Nous sommes tous frères et sœurs en Jésus

Nous sommes tous frères et sœurs en Jésus (27ème Dimanche du Temps ordinaire – Année B)

 

Textes : Gn 2, 18-24 ; Ps 127 (128) ; He 2, 9-11 ; Mc 10, 2-16.

 

 

Chers frères et sœurs,

 

Les trois textes bibliques que l’Église nous propose en ce dimanche nous donnent de redécouvrir, entre autres, la place qui revient à l’Homme dans le dessein du Créateur. En fait, Dieu met l’Homme au centre de ce qui constitue son identité : un « Dieu Amour ». Parce qu’il est Amour, « il crée l’Homme à son image et à sa ressemblance ». Il veut que, par lui, cet AMOUR demeure. C’est ce que nous professons en adhérant à sa vie, notamment au baptême.

 

En effet, en prenant l’exemple sur l’homme, la femme et les enfants, nous redécouvrons ce Dieu qui est trinitaire, c’est-à-dire Père, Fils et Esprit. Un Dieu qui communique, qui donne ce qu’il est. Et c’est dans sa relation « trinitaire » que se manifeste cet Amour qu’il est. C’est ce que nous révèle, entre autres, l’évangile de Jean, mais aussi le passage de l’évangile de Marc que nous méditons aujourd’hui. De même, l’extrait du récit de l’origine de l’Homme, tiré de la Genèse, nous dit que la vraie identité de cette créature aimée de Dieu, qu’est l’Homme, ne peut se réaliser que dans une relation et une donation mutuelle ou réciproque avec son semblable. D’où l’importance de cette assertion qui est à la fois une décision et un vœu : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Je vais lui faire une aide qui lui corresponde ». Jésus, par Marc, rappelle aux pharisiens qu’« au commencement de la création, il les fit homme et femme ».

 

Ainsi, en faisant tomber sur « l’homme un sommeil mystérieux » pour prendre de la chair sur un de ses côtés, Dieu anticipait, par cet acte, ce qui s’est réalisé en Jésus lui-même qui s’endormit, lui aussi, mais sur le gibet de la croix, alors qu’on venait de lui transpercer un côté avec une lance. De cet endormissement est née la vie. De ce fait, nous constatons, d’une part, que l’homme reconnait son semblable et se reconnait en déclarant : « cette fois-ci, voilà l’os de mes os et la chair de ma chair », et d’autre part, le salut et la vie éternelle sont devenus possibles pour tout le genre humain « à cause de la passion, la crucifixion, la mort et la résurrection du Fils de Dieu ». Ainsi, il a réalisé ce que « le Créateur et maître de tout voulait avoir ; une multitude de fils à conduire jusqu’à sa gloire ».

 

Suite à cette création de la femme, Dieu nous indique, entre autres, la place et le rôle que chacun a et doit jouer dans son existence commune avec les autres, en plus de ce que mentionnent les sept versets du livre de la Genèse que nous venons de lire. Il nous révèle que chacun ne peut fondamentalement se réaliser sans l’autre. Cette réalisation n’est vraiment possible que dans une relation de réciprocité, de complémentarité, de respect et d’égalité de droits.

 

Oui, ce Dieu trinitaire qui nous a créés, et en qui nous croyons, veut que nous devenions tous un, comme lui et son Fils notre Sauveur sont un, et ce au-delà de nos différences, de nos origines et de nos situations sociales. C’est pourquoi il a accepté de souffrir et de mourir sur une croix, comme nous le rappelle l’épître aux Hébreux.

 

Demandons lui d’envoyer son Esprit sur les jeunes qui aspirent au mariage, sur les couples afin que l’amour « agapè » prime par dessus tout intérêt personnel. Que les jeunes qui pensent lui offrir leur vie redécouvrent davantage cet amour désintéressé du Christ qui ne cesse de nous révéler que Dieu est amour, Dieu est lumière, Dieu est notre Père et que nous sommes tous frères et sœurs en Lui et par Lui.

 

 

Abbé Charles MABIALA PAMBOU

Directeur spirituel au Grand Séminaire de Théologie Emile Biayenda