Renouvelons notre dévotion à la Mère de Dieu

 

Renouvelons notre dévotion à la Mère de Dieu (Sainte Marie, Mère de Dieu – Année B)

 

 

Textes: Nb 6, 22-27; Ps 66; Ga 4, 4-6; Lc 2, 16-21

 

Nous sommes au premier jour de la Nouvelle Année, appelé également Journée mondiale de la paix. Et nous sommes invités à célébrer la Vierge Marie comme la Mère de Dieu et notre Mère. Dans son Message lié à cette journée, le pape Benoit XVI nous demande d'éduquer les jeunes à la Justice et à la Paix. Pendant tout le mois de janvier, nous reviendrons, de façon spéciale, sur ce thème que nous abordons déjà en ce premier dimanche de janvier 2012.

 

Première lecture: Nombres 6

 

Voici un texte très riche dans sa brièveté, qui nous montre l'importance de la liturgie et de toutes les personnes qui constituent le peule de Dieu. La première place revient à Dieu. En effet, c'est bien lui qui donne l'ordre à Moïse, et c'est encore lui-même qui bénira les fils d'Israël. Moïse, à son tour, transmet le message qui concerne Aaron et ses descendants. Et, dans la bénédiction, c'est toujours le nom du Seigneur lui-même qui est invoqué et qui agit. Et, par sa bénédiction, arrive la paix.

 

Deuxième lecture: Galates 4

 

Voici un des rares textes où l'apôtre Paul parle de façon discrète, mais tout de même explicite, de la mère de Dieu. Comme la plupart des textes de Paul, nous avons ici ce que nous pouvons appeler un véritable condensé du plan de Dieu, avec la mention de Dieu le Père, de Dieu le Fils et de Dieu Esprit Saint. Et il précise bien que nous sommes fils par le Fils, et héritiers avec lui, par la grâce de Dieu. De même que nous pouvons crier vers Dieu, le Père de Jésus, en l'appelant « Abba », de même nous pouvons appeler Marie, la mère de Jésus, notre Mère, « Maman ». Et cela est également lié à notre baptême.

 

Evangile et conclusion: Luc 2

 

 Avec cet évangile de Luc, nous sommes en plein dans une atmosphère de famille autour de la naissance d'un enfant, comme nous en avons l'expérience. Quand un enfant naît, ceux qui sont au courant viennent présenter leurs hommages et leurs félicitations à la mère et au papa qui entourent l'enfant. Mais nous devons tout de même faire la différence. Ici, il ne s'agit pas de la naissance de n'importe quel enfant, ni de n'importe quels visiteurs, ni de n'importe quels parents. Nous sommes bien devant un véritable mystère, le mystère de notre salut.

 

En pleine nuit, les bergers ont été informés par les anges qui leur ont annoncé la naissance d'un Sauveur à Bethléem. Un enfant né dans une grotte et couché dans une mangeoire, dans un lieu fait pour les animaux ! La grandeur de cet enfant est signalée par la qualité de ceux qui annoncent sa naissance, les anges. Quand les bergers arrivent à Bethléem, ils découvrent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans une mangeoire. Luc insiste sur le fait qu'ils voient et ils racontent ce qui leur avait été annoncé. Tout est vrai, et ils vont repartir transformés, glorifiant et louant Dieu.

 

N'oublions pas un petit détail qui risque de nous échapper et dont on parle presque jamais: « Et tout le monde s'étonnait de ce que racontaient les bergers ». Donc, il n'y a avait pas que Marie et Joseph, mais aussi d'autres personnes. Quelle que soit la réponse à cette interrogation, aujourd'hui, il y a nous, vous et moi, qui lisons et écoutons ce témoignage bouleversant qui nous invite à croire.

 

Dieu est notre Père et notre Créateur. Jésus est son Fils unique, celui sans lequel ce qui existe n'aurait pas existé (Jn 1, 3). Tous les hommes sont des créatures de Dieu, y compris la Vierge Marie. Et pourtant Dieu a voulu que la Vierge Marie, une créature, devienne Mère de son Créateur, Mère de son Dieu. Ce mystère de Dieu fait homme, par la volonté souveraine de Dieu, qui passe par Marie, nous remplit de stupeur et nous pousse à la contemplation. Mais nous ne devons pas nous arrêter là. Nous devons aller jusqu'à la racine de cette histoire réelle et merveilleuse.

