Instrument de travail du Synode diocésain

 

Instrument de travail du 1er Synode du diocèse de Kinkala

 

I – Prière pour le Synode diocésain

 

 

Dieu notre Père,

c’est toi qui nous as appelés des ténèbres à ton admirable lumière,

en nous faisant le don de la foi.

Le Christ ton Fils, conçu de l’Esprit Saint, né de la Vierge Marie,

a fait briller dans nos ténèbres la lumière de ta face et nous a apporté le salut.

Il a institué l’Eglise, pour rassembler tes enfants en une seule famille,

pour que par notre vie et notre témoignage,

le monde te connaisse, toi le vrai Dieu et ton Fils Jésus Christ.

Regarde avec bonté ton peuple, fais lui encore le don de ton Esprit Saint,

pour qu’il combatte le bon combat de la foi.

Que la célébration de ce synode diocésain se déroule selon ta volonté

et porte beaucoup de fruits.

Que la Vierge Marie, les anges et les saints,

nos bienheureux ancêtres et tous nos aînés dans la foi intercèdent pour nous

et nous obtiennent les grâces que nous te demandons,

par Jésus le Christ Notre Seigneur.

Amen.

 

I – Vie et témoignage de foi

 

 

La foi est un acte de confiance en Dieu créateur et sauveur de l’homme. Ce Dieu nous a été manifesté par Jésus Christ comme un seul en trois personnes. Il est Père, Fils et Esprit Saint. Il nous est enseigné par l’Eglise qui est le Corps du Christ. Nos ancêtres adoraient un seul Dieu qu’ils nommaient Nzâmbia Mpûngu. Ils le trouvaient très éloigné de nous. Le Christ nous a révélé que ce Dieu était aussi en même temps très proche de nous, il s’est fait un de nous et nous pouvons entrer en communion avec lui.

 

La foi naît avec l’écoute de la Parole de Dieu (Rm 8,13) qui nous conduit à recevoir le baptême. C’est le sacrement qui nous fait entrer dans l’Eglise comme enfants de Dieu. Elle se développe avec la pratique des sacrements, notamment l’Eucharistie et la Réconciliation, la prière, l’écoute et la méditation de la Parole de Dieu que le Psalmiste nous présente comme la lumière à nos pas (Ps 118,105). Les bonnes œuvres que nous accomplissons participent aussi à l’édification de notre foi.

 

 

Pour acquérir cette foi, nous ne sommes pas seuls. Nous sommes en communauté, en famille. L’Eglise est donc la mère qui nous enseigne et nous montre le chemin de la foi. Elle détient toutes les richesses de la Révélation, de la Tradition, de la piété, pour nous conduire jusqu’à la communion avec Dieu qui est l’aboutissement de notre vie.

 

 

Au centre de notre foi, se trouve le Christ mort et ressuscité pour nous et pour notre salut. Ainsi, sans la foi, nous ne pouvons pas être sauvés.

 

 

Mais la foi chrétienne que nous avons ainsi définie est aux prises avec d’autres expressions religieuses comme l’Islam qui devient de plus en plus important dans notre pays, avec d’autres confessions chrétiennes, en particulier les Eglises que nous appelons communément « Eglises de réveil ». A côté de tout cela, la détérioration des mœurs ne cesse de poser des questions à la foi, à tel point, comme le dit la lettre de Pierre, que nous devons toujours être prêts à rendre compte de l’espérance qui est en nous (1 Pi 3,15).

 

 

Enfin, cette année, le Pape Benoît XVI nous avait demandé de la vivre sous le signe de la redécouverte et de l’approfondissement de la foi, d’où l’importance d’une évangélisation en profondeur. Si tel est l’enjeu, il nous est important de réfléchir sur comment l’approfondir. Eu égard à cela, deux questions peuvent être posées.

1.      Une foi qui ne donne pas de signe est une foi morte. Quel signe de notre foi chrétienne pouvons-nous retenir dans notre vie et dans notre société ?

