La gloire de Jésus

 

La gloire de Jésus (7e Dimanche de Pâques – Année A)

 

Textes : Ac 1, 12-14; Ps 26; I P 4, 13-16; Jn 17, 1-11.

 

L’heure qu’il attendait et vers laquelle il marchait arrive pour Jésus. Par l’obéissance du Fils qui livre sa vie sur la croix et par sa résurrection, va se produire un incroyable retournement de situation : l’instrument de la déchéance et de la mort, Dieu le transforme, par la puissance souveraine de son amour, en chemin de gloire et de vie éternelle. La gloire que Satan promettait faussement d’offrir à Jésus si celui-ci se prosternait devant lui pour l’adorer n’était qu’une vaine gloire.

Trop souvent, nous nous laissons séduire et aveugler par cette vaine gloire (recherche de la considération des hommes avec les honneurs qui s’y attachent, accumulation et exhibition des richesses matérielles qui finissent par nous dominer et nous couper de Dieu et des autres...), alors que Jésus, notre Frère aîné, nous offre une gloire à nulle autre pareille : faire la volonté de Dieu en toutes choses et faire de notre vie un don pour les autres ; cela ne signifie pas forcément aller jusqu’à verser son sang, mais nous sommes appelés à mourir à nous-mêmes, à notre orgueil surtout, ce péché originel qui nous ferme à l’obéissance à Dieu comme Adam et Eve. « Glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie » : cette prière de Jésus le dispose à faire non pas sa propre volonté, mais uniquement celle du Père, quoi qu’il en coûte. Le Père, à son tour, va glorifier le Fils en le révélant au monde comme le Seigneur des vivants et des morts, c’est-à-dire le Roi de l’univers, celui par qui toutes choses furent créées et l’accomplissement de toute l’histoire, démasquant ainsi la ruse de Satan qui se faisait passer pour le maître et le possesseur de ce monde.

Tourné vers le Père dans une attitude de confiance filiale, Jésus est en même temps tourné vers ses disciples de tous les temps pour lesquels il intercède continuellement devant le Père : « Je prie pour eux... pour ceux que tu m’as donnés... et je trouve ma gloire en eux ». Quel bonheur pour les disciples d’hier et d’aujourd’hui de savoir que Jésus, le Grand Prêtre, prie pour eux et qu’ils font la gloire de Jésus, pauvres pécheurs qu’ils sont ! Oui, la gloire de Dieu, c’est l’homme vivant, comme le proclame Irénée de Lyon. Jésus nous associe intimement au lien vital qui l’unit au Père : Dieu lui donne la gloire, nous aussi nous la lui donnons chaque fois que nous croyons que ce qui fait la valeur d’un être humain, ce qui confère du poids à sa vie, c’est de se donner pour les autres, à l’exemple de Jésus. La gloire que nous avons reçue de Dieu par Jésus, c’est que nous sommes devenus ses enfants bien-aimés, à l’instar du Fils unique.

Alors, pour que tout soit accompli, nous devons à notre tour rendre gloire à Dieu, en menant une vie nouvelle, celle qui n’est plus soumise aux convoitises de ce monde mais qui choisit de faire la volonté du Père, source de joie et de vie. C’est ce à quoi nous invite l’apôtre Pierre dans la deuxième lecture : « Frères, puisque vous communiez aux souffrances du Christ, réjouissez-vous afin d’être dans la joie et l’allégresse quand sa gloire se révèlera... ». Cependant, nous expérimentons combien il est difficile de marcher sur le chemin de la gloire que Jésus trace pour nous ; il faut que nous soyons habités par l’Esprit de Dieu, l’Esprit de Pentecôte, qui ajuste notre désir à la volonté de Dieu. Retirons-nous dans le silence et la prière, comme Marie et les apôtres au cénacle, demandons et accueillons l’Esprit afin que nous soyons les témoins d’une autre vie au milieu de notre société qui cherche le bonheur et sans trop savoir auprès de qui le trouver.

Viens, Esprit de Dieu, révèle-nous la vraie gloire de notre vie, fais-nous connaître le Père et le Fils, et donne-nous la force et la joie de rendre gloire à Dieu par une vie qui lui plaise.

 

Abbé Olivier MASSAMBA-LOUBELO