Jésus est notre Grand Dieu et Sauveur

 

Aujourd’hui vous est  né un Sauveur  (Noël 2011 - Messe de minuit)

 

Textes : Is 9, 2-4. 6-7; Ps 96; Tt 2, 11-14; Lc 2, 1-16.

 

 

Joyeux Noël à toutes et à tous!

 

 

« Je vous annonce une grande joie », dit l’ange aux bergers. Cet évènement de joie a eu lieu il y a près de deux mille ans ! Aujourd’hui encore, nous en ressentons l’enthousiasme enivrant. Racontons l’histoire!                  

Dans les prés de Bethléem, campent des bergers. Comme de simples gens, ils sont sobrement vêtus de peaux d’animaux. Ils veillent sur leur troupeau, parfois au prix de leur vie. Ces hommes téméraires, munis d’un bâton, veillent jusque tard dans la nuit, pour dissuader les carnassiers des steppes. En effet, le loup et le renard rodent dans les parages, à la recherche d’une proie facile. Les Bergers de Bethléem font partie du menu peuple. Ils pratiquent peu la Loi. Mais, ils ont des valeurs de vie où l’hospitalité est la règle d’or. C’est bien à ce groupe de ruraux ordinaires, au cœur droit et sincère, que l’ange annonce la grande joie. Sont-ils les premiers au faire-part?

 

Tout laisse croire qu’en dehors des bergers et de mages, il n’y a pas eu d’autres convives chez Marie et Joseph. La raison est bien simple. Le bon monde est occupé, qui au négoce, qui au recensement. D’aucuns savourent les bons moments de retrouvaille en famille. Certains sont affairés au marchandage : par-ci, un Éthiopien tente de faire vendre une peau prisée de félin, par-là, un Alexandrin écoule aux enchères un parchemin dépoussiéré. A vrai dire, il est plausible que la naissance de Jésus se passe dans l’incognito quasi-total. On comprend que Luc fasse intervenir des forces célestes. De surcroît, la tradition prophétique, via Isaïe, veut que la Bonne Nouvelle soit annoncée préférentiellement aux pauvres.

 

En cette nuit, les bergers voient, avec stupéfaction, une lueur inhabituelle dans le ciel. Ils ont presque appris à distinguer d’instinct les luminaires de la voie lactée. La lueur qui les enveloppe est tout à fait insolite : Dieu a visité ceux qui craignent son nom. Aux bonnes gens est annoncée la Bonne Nouvelle : un sauveur vous est né. De la visite des bergers, on retient ceci que le plan de Dieu emprunte le chemin dédaigné de la fragilité. C’est le vrai sens de cet événement : Noël est le mystère de la fragilité d’un Dieu qui se veut solidaire des plus faibles. Ce frêle enfant de Marie, couché dans une mangeoire, est le signe du salut promis à Israël. Qu’est-ce que cela veut dire?

 

Le texte d’Is 9, 2-4, 6-7, proposé en première lecture, stigmatise un type de salut, dans le  passage d’une situation de péril à une situation de réjouissance. Le péril est symbolisé par le joug qui pesait sur la nation et la barre posée sur ses épaules. Vient s’ajouter le signe du bâton de l’oppresseur. La joie prend place au titre de la brisure de toutes chaînes, de la paix sans fin et du rétablissement du droit et de la justice. De toute évidence, ce passage est rendu possible grâce à l’arrivée d’un « enfant qui nous est né » (Is 9, 5). Vraisemblablement, le salut qui s’opère avec l’enfant-Messie est transformation radicale d’un état antérieur, préjudiciable pour le peuple, en une odyssée de bonheur.

 

Paul, en Tt 2, 11-14, désigne ce Sauveur et grand Dieu qui apparaîtra dans la gloire. Sans emphase, pour lui, c’est le Christ Jésus. Nous avons ici une autre conception du salut, complémentaire à la première.  Le salut est passage de l’état de péché à l’état de la grâce. Le Christ opère ce passage dans le cœur du croyant. En termes classiques, on parle du mystère de la rédemption.

 

Quel est le message de Noël, pour nous, aujourd’hui ?

 

1- Noël n’est pas seulement la beauté de la crèche, encore moins le sapin. Ailleurs, on fête avec le plant de bananier. Mais, c’est toujours Noël, la fête de ce Dieu qui se donne, dans le quotidien de nos vies, sous le signe de la fragilité. C’est ici  une invite pressante à être solidaire des plus démunis au milieu de nous. 

 

2- La foi de Noël n’est pas en Santa Klaus mais en une personne singulière : Jésus, le Fils de Marie, appelé Christ, notre Grand Dieu et Sauveur. C’est lui qui nous appelle à sortir des situations de péché pour vivre l’espoir d’une vie bonne et vertueuse. Une personne qui fête Noël ne devrait nourrir aucune méchanceté dans son cœur.

 

3-La joie de Noël est une consolation de notre foi. C’est la joie de Marie et Joseph; c’est la joie des bergers; c’est la joie indescriptible de celui qui sort de la grande épreuve et voit l’espoir devenir réalité; c’est la joie des parents qui viennent d’avoir leur premier enfant; c’est la joie de la veuve et l’orphelin qui s’émerveillent malgré leur précarité; c’est  la joie d’être avec les autres pour célébrer ensemble Noël; c’est la joie de vivre comme enfant de Dieu sous l’adoption du Divin enfant.

 

Crions cette joie au son des cloches: Noël! Noël! Noël! Noël!

 

Abbé Luc Augustin SAMBA