2.      Que pouvons-nous faire pour l’approfondissement de la foi dans notre Eglise diocésaine ?

 

II – Eglise Kânda dia Kintuâdi

 

 

L’Eglise est le peuple que Dieu rassemble des quatre coins du monde, pour être dans le Christ comme un sacrement, c’est-à-dire un signe et un moyen de l’union intime des hommes avec Dieu et des hommes entre eux (cf. Concile Vatican II, Constitution dogmatique sur l’Eglise, n. 1). Elle est composée des fidèles du Christ, le peuple sacerdotal constitué par lui (Ap 1,6 ; 5,10), pour lui offrir un sacrifice spirituel (1 P 2,5). De cette constitution, il résulte que la hiérarchie est au service de ce peuple. Ainsi, les laïcs reçoivent une grande importance dont ils doivent toujours avoir conscience. La vie consacrée, qui n’est pas un troisième ordre dans l’Eglise, reçoit elle aussi sa place comme perfection de la charité et témoignage du royaume à venir dans le monde. Plus loin, nous reviendrons sur ces deux dernières réalités.

 

 

Ce peuple que Dieu rassemble dans le monde entier, existe dans les communautés locales et se réalise comme assemblée liturgique, surtout eucharistique. Cette assemblée vit de la Parole et du Corps du Christ et devient ainsi elle-même Corps du Christ » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n. 752).

 

Dans ce sens, l’Eglise est représentée au niveau local par la paroisse (Bunga). Elle est l’image de l’Eglise présente dans le monde et en marche vers le Royaume de Dieu, notre vraie patrie. La paroisse elle-même se dilate en autant de petites communautés ecclésiales vivantes que nous appelons Mbôngi, pour nous rappeler le lieu où la famille traditionnelle se rassemblait pour vivre sa vie ordinaire ; lieu de communion et de partage de ce qu’on est et de ce qu’on a ; lieu d’éducation et d’épanouissement de l’être humain. Le Mbôngi est le lieu où nous pratiquons l’écoute de la Parole de Dieu, nous la partageons avec les autres, nous relisons ensemble la vie de notre société pour y réfléchir à la lumière de la Parole de Dieu écoutée et méditée, afin d’exercer les trois fonctions de notre baptême : prêtre, prophète et roi. C’est de cette manière que nous grandirons tous dans la foi.

 

 

La paroisse est composée de mouvements ou groupes de spiritualité ou d’apostolat (Mabûndu) et de services. Nous en avons pour tous les âges : les adultes, les jeunes et les enfants, de toutes les dévotions. Ils nous entrainent dans la vie spirituelle et dans le service ecclésial. Ils nous aident à prendre en charge notre vie personnelle de foi ainsi que la vie de la communauté.

 

 

Il est important que les Mbôngi et les Mabûndu contribuent pleinement et efficacement à la consolidation de la foi chrétienne, d’une part et à la vie de la paroisse, d’autre part. C’est ainsi qu’ils seront les lieux d’expression d’une charité agissante et d’une évangélisation en profondeur, d’une « nouvelle évangélisation », pour reprendre une expression que la Pape Benoît XVI a voulu remettre en exergue, pour la consolidation de la foi chrétienne en Afrique (Exhortation apostolique sur l’engagement de l’Afrique, nn. 159-171).

 

1.      Pour les besoins de la connaissance de notre diocèse : combien de Mbôngi et de Bintuâdi compte votre paroisse ?

2.      Quel doit être l’apport du Mbôngi et du Dibûndu dans la vie de chacun de ses membres et dans la vie de la paroisse ?

3.      Est-il possible de réfléchir sur un regroupement des chrétiens pour des activités à caractère économique ?

 

III – Ministère ordonné

 

 

« Par la sainte ordination et la mission reçues des évêques, les prêtres sont promus au service du Christ Docteur, Prêtre et Roi ; ils participent à son ministère, qui, de jour en jour, construit ici-bas l’Église pour qu’elle soit Peuple de Dieu, Corps du Christ, Temple du Saint-Esprit » (Concile Vatican II, Décret sur le ministère et la vie des prêtres, n. 1). Avec cet enseignement du Concile Vatican II, nous découvrons l’importance du ministère ordonné dans l’Eglise. Celle-ci ne saura se construire sans l’Eucharistie et donc sans ce ministère. Mais il convient aussi que nous y réfléchissions, parce que les temps où nous sommes, rendent de plus en plus complexe ce service.

 

 

Au bout de 25 ans de marche de notre diocèse, le nombre de prêtres a augmenté. C’est un motif de grande joie et de grande préoccupation en même temps. Grâce à ce nombre de plus en plus croissant, nous avons pu pourvoir presque toutes les anciennes paroisses et en ouvrir d’autres. En lisant les réponses qui ont été fournies à ce sujet, on sent aussi la même joie. Mais nous avons encore du chemin devant nous ; parce que nous n’avons pas encore atteint le niveau qu’il faut. En effet, dans beaucoup de localités où manque de prêtre, les sectes envahissent, et le peuple de Dieu risque d’être privé de la bonne nourriture qui vient de la Tradition de l’Eglise. Puisse le Seigneur nous accorder la grâce de savoir répondre à ce besoin.

