Jésus seul donne l'eau vive qui jaillit en vie éternelle

 

Jésus seul donne l'eau vive qui jaillit en vie éternelle (3e  Dimanche de Carême – Aannée A)

 

 

Textes: Ex 17, 3-7; Ps 94, 1-2. 6-9; Rm 5, 1-2. 5-8; Jn 4, 5-42 (Jn 4, 5-15. 19-26. 28-29. 39. 40-42)

 

 

Notre coeur d'homme a toujours soif; il a toujours besoin de quelque chose qui lui manque. Cette soif, qui se manifeste de diverses manières, est en fait l'expression d'un désir profond en tout homme. Et tant que ce désir n'est pas satisfait, il continuera à chercher, souvent dans de fausses directions qui ne mènent à rien. Seule la rencontre avec Jésus permet à l'homme de retrouver sa paix et de marcher dans la bonne direction de l'existence, celle qui conduit à la vie éternelle, au vrai bonheur.

 

La première lecture nous fait entrer dans le cheminement du peuple de Dieu au désert où il n'y a presque rien. Nous comprenons donc bien que l'eau vienne à manquer et que le peuple se plaigne et demande des comptes à Moïse, leur guide. Et Moïse, se trouvant vraiment en difficulté parce qu'il ne peut pas remédier à la situation, se tourne vers le Seigneur qui lui a confié ce peuple. Dieu lui dit de frapper un rocher avec son bâton; il le fait, et l'eau jaillit. La leçon que nous pouvons retenir de cette situation, c’est que nous ne devons jamais désespérer, quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvons. Nous devons faire tout ce qui est possible pour trouver une solution, sans jamais oublier que c'est le Seigneur qui a la clé, et que c'est lui que nous devons aussi invoquer dans nos effeorts. Il  y a notre part d'effort que nous ne devons jamais négliger, mais la part la plus importante vient en réalité du Seigneur. “Aide-toi, et le ciel t'aidera”. Le psaume est là pour nous rappeler de ne jamais oublier le Seigneur, car il est notre Dieu, nous sommes le peuple qu'il fait paître, le troupeu qu'il guide (Cf.Ps 94, 7). Nous devons mettre notre confiance en Lui.

 

L'apôtre Paul nous répète le même message: nous ne devons jamais perdre l'espérance, et surtout, nous ne devons jamais perdre notre paix, car nous sommes justifiés par la foi en notre Seigneur Jésus-Christ. Dieu, qui est amour, a répandu cet amour dans nos coeurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné. Tout cela, se fait toujours en Jésus Christ, qui est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs (Rm 5, 1.4.9). Avec ces paroles, nous sommes invités à demnder la grâce d'une foi plus grande qui nous conduit à l'espérance

 

Quand l'homme a soif, il cherche l'eau pour étancher sa soif. La soif, qui est un phénomène physiologique, nous ouvre à une autre soif, au besoin d'une réalité plus profonde. L'évangile d'aujourd'hui, qui nous présente la rencontre de Jésus avec la Samaritaine, prouve que l'homme est toujours à la recherche de cette réalité que nous appelons le bonheur, la réalisation de l'amour véritable. Cette femme de Samarie était, pour les Juifs, une étrangère, une païenne. Et Jésus, qui était juif, ne devrait pas entrer en contact avec elle, comme le fait d'ailleurs remarquer la samaritaine qui vient puiser de l'eau. En passant par la Samarie, et en engageant la conversation avec cette femme, il détrutit un tabou, le mur qui existait entre les Juifs et les Samaritains. Et il le fait par un procédé bien simple et compréhensible. Il est en plein désert, il fait chaud, il est fatigié, et il a soif. Cette femme qui vient puiser de l'eau arrive donc au bon moment, elle pourra lui donner de l'eau. C'est ce que Jésus lui demande tout de suite. Petit à petit, il fait découvrir à cette femme que c'est à lui qu'elle aurait dû demander à boire, car il possède l'eau vive qui étanche définitivement la soif. Et quand la femme, toujours dans une certaine incompréhension, demande que Jésus lui donne de cette eau dont il parle, Jésus change de régistre, en demandant à la femme d'aller chercher son mari.

