Mais qui est Jésus ?

 

Mais qui est Jésus ? (12e Dimanche du Temps ordinaire - Année B)

Textes liturgiques : Jb 38, 1.8-11 ; Ps. 106 (107) ; 2 Cor 5, 14-17 ; Mc 14, 35-41

Chaque être humain et  chaque communauté connaissent, dans leur parcours de vie, des moments difficiles ou douloureux, qui mettent en péril l’avenir, au point de se demander comment s’en sortir. En effet, notre intelligence et nos forces humaines semblent tellement dérisoires devant certaines catastrophes qu’il ne nous reste plus que deux solutions : soit se résigner et attendre que les forces de mort nous engloutissent, soit espérer qu’un Autre nous tende la main pour nous délivrer et nous faire revivre. Les disciples, qui sont avec Jésus dans la barque malmenée par le vent, choisissent la deuxième solution, en appelant au secours leur maître, qui va se révéler à eux comme la présence de Dieu au milieu des hommes.

Passons sur l’autre rive

Après avoir enseigné aux foules, Jésus dit à ses disciples : « Passons sur l’autre ». Ce passage sur l’autre rive est bien évidemment un déplacement géographique, mais la suite des événements va nous montrer qu’il faut creuser au-delà du fait matériel pour se rendre compte qu’il s’agit d’un déplacement intérieur auquel Jésus invite ses disciples. Le texte de l’évangile de ce jour nous dit que les disciples « emmenèrent Jésus, comme il était, dans la barque ». C’est le Jésus ordinaire, sans artifice, tel qu’ils le connaissent, s’ils le connaissent vraiment ! Mais la traversée de la mer va être pour eux le passage de la connaissance qu’ils ont de Jésus à la découverte de sa vraie personnalité, grâce à la tempête qui vient déstabiliser la barque et les met en situation de danger. Oui, tout est grâce, même les événements les plus choquants qui surviennent dans notre vie.

Jésus dort                                                                                                                                                              

Jésus dormait sur le coussin à l’arrière de la barque. C’est étonnant que quelqu’un dorme profondément alors que l’embarcation dans laquelle il se trouve est secouée par la bourrasque. On pourrait dire de celui-là qu’il est inconscient, mais ce n’est pas le cas pour Jésus. S’il dort dans la barque agitée par la tempête, c’est qu’il est serein, et cette sérénité lui vient de sa confiance en Dieu et aussi de la confiance en ses disciples ! Nous sommes nombreux à envier Jésus qui dort en pareille circonstance car, lorsque les difficultés, les contrariétés et les soucis nous assaillent, nous en perdons le sommeil, ne sachant plus à quel saint nous vouer. Et ce ne sont pas les soucis qui manquent ! Par son attitude, Jésus nous invite à passer de la rive de la peur et du doute à celle de la confiance, surtout quand les choses ne dépendent plus de nous. Jésus nous dit : « Passons », ce qui signifie qu’il ne nous laisse pas seuls mais qu’il nous accompagne dans nos traversées périlleuses.

Réveillé, Jésus parle, et la mer se calme

Le vent et la mer en furie représentent les forces du mal et de la mort qui menacent de destruction l’Eglise et l’humanité tout entière. Leur puissance est telle que les disciples pensent qu’ils ne peuvent pas échapper au chaos, et ils crient leur peur : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ?». Savent-ils réellement ce dont Jésus est capable ou bien ne lancent-ils qu’un cri de désespoir ? Réveillé, Jésus dit une parole d’autorité, et la mer se calme. Mais qui donc peut commander aux puissances infernales pour que celles-ci lui obéissent ? Les disciples commencent à comprendre que Jésus est investi de la puissance divine, car il n’y a que Dieu, le Créateur et le Maître de toutes choses. qui peut mettre à genoux les forces du mal et de la mort. Mais ce ne sera qu’après Pâques, une fois que Jésus réveillé du sommeil de la mort, que les disciples comprendront pleinement que Jésus est le Seigneur, l’image du Dieu invisible, celui qui délivre l’humanité de la destruction en lui offrant le pardon et la paix de Dieu.

Frères et sœurs, au milieu de nos tempêtes personnelles, familiales et communautaires, avons-nous déjà expérimenté la paix que procure Jésus par la puissance de son amour et de sa parole ? Si oui, rendons grâce à Dieu au cours de cette messe pour ce cadeau merveilleux. Sinon, méditons encore la parole de Jésus : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? », et demandons à Dieu de nous révéler qui est Jésus, ce qu’il est capable de faire dans notre vie, car nul ne connaît le Fils sinon le Père (Mt 11, 27). 

                                                                                                     Abbé Olivier MASSAMBA-LOUBELO