 

 

Nos préoccupations vis-à-vis des prêtres sont de plusieurs ordres ; vous les partagez souvent avec nous. Nous pouvons signaler entre autres leur subsistance, leur croissance humaine et spirituelle, leur maturité pastorale, etc.

 

 

Des prêtres, vous avez dit attendre beaucoup de choses, mais nous pouvons résumer tout cela en un style de leur vie et de leur ministère toujours plus soigné et plus cohérent. Vous avez aussi fait des propositions pour les soutenir et les aider. C’est vraiment une tâche que le peuple de Dieu doit prendre à bras le corps.

 

 

Il nous faut reconnaître que les prêtres se dépensent beaucoup pour l’accomplissement de leur ministère, surtout dans un contexte de précarité qui est celle de notre diocèse. Notre humble prière les accompagne. Dieu, de son côté, dispose toutes les grâces pour suppléer à leurs manques. Ils doivent en être conscients. En redoublant leur élan et leur désir de sainteté, ainsi que leur zèle apostolique, ils accompliront de plus grandes choses encore.

 

1.      Comment organiser la subsistance des prêtres dans notre diocèse ?

2.      Quelle charge le mbôngi et le dibûndu peuvent-ils prendre pour assurer un soutien à notre clergé ?

3.      Le système de péréquation ne peut-il pas déjà être lancé, pour commencer à affronter les problèmes, malgré les décalages entre une paroisse et une autre ?

 

IV – Eucharistie (célébration et adoration)

 

 

« La Sainte Eucharistie, nous enseigne le Catéchisme de l’Eglise Catholique, contient tout le trésor spirituel de l’Eglise, c’est-à-dire le Christ lui-même notre Pâques » (CEC, n. 1324). Au bout de 25 ans de marche, notre diocèse a rouvert la quasi totalité des paroisses qu’il y avait avant la guerre. D’autres aussi sont nées, et, avec la grâce de Dieu, ce travail devra se poursuivre. Toutes les paroisses, de leur côté, ont reconnu la célébration quotidienne de la messe. Et cela est une bonne chose. Encore faut-il que ce mystère de notre salut soit célébré avec fruit, éduquant le peuple de Dieu à bien le vivre, à bien s’y préparer, à le vivre en lien avec le sacrement de la réconciliation qui nous redonne la grâce d’y participer avec un cœur disposé.

 

 

Les bintuâdi qui n’ont pas de prêtres se réunissent aussi le dimanche sous la responsabilité des catéchistes pour écouter la Parole de Dieu. La commission de la catéchèse a élaboré des fascicules pour les aider à bien vivre ce moment. Que la bienveillance pastorale des prêtres développe encore une grande attention à leur égard, pour qu’ils ne manquent jamais au cours de l’année de vivre la célébration du mystère du salut. Les mbôngi auront aussi des jours où ils pourront recevoir la messe, pourquoi pas, la célébration des autres sacrements lorsque les circonstances l’indiquent. C’est ainsi que la famille de Dieu grandira en nombre et en sainteté.

 

 

Il est important que les rites de la célébration de la messe soient toujours bien observés, que l’on veille de plus en plus à l’exécution des chants, surtout les chants rituels comme le Gloria et le Credo qui risquent dorénavant de se réduire à une adresse aux personnes de la Trinité (Gloire au Père, Gloire au Fils, Gloire au Saint Esprit ; ou je crois en Dieu le Père, je crois au Fils, je crois au Saint Esprit, etc.). Cela appauvrit notre liturgie. La liturgie doit être célébrée avec soin, de sorte qu’elle aide à entrer dans le mystère et à devenir un lieu de sanctification et d’évangélisation.

 

 

Les lineamenta ont révélé, par ailleurs que beaucoup de paroisses ont adopté la pratique de l’adoration hebdomadaire de l’Eucharistie. Cette pratique augmente la ferveur envers le mémorial de notre rédemption. Elle est à encourager. Elle nous rappelle la centralité de l’Eucharistie dans notre vie. Les mabûndu doivent veiller à ce que la célébration de l’Eucharistie occupe la place qui lui convient, pour qu’elle nourrisse la dévotion. Qu’on ne tienne aucune réunion à l’heure de l’adoration eucharistique. C’est ainsi que nous honorons Notre Seigneur dans le Très Saint Sacrement.