 

De par la réponse de la femme, Jésus lui dit que, malgré le fait qu'elle ait eu plusieurs maris, celui avec lequel elle vit n'est pas son mari. La femme reconnaît en Jésus un prophète(Cf. v19). Elle dévie la conversation en parlant du différent qui existe entre les Juifs et les Samaritains à propos du lieu où il faut adorer Dieu. Jésus lui dit que ce n'est ni au mont Garizim, ni à Jérusalem qu'il faut adorer Dieu, mais en esprit et en vérité. Par la suite, quand la femme déclare: “Je sais qu'un Messie doit venir – celui qu'on appelle Christ. Lorsqur'il viendra, il  nous annoncera toutes choses.” Jésus lui dit: “Je le suis, moi qui te parle”. Voilà, en fait le sommet de cette rencontre, car, nous en sommes sûrs, à partir de cette déclaration de Jésus, la femme a cru en lui. Elle s'est converti, un peu comme cela se passe quand Jésus demande à l'aveugle guéri: “Crois-tu, toi, au Fils de l'homme?” L'homme guéri répond:”Qui est-il Seigneur, pour que je crois en lui?” Jésus lui dit;: “Eh bien, tu l'as vu, c'est celui qui te parle”. L'homme dit:”Je crois Seigneur”. Et il se prosterna devant lui (Cf. Jn 9, 35-38).

 

Maintenant croyante, la femme se fait tout de suite missionnaire; elle va trouver ses concitoyens, les Samaritains, et leur parle – à sa façon – de Jésus le Messie, qu'elle a rencontré personnellement. Les Samaritains viennent donc rencontrer Jésus. Ils l'écoutent attentivement et, bouleversés par ses paroles, Il l'invitent à rester avec eux deux jours. A la fin, ils déclarent à la femme: “Ce n'est pas seulement à cause de tes dires que nous croyons. Nous l'avons entendu nous-mêmes, et nous savons qui'il est vraiment le Sauveur du monde (Cf. v42). Voilà un deuxième sommet du récit qui aboutit à la confession de foi en Jésus Sauveur du  monde.

 

Conclusion

 

Chacun de nous, homme ou femme, quelle que soit la place qu'il occupre dans l'Eglise, par la foi reçu avec le baptême et l'annonce de la Parole de Dieu, a, dans l'Eglise et avec l'Eglise,  une mission, liée à celle que Jésus a confiée à ses apôtres. Comme Jésus, nous devons profiter de toutes les occasions, permises par le Seigneur, pour aborder  toutes les personnes que nous rencontrons, sans aucune exclusion. Nous sommes invités à casser toutes les barrières entre les hommes pour faire passer le message de salut de Jésus,  l'unique sauveur des hommes (Cf. v42).

 

La samaritaine et les Samaritains sont arrivés à la rencontre personnelle avec Jésus parce qu'ils ont fait l'effort du déplacement. Nous aussi, même si nous sommes déjà baptisés, nous devons continuer de rencontrer Jésus chaque jour, pour mieux le découvrir. Après l'avoir découvert, chaque fois de façon nouvelle, nous serons vraiment capables de faire ce que Jésus nous demande: être les témoins de son amour, de sa présence et de la puisance de sa parole, pour que tous les hommes et toutes les femmes puissent devenir, comme nous-mêmes, des personnes qui croient, aiment vraiment Dieu, tous leurs frères et toutes leurs soeurs, sans aucune distinction de langues, de tribus, de régions ou de quleque appartenance que ce soit. Pour cela, surtout en ce temps de Carême et en ce moment où nous sommes dans la neuvaine pour la cause de Béatification et de Canonisation du Cardinal Emile Biayenda, soyons des hommes de prières et de bons samaritains pour les autres, en les aidant, selon nos possibilités,  matériellemnt et spirituellement.

 

Mgr Bernard NSAYI

Évêque émérite de Nkayi