Préparez le chemin du Seigneur

 

Préparez le chemin du Seigneur (2eme  Dimanche de l’Avent – Année A)   

 

Textes: Is 40, 1-5, 9-11; Ps 85; 2 P 3, 8-14; Mc 1, 1-8.  

 

Dans les zones forestières d’Afrique centrale, les chemins dits de raccourci arrangent bien des situations. Des mamans avec leurs fardeaux gagnent ainsi du temps et de l’énergie lorsqu’elles les empruntent. L’Évangile du deuxième dimanche de l’Avent fait état d’un chemin à préparer. Le Milieu est celui du désert.  L’importance du chemin est maintenu. Mais le chemin dont il est fait mention a un contenu spirituel.

Lorsque Mc 1, 1-8 cite Is 40, 3, il identifie le chemin à une ouverture vers une autre vie. Cette vie appartient à Dieu. Le croyant peut toujours la désirer en y coopérant. Jn 14, 6 confesse Jésus comme l’unique chemin qui conduit au Père. Pourquoi l’intérêt accordé au chemin ne suffirait-il pas pour faire comprendre la réalité du salut accompli en Jésus-Christ? En fait, le récit évolue sur deux plans de lecture : la lecture des Écritures anciennes  et  la relecture de l’histoire du salut.

 

Le premier plan de lecture prédispose à ce qui va se passer par la suite : « Voici que j’envoie mon messager… » (Mc 1, 2). Qui est le messager? La citation donne un indice pour le reconnaître : «Voie de celui qui crie dans le désert ». La première lecture, Is 40, 1-5, 9-11, aide à mieux comprendre la mission du messager. Nous sommes à l’approche de la libération de l’exil à Babylone. Le Prophète Isaïe annonce un message d’espoir, de consolation et de délivrance. Il met à contribution la nature: vallée comblée, montagne et collines abaissées, lieux accidentés se changeant en plaine, etc. (Is 40, 4). 

 

Le second plan de lecture désigne explicitement le messager : « Jean le Baptiste fut dans le désert… » (Mc 1, 4). Une autre considération attire notre attention sur le fait que le messager est messager d’un autre ; il est « mon messager ». Est accentué le portait du Baptiste. Ce dernier vit dans le désert; il est vêtu d’une peau de chameau; il se nourrit de sauterelles et de miel sauvage; sa vie est dominée par l’austérité; il prépare le chemin du Seigneur en proclamant un baptême de repentir;  il baptise avec de l’eau du Jourdain. Dans les religions anciennes, le rite baptismal est bien connu. Néanmoins, le baptême de Jean diffère des autres sur trois points : il est donné à tous; il ne se renouvelle pas; il a une visée eschatologique : celui qui vient.  Après que la mission de Jean a reçu l’intérêt nécessaire, se dévoile la figure de celui pour qui le message est annoncé : «Vient derrière moi celui qui est plus fort que moi… mais lui vous baptisera avec l’Esprit Saint» (Mc 1, 7-8). Avec le Baptiste, Jésus entre dans la tradition  baptismale. Celle-ci l’intronise comme Envoyé de Dieu.

 

La deuxième Épître de Pierre livre une autre intelligence du visage du Christ. Le Christ est le juste en qui se réalise la promesse de la rédemption. Le croyant se prépare à l’accueillir en se repentant, en répondant à l’appel à la sainteté, en déployant son zèle pour une vie sans reproche, enfin, en sauvegardant la paix. Comme chez Isaïe, la création est aussi au rendez-vous pour signifier la nouveauté de toutes choses : cieux nouveaux, terre nouvelle.

 

Trois messages sont à retenir des textes lus et commentés :

 

1-Se préparer. Nous commençons à planifier  les festivités de Noël. Nous avons raison de nous y prendre à temps. Mais, si notre préparation se réduit seulement au matériel, nous sommes à plaindre. La préparation spirituelle de l’Avent nous fait prendre conscience que celui que nous allons recevoir à Noël est plus grand que nous.

 

2-Se convertir en renouvelant les promesses de notre baptême.  Le baptême nous fait entrer dans la vie de Dieu. Se convertir c’est entrer dans la vie de Dieu. C’est prendre acte de la nouveauté du message du Christ. Le temps de l’Avent est un temps favorable pour un ressourcement spirituel conséquent et un discernement de nos refus et résistances.

 

3-Nous sommes tous appelés à la sainteté. La sainteté n’est pas une ambition mais un projet de grâce. Nous y prenons part aussi par le zèle et les efforts que nous déployons pour vivre notre vie chrétienne de manière irréprochable. 

 

Abbé Luc Augustin SAMBA