 

1.      Quelles erreurs ou quels problèmes constatez-vous dans la célébration liturgique ?

2.      Que faut-il faire pour améliorer la qualité de nos célébrations liturgiques, en particulier l’Eucharistie ?

 

V – La vie consacrée

 

 

La vie consacrée exprime, depuis toujours, le désir ardent de suivre plus librement et plus fidèlement le Christ pauvre, humble et chaste, devenant ainsi un chemin de perfection chrétienne, un sacrement (signe visible) du Royaume de Dieu parmi nous (cf. Concile Vatican II, Décret sur la rénovation et l’adaptation de la vie religieuse, n. 1).

 

 

Notre diocèse ne manque pas de personnes consacrées, hommes ou femmes, il ne manque non plus de jeunes qui aient suivi ce chemin. C’est une grâce pour laquelle nous devons rendre grâces au donateur de tout bien. Mais nous constatons aussi un grand manque. Beaucoup de paroisses ne possèdent pas de frères, de sœurs. Et là où nous passons, les chrétiens ne cessent de nous les demander. Nous les invitons toujours à la prière, en espérant qu’un jour le Seigneur finira par l’exaucer, et nous donner autant de religieux et religieuses à servir au sein de notre famille diocésaine. Nous ne cessons pas non plus de dialoguer avec les communautés déjà présentes pour ouvrir, autant que le Seigneur le permet, d’autres communautés. Mais nous savons aussi que c’est beaucoup plus à Dieu, le maître de la moisson que nous devons nous confier. C’est lui qui donnera la réponse la plus adéquate à ce besoin que nous ressentons tous.

 

 

Parmi toutes les familles religieuses présentes dans notre diocèse, notre regard se tourne vers les Frères des Campagnes de St Augustin. Ils sont une réponse de l’Esprit qui guide l’Eglise à une demande de son peuple : avoir des jeunes consacrés au Seigneur capables d’aimer vivre en campagne pour promouvoir son développement selon l’esprit de l’Evangile, car la zone rurale est souvent victime d’un exode vers les villes. La petite famille poursuit sa longue route, comptant sur le même Esprit qui l’avait suscitée.

 

En lisant les réponses qui nous viennent des paroisses, on est parfois surpris de savoir que dans telle ou telle autre localité aucun garçon, aucune fille n’est devenu religieux, religieuse. Que faut-il en dire ? Que c’est une vocation qui n’est pas encore connue ou bien maîtrisée ? Ou plutôt que c’est une vocation qui connaît une certaine crise dans notre diocèse ? Une Eglise qui fait éclore des vocations à la vie consacrée donne par là aussi une preuve de sa maturité. Nous devons y travailler.

 

 

Là aussi nous devons nous mettre à la prière pour que s’épanouissent dans notre diocèse des vocations authentiques à la vie consacrée. Les personnes consacrées, de leur côté, sont appelées à davantage de témoignage évangélique, davantage d’initiatives pour susciter des vocations. La main du Seigneur n’est jamais trop courte pour donner avec largesse ce que nous lui demandons avec un cœur confiant.

 

1.      Quelles initiatives pouvons-nous prendre pour le dimanche des vocations dans notre diocèse, pour susciter les vocations religieuses ?

2.      Quelle stratégie peut proposer la vie consacrée présente dans le diocèse pour affronter ce problème ?

 

VI – Catéchèse et Sacrements

 

 

La catéchèse est une activité importante. C’est par elle que l’Eglise se fait de nouveaux chrétiens et approfondit la vie de la grâce en eux. A travers la catéchèse, l’Eglise présente l’enseignement des Saintes Ecritures, de la Tradition vivante en son sein, du Magistère authentique, afin de raviver la foi de la famille de Dieu (cf. Fidei Depositum, n. 3). Dans une paroisse, le curé est le premier responsable de la catéchèse ; il est le premier catéchiste. C’est de cette manière qu’il exerce sa fonction d’enseignement.

 

 

Depuis quelques années, nous avons mis en œuvre le projet de catéchèse national, et avons commencé à mettre à jour nos manuels de catéchisme. Ce travail se poursuit grâce à la détermination de ceux qui en ont la charge.

