Les Congolais lancent leur cri du cœur: « Cardinal Emile Biayenda Santo Subito ! »

 

Les Congolais lancent leur cri du cœur: « Cardinal Emile Biayenda Santo Subito ! »  

Mercredi 23 mars dernier, à l’occasion du 39e anniversaire de la mort du Vénéré Cardinal Emile Biayenda, un groupe de pèlerins congolais venus de France (Paris et Nice) et d’Italie (Rome, Bologne…) a participé à l’audience du Pape, à la Place Saint-Pierre de Rome.

Il est environ 9h30. Le ciel romain est légèrement couvert. Une brise souffle sur la Place, du sud vers le nord, agitant banderoles, drapeaux et foulards qui donnent du décor à ce rendez-vous hebdomadaire du peuple de Dieu avec le successeur de saint Pierre. La foule crie, bat les mains, scande… C’est dans cette ambiance qu’est accueilli le pape François. Et au cœur de cette foule en liesse, se trouvent aussi ces femmes et ces hommes, fils du Congo-Brazzaville. Ils ont effectué ce pèlerinage pour joindre leurs cris à ceux de l’Eglise universelle réunie ce jour dans cette place de la Ville Eternelle, pour écouter le Saint-Père et prier ensemble. 

 

  

Au passage du pape François, à bord de sa Papamobile, les cris des Congolais s’intensifient. Ils arborent les banderoles portant l’effigie du vénéré serviteur. Ils scandent de toute force : « Cardinal Emile Biayenda, Santo subito! », ce qui a attiré l’attention du pape. Visiblement ému, le pape François s’est arrêté, a lu l’impressionnante banderole portant les écrits suivants: « Pour le Cardinal Emile Biayenda, assassiné le 22 mars 1977 au Congo-Brazzaville: Santo subito !». Il a regardé attentivement l’effigie du Cardinal, puis l’a bénie et a également béni le groupe des pèlerins conduit par Jean-Luc Malékat, ancien ministre des finances et du budget sous le Gouvernement de transition d’André Milongo. Il avait à ses cotés, messieurs Ange Bizitou, venu de Paris, et Frédéric Koukimouka, coordonnateur de la Fraternité congolaise de Rome.

Jean-Luc Malékat, promoteur de cette initiative, a rendu grâce au Seigneur pour « ce grand jour qu’il a permis lui-même pour que, à travers ce geste si modeste mais très significatif, soient portés plus loin, et au cœur de l’Eglise universelle, les aspirations et les espoirs de tout un peuple ». Un peuple vivant un moment particulier, en attente fiévreuse des résultats de l’élection présidentielle du 20 mars.

Pour sa part, Frédéric Koukimouka, qui a accueilli ce « liboke » (pour reprendre une expression chère au feu Mgr Ernest Kombo), a exprimé le vœu de voir prendre corps une certaine synergie autour du processus de béatification du Vénéré Cardinal Emile Biayenda. Selon lui, « le processus de béatification du Cardinal Emile Biayenda devrait impliquer un engouement et un investissement concrets, sincères, multiformes et multidimensionnels de toutes les filles et de tous les fils du Congo ».

Après l’audience, les pèlerins ont poursuivi leur temps fort dans la basilique Saint Pierre, en passant par la Porte Sainte. Un intense moment de prière a été vécu sur la tombe du saint Jean-Paul II, lui qui, le 5 mai 1980, avait foulé le sol du Congo-Brazzaville, pour s’unir à la douleur d’un peuple qui avait perdu un pasteur. Ses paroles prononcées à cette occasion retentissent encore dans les cœurs des Congolais: « […] J’ai pleuré moi-même un frère très aimé. Je viens le pleurer et prier ici, sur sa tombe, au milieu de vous, avec vous, sûr que si le Christ a désiré qu’il fût désormais auprès de lui, c’est que sa place était prête pour l’éternité, et qu’il peut ainsi mieux encore intercéder pour vous et pour sa patrie… Béni sois-tu, Seigneur, de nous avoir donné ce Pasteur, ce fils de la Nation congolaise et de l’Eglise, le Cardinal Biayenda […] ».


Dr Fredh-Frédéric KOUKIMOUKA

Journaliste-Politologue

Rome, Italie