 

Nous avons plusieurs fois entendu l'adage qui dit: « Aide-toi, et le ciel t'aidera ». Ce qui a valu à Marie le titre de « Mère de Dieu » vient du choix gratuit que Dieu a porté sur son humble personne. C'est donc Dieu que nous honorons, lorsque nous honorons sa fille, devenue la Mère de son Fils. C'est à Dieu que nous rendons grâce, ainsi qu'à l'Esprit Saint. Et c'est à Jésus lui-même, le Fils de Dieu et le Fils de Marie, que nous rendons grâce, parce qu'il a accepté de  devenir l'un d'entre nous, en prenant place dans le sein de la Vierge Marie. Nous glorifions donc la Très Sainte Trinité en même temps que Marie, la plus parfaite de toutes les créatures.

 

Marie est devenue la Mère de Dieu parce que, en toute humilité et en toute obéissance, elle s'est ouverte totalement à la parole de Dieu et à son plan de salut sur les hommes. Auprès de Joachim, son père, et d'Anne, sa mère, elle a reçu une éducation religieuse très soignée qui a fait d'elle une vraie croyante qui attendait vraiment le Messie. Et nous pourrions même dire que c'est la puissance de son désir qui a poussé Dieu à porter son choix sur elle, bien que tout soit un don gratuit de son amour. En Marie, la volonté de Dieu et la volonté de l'homme se sont rencontrées de manière admirable. Voilà pourquoi Marie a pu répondre à l'ange Gabriel: « Je suis la servante du Seigneur, que tout se passe pour moi selon  ta parole ». Ce qu'elle a reçu de son peuple et de ses parents, c'est ce qu'elle a commencé à vivre,  ce qu'elle a mûri en recevant les bergers et en écoutant ce qu'ils avaient à dire et qu'ils avaient reçu de la part des anges.

 

Ces paroles que nous offrent la Bible et l'Eglise ne nous éloignent pas de la réalité de notre monde d'aujourd'hui, comme le rappelle bien le pape Benoit XVI dans son Message pour la Journée mondiale de la paix: « Il est vrai qu'au cours de l'année qui s'achève, le sentiment de frustration suscité par la crise qui frappe la société, le monde du travail et l'économie a augmenté; une crise dont les racines sont avant tout culturelles et anthropologiques ». Le Saint-Père nous demande d'envisager « la nouvelle année avec une attitude d'espérance avec l'auteur du psaume 130. Mais il ne s’agit pas d'espérer dans le vide, il s'agit pour nous tous, de devenir en quelque sorte des artisans d'espérance, en nous engageant tous dans l'éducation des jeunes à la justice et à la paix, dans la responsabilité, la solidarité, la vérité et la liberté » (Cf. n°1)

 

Le pape termine son Message en nous demandant de « lever les yeux vers Dieu ». Ce qui est une invitation à la prière. Voici ses paroles: « Je veux dire à tous avec force, et particulièrement aux jeunes: "Ce ne sont pas les idéologies qui sauvent le monde, mais c'est seulement le fait de se tourner vers le Dieu vivant, le garant de ce qui est véritablement bon et vrai"... Chers jeunes...n'ayez pas peur de vous engager, d'affronter l'effort et le sacrifice, de choisir des chemins qui exigent la fidélité et la constance, l'humilité et de dévouement » (n°6).

 

Pour ne pas nous disperser inutilement, rattachons ces paroles à la personne de Marie, Mère de Dieu, Reine de la paix. Rattachons-les également au deuxième synode africain, qui a eu lieu il y a deux ans, et pour lequel le pape a fait le déplacement en l'Afrique, au Bénin.

 

Avec Marie, Reine de la Paix, Mère de Dieu et notre Mère, nous sommes devant un modèle d'éducation, d'espérance, d'humilité et d'obéissance. On ne peut pas parler de la mère sans parler de son fils et de la famille. Renouvelons notre dévotion à la Mère de Dieu et notre Mère. Tout au long de cette année, chapelet à la main, demandons à celle qui est la Reine de la paix et des familles, de faire de nous, et en particulier des jeunes, des hommes et des femmes de prière, des témoins de l'amour, de la justice et de la paix, qui demandent chaque jour la bénédiction du Seigneur (Cf. Nb 6).

 

Mgr Bernard NSAYI

Evêque émérite de Nkayi