 

 

Comme toujours, la catéchèse doit veiller à mettre au centre de l’enseignement la familiarisation avec la Parole de Dieu qui va devenir un aliment pour nourrir et entretenir la foi, enseigner la charité et ouvrir à l’espérance.

 

 

Dans notre diocèse, cependant, l’activité catéchétique connaît des difficultés de plusieurs ordres, depuis le manque de lieu adéquat pour son déroulement jusqu’au manque de soutien pour les personnes qui s’y dévouent. Ce sont des problèmes qui méritent que nous y réfléchissions. Au demeurant, il nous faut aussi admettre que le service catéchétique avait été rendu bénévole, comme beaucoup de services dans l’Eglise.

 

 

Dans notre diocèse, en outre, on peut encore voir beaucoup de personnes qui arrivent à l’âge adulte sans jamais avoir été catéchisées. Il nous faut être attentifs à ceux-là. Dieu « veut que tout le monde soit sauvé et parvienne à la connaissance de la vérité » (1 Tm 2,4).

 

 

Le sacrement de mariage reste une grande préoccupation. Le Pape Benoît XVI nous avait fait une remarque là dessus que notre pays a plus de baptêmes que de mariages. Nous ne pouvons pas rester tranquilles. Il nous faut réfléchir sérieusement sur ce phénomène. Le cas est d’autant plus inquiétant que beaucoup de paroisses ont reconnu parfois ne célébrer aucun mariage par an. Comment notre Eglise pourra-t-elle s’épanouir sans mariage chrétien ?

 

1.      Comment pouvons-nous subvenir aux besoins de nos catéchistes, surtout ceux qui exercent cette fonction à temps plein ?

2.      Comment aider les jeunes qui finissent les sacrements de l’initiation chrétienne à rester dans l’Eglise ?

3.      Comment les Mbôngi et les Mabûndu peuvent-ils prendre en charge la dimension catéchétique ?

4.      Est-il possible que chaque Mbôngi ait au moins un poste de catéchisme ?

5.      Comment stimuler au mariage sacramentel ?

 

VII –Vocations et maisons de formation

 

 

La formation au sacerdoce et à la vie consacrée est d’une grande importance. D’elle dépend le renouveau de l’Eglise que nous souhaitons tous, et qui commencera, nous en sommes conscients, avec l’animation authentique de la vie sacerdotale et religieuse par l’Esprit du Christ (cf. Concile Vatican II, Décret sur la formation des prêtres, n. 1). C’est dans cet esprit que nous voulons nous occuper de manière particulière des vocations.

 

 

Comme il avait appelé toutes les personnes que nous présente l’histoire biblique et qui se sont mis au service du Seigneur et de leurs frères, le Seigneur continue d’appeler aujourd’hui. Un proverbe de chez nous dit, en effet : « Maba ma nseke mana mafua, mana mayîngana ». A cet appel, il faut répondre avec toute la générosité de son cœur. Les jeunes filles et jeunes garçons de notre diocèse doivent être formés à distinguer la voix du Seigneur qui appelle chacun à aller travailler dans sa vigne (Mt 20,1-16), du milieu des autres sollicitations que leur présente le monde de ce temps.

 

 

Pour cette raison, dans toutes les paroisses, dans les mbôngi et les mabûndu, dans les bintuâdi, une attention particulière doit être accordée aux jeunes qui manifestent le désir de s’engager au service du Seigneur. Chaque paroisse doit avoir sa commission de vocations qui comprendra des prêtres, religieux, religieuses, laïcs engagés sensibles aux problèmes des vocations. Les mabûndu, particulièrement ceux des enfants et des jeunes doivent stimuler, aider à un discernement de cet appel. Le Christ ne se choisit pas de disciples ailleurs qu’à travers les villes, les villages, les routes de la Gallilée qu’il a parcourus. La ferveur des groupes et mouvements d’apostolat et de spiritualité se rendra effective aussi de cette manière.

 

 

Les parents eux-mêmes, à qui ces enfants sont confiés en premier par Dieu, ne doivent pas oublier de les stimuler à faire ce choix. Il ne peut en être autrement. Nous avons tous conscience que les problèmes d’éducation deviennent de plus en plus complexes aujourd’hui, mais, personne ne doit se dérober de cette exigence. Les familles gagneront beaucoup si leurs membres prient, écoutent la Parole de Dieu ensemble.

