Du jubilé d’argent au synode diocésain

 

Du jubilé d’argent au synode diocésain 

La Bonne Nouvelle !

Le 03 octobre 2012, le diocèse de Kinkala totalisera ses 25 ans. Dans une lettre circulaire publiée le 21 juin 2012, Mgr Louis Portella Mbuyu, le pasteur propre de cette Eglise-Famille de Dieu, a fixé la célébration du Jubilé au dimanche 30 septembre 2012. Le dynamisme ne s’arrêtera pas là. Le Père évêque convoque, dans cette foulée, un Synode diocésain, comme pour recueillir le fruit spirituel de ce Jubilé d’argent et de l’année de la foi (2012-2013) décrétée par le Saint-Père Benoît XVI. C’est une Bonne Nouvelle pour tout le diocèse. C’est l’occasion de dire du bien de Dieu, pour les merveilles qu’il a accomplies dans la croissance de son Eglise qui est à Kinkala.

Jubilé d’argent-Synode diocésain, un moment de halte

Dense de signification, ce jubilé nous introduit, avant tout, dans l’anamnèse d’un cheminement marqué, de bout en bout, par la présence incontestable de Dieu, au-delà des consolations et désolations expérimentées au long de ces 25 ans. En effet, érigé dans un contexte sociopolitique de monopartisme qui, quelques années après, sera bousculé par des revendications sociales ayant conduit à la Conférence nationale souveraine de 1991, ce diocèse a été porté par le souffle nouveau qu’apportait la célébration du Centenaire de l’évangélisation du Congo, en 1983, et celle des 50 ans de la mission de Mbamou, en 1989. Et, par deux fois, le diocèse de Kinkala sera été inondé par les grâces de deux Assemblées spéciales pour l’Afrique du Synode des Evêques, le synode de la Résurrection (en 1994) et celui de la Pentecôte (2009).

Au-delà des vicissitudes qui ont traversé cette partie du Congo, la Parole de Dieu a attiré une grande foule, le petit grain de sènevé a porté du fruit. Cela nous fait croire et confesser que le Seigneur a toujours été un Dieu caché, même dans les nuits les plus obscures, surgissant des savanes et forêts remplies d’ossements desséchés, ouvrant un chemin de résurrection où il conduit son peuple, nous permettant ainsi de voir le monde comme un lieu où le Seigneur est toujours au travail et qui est plein de ses appels et de sa présence. La fête du 30 septembre prochain et le Synode qui s’en suivra seront certainement célébrés dans la perspective de cette sollicitude du Seigneur à l’égard de son peuple.

Grâce à cette sollicitude divine, le diocèse a connu une croissance portée par plusieurs générosités, celle des congrégations religieuses (Spiritains, Marianistes, Frères des campagnes de Saint Augustin, Sœurs de Saint Joseph de Cluny, Sœurs de Marie-Madeleine Postel, Sœurs de la Divine Providence de Ribeauvillé, Sœurs des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie…), celle des prêtres (diocésains et fidei donum venus d’horizons lointains, comme les prêtres polonais). Quels que soient leurs horizons culturels et leurs charismes religieux, tous ces ouvriers apostoliques ont été pressés par l’amour du Christ : des pionniers qui nous ont précédés dans le Royaume du Père (l’Abbé Yan Czuba, le père Jean Guth, le séminariste Guy Alfred Nakavoua, l’Abbé Dominique Kimbembo) aux vivants (Nos Excellences Anatole Milandou et Louis Portella Mbuyu, l’Abbé Jean-Pierre Gallet, etc.). Tous portent les marques de leur zèle dans leurs corps, qui sont des temples de Dieu, dont certains sont aujourd’hui abîmés par la maladie et l’épuisement. Grâce à leur esprit de renoncement et à leur union avec le Maître de la moisson, nos aînés ont cru en la pertinence de leur engagement apostolique. Ils ont travaillé pour que la Parole de Dieu console les cœurs (la catéchèse avec la grande impulsion donnée par l’abbé Dominique Kimbembo) ; ils ont éduqué, formé l’homme dans les écoles et les centres professionnels, ils ont soigné nos malades. Çà et là, il y a eu des initiatives pour le développement socio-économique (la ferme de Voka, la rizerie de Kinkamba, etc.). Une congrégation locale, les Frères de campagne de Saint Augustin, est née, et un petit séminaire avait été créé à Mindouli, pour ne citer que ces quelques fruits de la sollicitude divine en action dans le diocèse de Kinkala.

Ce patrimoine, encore solide ou déjà détruit (entièrement ou partiellement) par les évènements douloureux qu’a connus notre pays, est assumé et porté par tous nos prêtres d’aujourd’hui qui, en mission dans les différentes paroisses, continuent à vivre l’enthousiasme de ceux qui ne regrettent pas d’avoir offert leur peine et leur vie pour le Seigneur et son Eglise. Le Synode diocésain sera certainement célébré dans la perspective d’un renouveau et de l’espérance, que tous souhaitent voir naître dans les cœurs à travers la célébration du Jubilé d’argent. Cette assemblée diocésaine sera un arrêt, après s’être souvenu, pour mieux relire l’histoire de tout le diocèse et de ses communautés. C’est une nouvelle histoire qui commence, une histoire qui tiendra compte des heurts et malheurs, des gloires mais aussi des hésitations nous ayant empêchés de mieux répondre à ce que « l’Esprit dit aux Eglises ».

Le contexte de cette double célébration et ses opportunités 

La célébration du Jubilé d’argent du diocèse de Kinkala coïncide avec l’ouverture de l’Année de la foi, le 11 Octobre 2012, en souvenir du Cinquantième anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II, en 1962, et le Vingtième anniversaire de la publication du Catéchisme de l’Eglise Catholique, promulgué en 1992, « pour contribuer à une conversion renouvelée au Seigneur Jésus et à la découverte de la foi ». C’est en tenant compte de toutes ces perspectives, dit le père Evêque, que les fils et filles du diocèse entreront dans une démarche synodale, démarche commune de prière, de méditation, de réflexion sur le passé, le présent et le futur de l’Eglise-Famille de Dieu qui est à Kinkala. Sans doute, beaucoup de réflexions et conférences viendront nourrir notre vie intérieure et élargir le champ d’horizon de nos visions du futur. Oui, rien ne sera épargné comme piste, par des historiens et par tous ces experts en théologie et autres sciences humaines utiles, tout comme par ces hommes et femmes qui sont au front pastoral, pour nous aider à mieux préparer pour le Seigneur, une Eglise-Famille ardente, prête à faire le bien dans les années qui viennent.

Un des défis qui, certainement, sera au cœur des discussions et délibérations, c’est celui de la réconciliation. Ce défi, est primordial pour l’édification d’une société pacifique et développée. L’Eglise est liée par solidarité à la société, aux hommes, comme nous le rappelle le Magistère : « L’Eglise, qui participe aux joies et aux espoirs, aux angoisses et aux tristesses des hommes, est solidaire de tout homme et de toute femme, en tout lieu et en tout temps. Elle est ministre du salut, non pas d’une manière abstraite ou purement spirituelle, mais dans le contexte de l’histoire et du monde où l’homme vit… »

Raphaël BAZEBIZONZA sj