Notre Dieu prend soin de chaque être humain (4e Dimanche de Pâques – Année A) Textes : Ac 2, 14a. 36-41 ; Ps.22 (23) ; IP 2, 20b-25 ; Jn10, 1-10 Le peuple de la première Alliance avait appris à appeler Dieu « Berger d’Israël. Le psaume 22 (23) de cette liturgie dominicale l’atteste : « Le Seigneur est mon Berger, rien ne saurait me manquer… ». C’est un Dieu plein d’attention, non pas pour un troupeau anonyme, mais qui prend soin de chaque fidèle d’une manière personnelle et particulière. Il donne le pain quotidien, il est le compagnon de route qui tire du danger, il est même le serviteur qui prépare la table et offre gratuitement la vie et le bonheur à ceux qui mettent en lui leur confiance. Dieu a voulu associer à son œuvre des hommes pour guider son peuple vers la liberté, la paix, la prospérité et le salut. Mais un bon nombre de ceux à qui il a confié cette tâche l’ont déçu ; ils se sont comportés comme des voleurs, des bandits, des mercenaires. Ils n’ont pas fait la volonté du Seigneur, ils ont voulu s’accaparer le troupeau et l’exploiter pour leur propre intérêt. Et Jésus met au rang de ces voleurs et bandits, les pharisiens qui font peser sur les croyants un lourd fardeau, les empêchant ainsi de découvrir et d’accueillir le Dieu plein d’attention et d’amour pour chaque être humain. Alors, pour réparer les torts subis par ses fidèles, Dieu leur donne, en son Fils Jésus, le bon pasteur qui guide les brebis selon la volonté du Père, et celles-ci le suivent car elles connaissent sa voix. Nous pensons à toutes ces foules nombreuses qui suivaient Jésus et l’écoutaient quand il annonçait la bonne nouvelle du salut pour les pauvres et les exclus du système religieux ; ils trouvaient la paix et la joie dans ses paroles et les actes. En effet, Jésus agit comme Dieu, il a une attention particulière pour chaque personne qu’il rencontre ; il prend soin de ses maux physiques et de ses blessures intérieures. Il sait que chacun est unique et a du prix aux yeux de Dieu. C’est pourquoi il peut laisser des brebis au bercail pour partir à la recherche d’une seule qui est perdue afin de la ramener au bercail. L’apôtre Pierre, méditant sur cette œuvre de salut, s’adresse aux premiers chrétiens et leur dit ce que nous venons d’entendre dans la deuxième lecture : « Vous étiez errants comme des brebis ; mais à présent vous êtes revenus vers le berger qui veille sur vous ». Jésus se compare aussi à la porte par où passent les brebis pour aller et venir, pour trouver la vie. Il est le passage obligé pour accéder au salut. Nous revient à la mémoire, cette autre parole du Christ : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Personne ne va vers le Père sans passer par moi » (Jn 14, 6). Cela ne ressemble nullement à un embrigadement qu’exerce un gourou ou un chef de secte sur ses affidés. La liberté du chrétien est chère à Dieu, car il n’y a pas d’amour sans liberté, notamment celle d’aller et de venir, d’entrer et de sortir. Quels que soient le lieu et les circonstances, celui qui a accueilli Jésus comme le Sauveur de sa vie trouvera la nourriture spirituelle nécessaire pour tenir et s’épanouir. Jésus est « venu pour que les hommes aient la vie, pour qu’ils l’aient en abondance ». En ce temps pascal, ces paroles du Christ lui-même dans l’évangile de ce jour nous introduisent au cœur du don ultime et total de sa vie sur la croix. Oui, il est vraiment le bon pasteur qui donne sa vie pour ses brebis parce qu’il les aime chacune d’un amour unique. Oui, mon frère, ma sœur, c’est pour toi que Christ est entré dans la passion et la mort ; sa résurrection te touche personnellement car elle t’entraîne vers les réalités d’en-haut, vers la communion au Dieu Trinité qui t’a marqué de son indélébile empreinte d’amour le jour de ton baptême. En cette journée de prière pour les vocations, nous sommes invités par le Bon Pasteur à prendre conscience de notre vocation de baptisés, habités par le Saint-Esprit qui fait de nous des enfants de Dieu et qui nous envoie proclamer la paix et la joie qu’apporte Jésus. C’est à partir de cette prise de conscience renouvelée que continueront à naître et à croître, dans nos familles et nos communautés chrétiennes, les indispensables vocations sacerdotales dont l’Eglise a besoin pour assurer, au nom du Christ, l’accompagnement humain, moral et spirituel qu’attendent les hommes et les femmes de ce temps Abbé Olivier MASSAMBA-LOUBELO
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