 

 

C’est donc par la prière intense que nous demanderons et obtiendrons de la part du Seigneur des vocations authentiques et fortes pour le relèvement de notre société. Toute vocation est une réponse que Dieu donne à la prière de la communauté.

 

 

A cause des conflits armés que notre pays a connus, le petit séminaire St Pierre Apôtre de Mindouli a dû fermer ses portes. Mais la pensée de le rouvrir un jour ne nous a jamais quittés. La commission diocésaine des vocations ne se donne pas de répit pour pourvoir notre diocèse. Les grands séminaires Propédeutique (à Ouesso), de Philosophie et de Théologie (à Brazzaville) sont des lieux où nous formons nos séminaristes et qui continuent à retenir fortement notre attention, pour qu’une bonne qualité de la formation y soit assurée. Par ailleurs, nous pouvons toujours continuer à exploiter la relation traditionnelle avec le séminaire St Jean de Brazzaville.

 

1.      Comment stimuler des vocations authentiques dans notre diocèse ?

2.      Comment parvenir à subvenir aux besoins des maisons de formation ?

3.      Comment les communautés chrétiennes peuvent-elles participer au discernement des vocations pour un meilleur accompagnement de la part de toute la communauté ecclésiale ?

 

VIII – Prière (Parole de Dieu et dévotions)

 

 

Le Concile Vatican II a remis la Parole de Dieu au centre de la vie de l’Eglise et de la vie chrétienne. C’est elle qui doit alimenter notre prière et notre dévotion en général. Ces dernières années, nous avons voulu engager toute la famille diocésaine à une pratique plus fréquente de la Parole de Dieu, comme ne cessent de nous le recommander les Papes de ces temps ci. Elle est une puissance capable de nous transformer, de créer en nous l’homme nouveau, comme le dit St Paul. Il nous faut la redécouvrir, la remettre au centre de notre vie et la laisser nous façonner.

 

 

Les premiers fruits se manifesteront dans notre manière de prier, dans le contenu de nos prières. Ils ne manqueront pas dans notre vie de chaque jour.

 

 

C’est sur ce point que les Eglises de réveil nous posent le plus de problèmes. Et nous oublions que la Tradition de notre Eglise est très riche, pourvu seulement que nous la redécouvrions et la mettions un peu plus en pratique.

 

 

Les endroits de prière pullulent, même dans nos localités de campagne. Les chrétiens sont les premiers à y aller, parce qu’ils sont à la recherche d’une prière puissante, qui donne une réponse immédiate à tous leurs problèmes. La Paroisse doit être le lieu où les chrétiens apprennent à lire la Parole de Dieu et à prier. Que les prêtres, à qui ce peuple a été confié comme pasteurs, ne le perdent pas de vue. Que les Mbôngi et les Mabûndu assurent de manière effective ce service, pour que les chrétiens ne soient pas comme contraints d’aller les chercher ailleurs.

 

1.      Avez-vous des recommandations précises à formuler à l’endroit des prêtres en ce qui concerne la Parole de Dieu et la prière ?

 

IX – Vie économique du diocèse

 

 

Le Catéchisme de l’Eglise Catholique nous enseigne que « l’appropriation des biens est légitime pour garantir la liberté et la dignité des personnes, pour aider chacun à subvenir à ses besoins fondamentaux et aux besoins de ceux dont il a la charge. Elle doit permettre que se manifeste une solidarité naturelle entre les hommes » (CEC, n. 2402). L’Eglise peut acquérir des biens pour lui permettre de réaliser son service : organiser le culte, permettre au clergé de vivre dignement, accomplir l’activité apostolique et la charité surtout envers les plus démunis (cf. Can. 254, §§ 1, 2). Lorsque nous regardons la vie du diocèse, nous sentons une grande précarité, et nous en sommes tous conscients. Mais la pauvreté de l’Eglise, de notre diocèse est aussi celle de la majorité du peuple de Dieu.

 

 

Dans sa marche depuis maintenant 25 ans, le diocèse a cherché à s’investir sérieusement pour le maintien de ses structures et de tout son personnel. Les conflits armés ont emporté le peu de biens qu’il y avait, à tel point que nous avons tous été réduit à zéro. Cependant notre marche a repris bien qu’elle ne manque pas de difficultés, et il nous faut toujours espérer.

