes sortes de divisions, dans notre cœur, dans nos familles, dans nos communautés, dans nos pays, surtout en Afrique, nous devons tous nous engager pour l'amour fraternel qui englobe tous les hommes, pour les chemins de la réconciliation, du dialogue. Ce sont là, avec la prière, sont les moyens les plus sûrs pour arriver à la paix véritable. Ces jours-ci; et particulièrement toute cette année, pour la venue de la paix, invoquons l'Esprit Saint et cultivons dans notre vie une profonde dévotion à la Vierge Marie, Mère de Jésus, notre Mère et la Reine de la paix.
Mgr Bernard NSAYI Evêque émérite de Nkayi
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