Progressons dans la connaissance de Dieu

 

Progressons dans la connaissance de Dieu (Premier Dimanche de Carême - Année A)

 

 

Textes: Gn 2, 7-9. 3, 1-7; Ps 50, 3-4. 5-6a. 12-13; Rm 5, 12-19; Mt 4, 1-11

 

 

 

Les textes de ce premier dimanche de carême – comme d'ailleurs tout le carême –  nous invitent à fixer notre méditation sur la personne même de Jésus et à suivre son exemple, en luttant contre toutes sortes de tentations  telles que  symbolisées dans l'évagngile.

 

Le temps du carême est une invitation à progresser dans la connaissance de Jésus-Christ. Et cette connaissance progressive passe nécessairement par une décision ferme, de la part de chacune et de chacun d'entre nous, pour méditer, chaque jour, la parole de Dieu, pour que cette parole devienne réellement une nourriture pour nous et s'incarne dans notre vie, comme nous y invite d'ailleurs le pape François dans son message de carême. Nous avons déjà commencé avec le mercredi des cendres, où la première mention est celle de l'aumône que nous devons pratiquer avec discrétion ( Mt 6,4).

 

La première lecture nous parle du serpent, qui vient tenter nos premiers parents et les pousse à désobéir à Dieu. Cette chute d'Eve, suivie par celle d'Adam, que nous considérons comme le premier péché de l'humaiité, a entraîné pour tous les hommes, la condamnation, le péché, la mort et toute sorte de mal. Nous pouvons voir ici, le type de tout péché qui a sa racine dans la désobéissance au commandement de Dieu, dans l'orgueil qui pousse à ne pas nous soumettre à lui et dans l'illusion de penser trouver notre liberté sans Dieu. C'est cela dont nous faisons l'expérience dans notre vie et dans notre monde.

 

S'appuyant sur cette expérience de nos premiers parents, l'apôtre Paul, dans la deuxième lecture, nous présente la véritable histoire des hommes selon le plan miséricordieux de Dieu. D'un côté, il y a le premier Adam, qui a désobéi et a ainsi entrainé notre mort et notre condamnation, et de l'autre, Jésus-Christ, le deuxième Adam qui, par son obéissance à la volonté de Dieu, nous a conduits à la vie et à la justification: “De même que tous sont devenus pécheurs parce qu'un seul homme a désobéi, de même tous deviendront justes parce qu'un seul homme a obéi”. Cette vie nouvelle et cette justification sont le fruit de la grâce qui nous est donnée dans Jésus-Christ et  nous vient par la foi de notre baptême.

 

Le passage de l'évangile nous montre comment Jésus, le deuxième Adam, notre Sauveur, affronte le diable qui vient le tenter et provoque sa défaite en résistant à toutes ses propositions trompeuses, telles que vouloir satisfaire tous nos besoins matériels tout de suite, avec l'intervention miraculeuse de Dieu, vouloir tout dominer et entrer en possession de toutes les richesses et de toute la gloire du monde. Ces propositions du diable faites à Jésus - et à nous aujourd'hui -, sous des formes très diverses, nous portent à vouloir prendre Dieu pour quelqu'un qui est là pour être à notre service, quelqu'un qui est là pour satisfaire nos besoins, parce qu'il est un Père bon, parce que nous sommes ses fils et ses filles, parce que même la bible montre que cela est possible.

 

C'est vrai, Dieu est un Père qui nous aime. C'est vrai que nous tous, surtout les baptisés, nous sommes ses fils et ses filles. C'est vrai également que toute la bible est pleine de passages qui montrent cela. Mais Jésus nous montre que c'est lui, et lui seul, qui nous révèle le vrai sens de Dieu et de sa paternité, de son amour infini et de sa puissance. C'est Jésus seul qui peut nous montrer comment être vraiment fils et filles de Dieu, comme Dieu le veut. C'est Jésus seul qui peut nous faire comprendre, toujours grâce à la lumière de son Esprit Saint et à l'enseignement de son Église, le vrai sens de la Parole de Dieu.

 

Quand Jésus dit: “L'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu”, n'oublions pas que, en fait, la “Parole de Dieu” c'est bien lui-même, comme nous le dit le quatrième évangile: “Et le Verbe (la parole) s'est fait chair, et il a habité parmi nous”. C'est en le rencontrant chaque jour dans la bible que nous comprendrons son message. N'oublions pas non plus que c'est l'Esprit Saint qui a inspiré aux hommes d'écrire ce que nous lisons dans la bible. Et donc, nous devons également invoquer l'Esprit Saint pour demander l'intelligence nécessaire qui nous aidera à comprendre ce que Dieu veut nous dire.

 

La parole de Dieu, c'est également, comme nous le rappelle avec simplicité mais aussi avec force, le pape François qui nous demande de vivre concrètement la solidarité avec tous les hommes, qui sont nos frères et soeurs, en particulier tous ceux qui sont dans le besoin, qui ont faim et soif, qui n'ont pas de travail, de maison, la paix, qui ne connaissent pas Jésus, qui souffrent de la misère matérielle, morale et spirituelle (Cf. Le messge de carême du Pape François).

 

 

Fréquentons donc la Parole de Dieu, les sacrements, et pratiquons la charité. Mais nous ne pouvons réaliser cela que par la force et la grâce que Dieu donne et que nous devons demader chaque jour, dans la prière: prière personnelle, prière familiale, prière communautaire.Car sans lui, nous ne povons rien faire (Cf. Jn 10, 5). “Accorde-nous, Dieu tout puissant, tout au long de ce carême, de progreser chaque jour, dans la connaissance de Jésus-Christ et dans la charité fraternelle (Cf. la première oraison de ce dimanche).

 

Mgr Bernard NSAYI

Évêque émérite de Nkayi