 

 

Dans les réponses qui nous sont parvenues, certaines paroisses ont reconnu avoir eu des activités susceptibles de produire un petit revenu pour le bien de tous. Toutes ont essayé de réfléchir sur les possibilités, les atouts que l’on peut mettre à profit. Il est important que la réflexion que nous venons de déclencher aboutisse à une organisation de nos moyens de subsistance. Chaque paroisse doit toujours penser à se doter de petites activités qui l’aideront à subvenir à ses besoins. Le soutien économique relève aussi des devoirs que les chrétiens assument vis-à-vis de l’Eglise. Les conseils pour les affaires économiques qui ont été institués dans chaque paroisse ont un grand rôle à jouer sur ce plan.

 

 

Les activités traditionnelles de soutien à l’œuvre de l’Eglise doivent être maintenues et développées : la quête, le denier du culte et le muntesa wa séminaire, etc. Les mbôngi et les mabûndu doivent aussi apporter leur soutien à la vie économique de la paroisse. Les Caritas paroissiales ainsi que la Caritas diocésaine doivent devenir progressivement des lieux qui nous aident à réfléchir et à réaliser des activités économiques.

 

 

Nous voulons, par ailleurs, nous appliquer à lancer la péréquation pour ce qui concerne les honoraires de messes, même si dans beaucoup de nos paroisses les chrétiens n’ont pas l’habitude d’offrir des intentions de messes. Cela pourrait apporter un petit plus à ce que les prêtres perçoivent pour leur survie.

1.      Quel est le chantier dans lequel pouvez-vous concrètement vous investir pour mettre en application ce que nous venons de dire ?

2.      Quels sont les moyens dont vous disposez pour le faire ?

 

X – Engagement pour le développement

 

 

Le problème du développement que nous abordons maintenant est en lien avec l’aspect économique qui précède. Nous voulons élargir, toutefois, notre réflexion non seulement à ce que l’Eglise peut faire pour elle-même, mais aussi à ce qu’elle peut faire pour son humble service envers le monde.

 

 

Au point de départ, nous voulons faire ce constat avec vous que nos villages se vident chaque jour parce que les jeunes n’y trouvent pas leur compte. Ils se dirigent alors vers les villes, où malheureusement ils ne trouvent pas toujours du travail par manque de qualification, et tombent facilement dans le banditisme ou autres phénomènes de dégradation sociale dont sont remplies nos villes. C’est un fléau qui doit retenir notre attention. Nos communautés vont manquer de la présence des jeunes pour assurer la relève.

 

 

Dans la première Lettre encyclique du Pape François, La Lumière de la foi, il établit un lien entre foi et bien commun. Cela est très intéressant. Nous voulons nous en inspirer pour aborder l’idée qui nous concerne. « Dans la présentation de l’histoire des Patriarches et des justes de l’Ancien Testament, la Lettre aux Hébreux met en relief un aspect essentiel de leur foi. Elle ne se présente pas seulement comme un chemin, mais aussi comme l’édification, la préparation d’un lieu dans lequel les hommes peuvent habiter ensemble. Le premier constructeur est Noé qui, dans l’arche, réussit à sauver sa famille (cf. He 11, 7). Vient ensuite Abraham, dont il est dit que, par la foi, il habitait une tente, attendant la ville aux solides fondations (cf. He 11, 9-10) » (François, Lettre encyclique La lumière de la foi, n. 50).

 

 La foi nous fait agir dans le sens où nous devons œuvrer pour le bien d’un plus grand nombre, pour le bien de tous. C’est dans ce sens que l’Eglise entend s’investir dans les activités de développement. La charité agissante est ce qui manifeste la foi. St Jacques ne manquait pas de dire dans sa lettre que c’est par les actes qu’on doit montrer sa foi (Jc 2,14-26). Une foi qui ne s’exprime pas à travers la charité, est stérile. La charité est ainsi la vertu qui rend la foi féconde, qui lui fait porter des fruits.

 

 

Dans les réponses qui nous sont parvenues des communautés, beaucoup ont reconnu avoir eu dans le passé des activités de développement. Il faut y revenir. Les mbôngi ont pour principe de lire, de méditer la Parole de Dieu en communauté à la lumière de la situation concrète de la société, pour savoir agir en conséquence. C’est dans ce domaine qu’ils peuvent devenir plus efficaces et rendre l’Eglise plus agissante dans le monde. Les mabûndu, à côté de leurs dévotions respectives et de toutes les autres activités d’apostolat qu’ils peuvent mener, doivent aussi s’investir dans les activités de développement, mais en veillant à y mettre toujours l’esprit chrétien. Le Concile Vatican II parle de droit et de devoir pour les citoyens d’un pays de contribuer, chacun selon ses moyens, au progrès véritable de la communauté humaine. Le pouvoir public, de son côté, doit le leur reconnaître et le leur garantir.

