Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant |
Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant (21ème dimanche du temps ordinaire – Année A)
Texte 1 : Is 22, 19-23 : Lui, il sera un trône de gloire pour la maison de son père Ce passage d’Isaïe est un témoignage de la seigneurie de Dieu sur l’histoire, et donc sur les hommes qui sont les protagonistes de cette histoire. Shebna, qui devait avoir un poste très important à la cour d’Ezéchias, sera destitué et remplacé par Eliaquim (cf. versets 19-20) qui, d’ailleurs, à son tour, sera sans doute destitué (cf. verset 25). Nous avons ici comme en écho Lc 1, 52.
Ce changement est indiqué par trois actions du Seigneur : « Je le vêtirai de ta tunique, je le ceindrai de ton écharpe, je lui remettrai tes pouvoirs » (cf. verset 21a). Cette situation nouvelle devra changer le sort de Jérusalem et de la maison de Juda pour lesquels Eliaquim sera un père. Il aura la clé de la maison de David : s’il ouvre, personne ne fermera, s’il ferme, personne n’ouvrira (c’est comme un passage qui annonce Mt 16). C’est le Seigneur lui-même qui rendra solide son pouvoir et fera de son trône un trône de gloire pour la maison de son père
Nous soulignons la seigneurie de Dieu qui en fait organise les événements. Si Eliaquim peut prospérer, c’est parce que le Seigneur le soutient et rend stable son trône. Sa souveraineté est indiquée par sa fidélité. Il a conclu une alliance avec la maison de David et tout ce qu’il fera par la suite sera en référence continuelle à cette alliance, pour la gloire de la maison de David.
Texte 2 : Psaume 137 : Avec le psalmiste, nous rendons grâces au Seigneur de tout notre cœur, parce qu’il a entendu les paroles de notre bouche. Comme son amour est éternel, nous lui demandons de ne pas délaisser l’œuvre de ses mains.
Texte 3 : Rm 11, 33-36 : Rendons gloire à notre Dieu L’apôtre Paul a parlé du sort de tous les peuples, celui du peuple élu et celui des autres peuples. Il a parlé de tous les hommes, des juifs et des non juifs, tous créatures de Dieu et gouvernés par Dieu. Les uns et les autres passent alternativement de l’obéissance à la désobéissance, ou de la désobéissance à l’obéissance. « Dieu a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire à tous miséricorde » (cf. v22). Tout se déroule dans le mystère de la liberté absolue et souveraine de Dieu -qui mène à son accomplissement son plan de salut pour tous les hommes, avec un plan spécial pour le peuple élu- et la liberté relative mais réelle de l’homme avec l’alternative terrible ou de son salut (s’il obéit à la parole de Dieu et à ses commandements), ou de sa damnation éternelle (s’il désobéit aux commandements de Dieu). Mystère admirable, merveilleux et terrible que l’apôtre Paul a abordé et qu’il conclut ici, en trois étapes, en rendant finalement « gloire à Dieu ».
D’abord, Paul affirme une sorte d’admiration exclamative en présentant à la fois la profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu. Il possède tout et n’a besoin de rien ni de personne ; il est la sagesse et ne peut faire l’objet d’aucun reproche. Il sait tout et n’a besoin d’être informé sur rien ni par personne d’autre (verset 33a). Tout cela se vérifie sur trois plans : celui de ses décrets qui sont insondables, et celui de ses voies qui sont incompréhensibles (cf. verset 33b). En second, reprise des mêmes idées sous forme interrogative. Et en troisième lieu, invitation adressée aussi à nous tous pour que nous rendions gloire à Dieu, qui est l’origine de tout, maintient tout dans l’existence et en qui toute la création trouve son accomplissement (cf. verset 36).
Texte 4 : Mt 16, 13-20 : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant Le verset 16 constitue le sommet de notre passage. Et il concerne le Fils de l’homme, « le Christ, le Fils du Dieu vivant ». L’expression « Fils de l’homme » remonte à Dn 2, 13 et Ez 2, 1. Son sens est difficile à dégager. Disons tout simplement qu’il se rapporte à un homme très particulier, investi d’une mission prophétique, mais en même temps représentant le peuple qu’il est appelé à instruire. En Mat 25, 31, nous le voyons comme un Roi glorieux, venant pour juger tous les hommes. En un mot, c’est Jésus-Christ lui-même, Fils de l’homme, Fils de la Vierge Marie et Fils de Dieu. Le terme « Christ » veut dire Messie et se rapporte directement au roi, au messie oint par le Seigneur. Ce terme s’appliquera spécialement à David et, de façon parfaite, au Christ lui-même, véritable Messie. Comparé à Mc 8, 29 et à Lc 9, 20, Mt ajoute la filiation divine et met ainsi en relief le rôle de Dieu le Père. Ce qui pourrait rattacher ce texte aux débuts de la vie publique de Jésus, au baptême (cf. Mt 3, 17).
Notons les aspects suivants :
T1= La première question de Jésus à tous les disciples. T2= La deuxième question de Jésus à tous les disciples ; T3= La réponse finale de Jésus, adressée directement à la personne de Pierre, qui représente les autres disciples.
conclut par lui. Il est comme l’alpha e l’oméga. Nous sommes clairement devant une question ontologique : il s’agit de dire qui est vraiment Jésus, quel est son être, sa personne même. Le verbe être – appliqué à Jésus- que nous retrouvons quatre fois (versets 13, 15, 16, 20) en est une confirmation irréfutable.
connaissance que les autres hommes (anthrôpoi) ont de Jésus et celle de ses disciples. Voilà le sens profond de la question de Jésus en deux temps.
prophètes : ce qui est très juste, d’ailleurs. Mais il les dépasse tous et il est plus qu’un prophète.
au verset 14, mais Pierre. Et quand Jésus poursuit le dialogue, apparemment il ne s’adresse pas à tous les disciples, mais à Pierre (cf. versets 17, 18, 19). Ceci montre clairement la place spéciale de Pierre, non seulement dans la pensée et le projet ecclésial de Jésus, mais encore dans l’ensemble du dessein du Père des cieux qui a révélé la véritable identité et mission de Jésus. Mais voyons le texte de plus près.
considérations exégétiques, notons tout de même que par là, Matthieu a voulu souligner que Jésus donne à Pierre une nouvelle mission dans son existence et au sein des autres disciples.
- me semble-t-il- très éclairant de considérer le texte grec et ses variantes. Mot à mot, on devait traduire : « … le Fils de Dieu, le Vivant », c’est-à-dire, le Dieu de la vie.
La réponse mystérieuse de Pierre ne vient pas de lui, mais du Père des cieux. C’est une confession de foi en Jésus, Christ et Fils de Dieu. Cette profession de foi est la base sur laquelle s’appuie Jésus pour conférer à Pierre sa nouvelle mission et ses nouveaux pouvoirs. C’est la base sur laquelle se fonde aussi l’Eglise pour confirmer la primauté de Pierre au sein du collège des apôtres et celle de son successeur, le pape. Mais tous, nous devons demander une foi plus profonde et plus cohérente vis-à-vis de la personne de Jésus, Christ, et Fils de Dieu.
+Mgr Bernard NSAYI Evêque émérite de Nkayi
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