Jésus Christ, l’agneau pascal, est notre berger

Jésus Christ, l’agneau pascal, est notre berger (4ème Dimanche de Pâques - Année B)

Textes liturgiques : Ac 4, 8-12 ; Ps117(118) ;  I Jn 3, 1-2 ; Jn 10,11-18

Le temps pascal nous fait contempler et célébrer Jésus comme l’Agneau immolé pour le salut du monde. Par lui, s’accomplit la promesse de Dieu à son peuple : le libérer de l’esclavage du péché et de la mort, ce que le sang des agneaux immolés par les grands-prêtres au temple ne pouvait réaliser. Et aujourd’hui, Jésus, l’Agneau véritable, se révèle aussi comme le bon pasteur, le vrai berger, celui qui donne sa vie pour ses brebis.

Jésus, berger du peuple comme Dieu

Parmi les noms de Dieu que nous trouvons dans le Premier Testament, figure en bonne place celui de « berger » ; le psaume 22 est la prière qui exalte cette image de  Dieu berger ; le croyant a l’assurance que le Seigneur le conduit vers le bonheur et la vie : « Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien… Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre… Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure… Grâce et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie… » Dieu avait voulu que des hommes  prennent part à sa mission de pasteur, mais un bon nombre d’entre eux avaient mal assuré cette mission, ils l’avaient détournée à leur propre profit, accordant peu de sollicitude au troupeau. Seul Jésus, le Fils qui est en communion avec le Père et qui ne cherche qu’à faire la volonté de Dieu, est en mesure de protéger les brebis contre l’attaque du loup, au risque de sa propre vie : « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis ». Reçue en ce temps pascal, cette déclaration de Jésus, donne le sens profond de sa passion et de sa mort : c’est par fidélité à son Père et par amour pour l’humanité tout entière que Jésus a affronté librement et lucidement Satan, le prince de ce monde, afin d’arracher à ses griffes ceux qui sont créatures à l’image et à la ressemblance de Dieu. Jésus s’est placé comme un rempart entre l’humanité et Satan pour la délivrer du mal.

Jésus, la pierre rejetée, est devenu la pierre d’angle

Dans cet affrontement, il a semblé que Jésus a perdu le combat, mais pas du tout. La résurrection du Crucifié est la manifestation  de sa victoire sur les forces hostiles qui s’étaient acharnées contre lui, en vain : la Vie est têtue, elle s’élance hors du tombeau pour faire revivre ce qui était sous l’emprise de la haine, de la mauvaise foi, de l’indifférence, de la peur. L’Amour ne meurt pas.  C’est ce que proclame Pierre qui avait été, un temps, assommé par la peur : « … c’est par le nom de Jésus le Nazaréen, lui que vous avez crucifié mais que Dieu a ressuscité d’entre les morts…que cet homme se trouve là, devant vous, bien portant. Ce Jésus est la pierre méprisée de vous, les bâtisseurs, mais devenu la pierre d’angle ». Avec Pierre, contemplons ce retournement de situation incroyable en toute logique humaine, et laissons-nous désarmer par Dieu de nos plans et rêves d’instaurer la justice et la paix par la force des armes, par la révolution violente qui consisterait à écraser l’oppresseur d’aujourd’hui en utilisant contre lui le couteau dont il se sert pour nous saigner ; nous nous serons sans doute débarrassés de lui, mais les démons qui l’habitaient sauront aisément faire leur demeure en nous et poursuivre par nous leur œuvre destructrice. A la suite de Jésus, nous avons à mener le combat contre le mal sous toutes ses formes, mais comme Jésus le Méprisé, laissons-nous habiter par l’Esprit d’amour, car on ne chasse pas la haine par la haine, mais par l’amour ; on ne vainc pas les ténèbres par les ténèbres, mais par la lumière.  Utopie, diraient certains, mais pour les enfants de Dieu, c’est la seule voie parce qu’ils sont appelés à être parfaits comme leur Père.

Frères et sœurs, nous que Jésus appelle ses brebis et pour qui il a livré sa vie, ne cessons jamais de dire merci à Dieu pour l’œuvre merveilleuse qu’il a accomplie en nous donnant, par le baptême, de pouvoir  nous soustraire à l’esprit du monde pour nous plonger dans l’Esprit Saint.  Sachons que Si Jésus prend soin de ses brebis, c’est qu’il attend qu’elles soient fécondes en œuvres bonnes, malgré la vulnérabilité de l’Eglise au milieu d’un monde qui cherche à  l’éliminer. Invoquons l’Esprit sur nos communautés paroissiales et sur les chrétiens persécutés à travers le monde afin que demeure ferme leur confiance au bon pasteur.

 

Abbé Olivier MASSAMBA-LOUBELO