L’Eglise, quant à elle, en s’investissant dans les activités de développement de la communauté humaine, ne fait qu’assurer humblement son service au milieu du monde où elle se trouve.

 

 

En ce qui concerne les activités de développement, il faut savoir les inventorier, les évaluer et en étudier les faisabilités. C’est ainsi que l’Evangile nous demande d’agir, pour que notre travail soit sérieux (cf. Lc 14,28-30). Mais lorsque nous parlons d’activités pour le développement, nous ne voulons pas seulement parler des activités qui peuvent rapporter de l’argent, mais de tout ce qui peut contribuer au bien de tous, comme par exemple : aller nettoyer un dispensaire, aller arranger une piste qui rend service à la localité, etc. C’est tout cela qui donne à notre foi son dynamisme.

 

1.      Comment porter à terme les activités de développement que vous avez inventoriées dans votre localité ?

2.      Réfléchir sur la manière de leur exécution.

 

XI – Réconciliation, justice et paix

 

 

Peu avant la renonciation à la charge pontificale, le Pape Benoît XVI a donné une exhortation post synodale à l’Eglise qui est en Afrique, dans laquelle il l’invitait « à être témoin dans le service de la réconciliation, de la justice et de la paix, comme sel de la terre et lumière du monde, pour que sa vie réponde à cet appel : Lève-toi, Eglise en Afrique, famille de Dieu, parce que le Père céleste t’appelle » (Benoît XVI, Exhortation apostolique post synodale sur l’Eglise en Afrique, au service de la justice, de la réconciliation et de la paix, n. 15). Ces mots du Pape montre une grande attention vis-à-vis de notre continent et un désir profond de répondre aux urgences qu’il présente. Par ailleurs, ces trois derniers points que nous abordons, représentent les domaines de prédilection dans lesquels un laïcat conscient et fort doit s’engager, pour manifester l’engagement chrétien au service de la construction d’un monde meilleur et de l’avènement du Royaume de Dieu.

 

 

L’expérience des conflits armés est très amère pour nous tous. Inutile d’y revenir. Mais en même temps, nous sentons la nécessité de lutter davantage en faveur de la réconciliation, de la justice et de la paix, à prévenir autant que faire se peut, les conflits, et à lutter résolument pour une paix véritable.

 

Dans les réponses qui nous sont arrivées, nous avons senti une grande insistance sur l’action de Dieu et sur la prière, avant même toutes les initiatives qui pouvaient être prises pour ramener la paix. De même, lorsqu’il s’est agi de voir comment en être épargné dans l’avenir, c’est à Dieu que nous nous sommes référés. C’est lui qui donne la paix véritable, c’est lui qui permet aux hommes d’être véritablement réconciliés (2 Co 5,11-21). Son Fils Jésus Christ a donné la paix, a laissé sa paix, comme nous le rappelle la liturgie de la messe (cf. Jn 14,27). C’est de lui que vient la paix véritable.

 

 

L’année pastorale dernière, nous avons pratiqué des rites de réconciliations dans toutes nos paroisses, pour nous stimuler, nous aider à vivre vraiment réconciliés avec Dieu, nous-mêmes, les autres et tout l’environnement. Beaucoup de témoignages positifs nous ont été rapportés. Il nous faut continuer à travailler dans cette direction. Ce n’est ainsi que nous mériterons d’être des disciples du Christ qui s’est offert pour donner la paix (Eph 2,14-17). Dans ce sens, la Commission Justice et Paix diocésaine ne cesse de nous aider à réfléchir, à comprendre notre situation. Ce travail doit se poursuivre dans les paroisses, les mbôngi et les mabûndu, pour que ce soit des lieux où on vit la paix, on vit en paix et qu’on puisse rayonner cette paix au monde entier.

 

1.      Quelles sont les situations de conflit que l’on peut encore trouver dans votre localité et sur lesquelles on peut réfléchir ?

2.      Quelles sont vos appréciations sur la Commission Justice et Paix ?

3.      Comment elle a pu vous aider dans ce domaine ?

4.      Comment l’Eglise peut assurer concrètement son rôle de veilleur ?