L’Esprit envoie annoncer l’Evangile |
L’Esprit envoie annoncer l’Evangile (Pentecôte 2015 - Année B) Textes liturgiques : Ac 2, 1-11. Ps 103 (104). Gal 5, 16-25. Jn15, 26-27 ; 16, 12-15 Lors de sa dernière apparition à ses apôtres qu’il avait choisis sous l’action de l’Esprit Saint, le Seigneur Jésus leur enjoignit de ne pas s’éloigner de Jérusalem mais d’y attendre l’Esprit Saint, cette force qui allait faire d’eux les témoins du Ressuscité, de Jérusalem jusqu’aux extrémités de la terre. Ils étaient donc réunis dans « la chambre haute ». C’est alors que survient un événement qui perturbe la tranquillité spatio-temporelle ; cela s’apparente au fracas du Sinaï lors du cinquantième jour après la Pâque libératrice pour les Hébreux (Ex. 19, 20-25). Moïse, alors, recueillait la Loi ; le Seigneur Dieu instituait la première alliance et constituait son peuple aîné. Une vraie fête de la moisson appelée Pentecôte ou l’accomplissement des 7 semaines. Sans doute les disciples de Jésus, comme en famille, fêtaient-ils la Pentecôte juive. Mais sur cette mémoire, du nouveau va surgir : l’Esprit Saint va les immerger dans l’intelligence et la force divines. L’Esprit est comme le vent qui souffle pour nettoyer le monde de l’air malsain qu’avait répandu le péché. L’Esprit est comme le feu qui brûle les scories pour qu’apparaisse dans tout son éclat l’image de Dieu enfouie dans le cœur de tout homme. L’effusion de l’Esprit de Dieu qui se produisit sur les apôtres les fit sortir de la « chambre haute » pour les jeter sur la scène du monde qui devint leur terre de mission. Jésus ressuscité n’est plus désormais leur propriété exclusive ; il faut qu’ils parlent de lui, qu’ils le fassent connaître au plus grand nombre car il est le Sauveur de l’humanité. Le groupe des disciples du Christ, encore tout petit, est soudain institué et consacré Eglise universelle. Sur eux, le feu transforme ce qu’ils ont reçu du Christ en paroles ardentes : la communication divine, entrevue en langues de feu, atteint désormais toutes les cultures. Même si les langages restent dissociés, comme l’explique la cacophonie qui résulte de Babel, se lèvera désormais au milieu du monde une communion universelle pour admirer les merveilles de Dieu. « Et moi, dit le Seigneur, je vous rassemblerai de toutes les nations et les langues » (Isaïe 66, 18). De même que l’Esprit Saint fondit sur Jésus baptisé dans les eaux du Jourdain (Luc 3,22), l’investissant dans sa mission sainte au milieu de l’humanité, de même l’Esprit vient aujourd’hui sur les apôtres pour qu’ils soient le relai de la mission du Christ. Pierre et ses compagnons se montrent comme des hommes nouveaux qu’on prend pour des enivrés. Dépourvus de toute crainte, les voilà incapables de ne pas crier au monde (Ac 4, 20) la bonne nouvelle du salut, c’est-à-dire le don d’une vie plénière dans le Christ ressuscité. La Pentecôte est toujours actuelle puisque l’Esprit est au cœur de la vie de l’Eglise et de chaque baptisé pour qu’en eux et par eux soit annoncé le mystère de l’amour de Dieu manifesté dans la vie, la mort et la résurrection de Jésus. Quoiqu’imparfaite, l’Eglise est chargée d’apporter cette bonne nouvelle à tout homme : Dieu s’est approché de nous par Jésus, son Fils, et il fait de nous ses enfants adoptifs par l’Esprit qui nous divinise. Mais le combat se poursuit encore en nous entre, d’une part, les tendances de mort (inconduite, impureté…, sorcellerie, haines, rivalité… division…) et, d’autre part, l’Esprit, notre Défenseur, qui nous attire vers la vie plénière : amour joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi. La lettre aux Galates est sans ambiguïté : « Puisque l’Esprit nous fait vivre, marchons sous la conduite de l’Esprit » (Gal 5,25). Abbé Olivier MASSAMBA-LOUBELO
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